Communauté  • Livre d'or
Chats noirs.jpg Actualités, astuces, interview... Venez lire la gazette de ce printemps de Vikidia ! DessinInterview.png

Crise bosniaque

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
La crise bosniaque de 1908. L'empereur François Joseph (à gauche) et le roi Ferdinand de Bulgarie (au centre) s'emparent de lambeaux de l'empire ottoman sous les yeux du sultan (à droite)

La crise balkanique de 1908-1909 est due au renversement des alliances du royaume de Serbie à la suite de l'assassinat en 1903 du roi Alexandre Obrenovitch et de son remplacement par Pierre Karageorgevitch. Le nouveau roi abandonne la politique pro-autrichienne se son prédécesseur et se rallie à une alliance avec la Russie.

La crainte de l'agitation des minorités slaves des Balkans occidentaux[modifier | modifier le wikicode]

L'Autriche-Hongrie est empire multi-national où dominent les Autrichiens et les Hongrois. Elle redoute que les Serbes de Bosnie-Herzégovine, province de l'empire ottoman qu'elle occupe militairement et administre au « nom du sultan » depuis 1878, ne soient encouragés par la Serbie à s'agiter. L'Autriche-Hongrie craint également que les minorités slovènes et croates installées à l'intérieur de l'empire ne s'allient à la minorité serbe au nom d' une « solidarité yougoslave » (les Slaves du Sud) car une telle alliance ferait exploser l'empire.

La préparation diplomatique des Austro-Hongrois[modifier | modifier le wikicode]

Pour éviter ce risque d'agitation, Ærenthal le ministre austro-hongrois des Affaires étrangères veut annexer la Bosnie-Herzégovine. Il obtient l'accord de von Bülow le chancelier de l'empire allemand qui pense ainsi provoquer des tensions entre la France et la Russie , tensions qui paralyseront les réactions des deux alliés. Il trouve un appui diplomatique auprès de Ferdinand de Bulgarie en lui promettant d'indépendance de son pays jusque-là vassal de l'empire ottoman. Izvolky le ministre russe des Affaires étrangères se laisse convaincre contre la promesse d'une renégociation des accords internationaux sur les détroits turcs demande ancienne du gouvernement russe qui souhaite que sa flotte de guerre de la mer Noire puisse avoir accès à la mer Méditerranée.

Le 5 octobre 1908, le gouvernement austro-hongrois annonce l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. Dans le même temps Ferdinand de Bulgarie proclame l'indépendance de son pays et prend le titre de tsar.

Les réactions des puissances européennes[modifier | modifier le wikicode]

La Serbie proteste contre cette annexion qui ruine son rêve de regrouper autour d'elle les peuples « yougoslaves » et lui interdit l'accès à la mer Adriatique.

Le coup étant fait, Ivolsky vient à Londres pour renégocier le statut des détroits. Les Britanniques qui ne veulent pas d'une présence russe en Méditerranée refusent la renégociation. Le Russie qui se sent dupée par l'Autriche demande la réunion d'une conférence internationale sur les Balkans. Refus de l'Autriche. La Russie et l'Autriche-Hongrie commencent la mobilisation de leurs armées, le risque de guerre est important.

Mais le gouvernement russe affaibli par la défaite contre le Japon et les troubles politiques qui ont suivi, n'est pas en mesure de soutenir efficacement son allié serbe. La France et le Royaume-Uni pourtant liés par desaccords d'Entente avec la Russie ne souhaitent pas intervenir. Il en est de même pour l'Allemagne qui ne veut pas jouer le rôle de médiateur entre la Russie et l'Autriche-Hongrie. Le gouvernement ottoman est paralysé par la révolution des Jeunes Turcs de 1908. L'Allemagne menace le gouvernement russe pour qu'il fasse pression sur la Serbie. La Serbie doit donc s'incliner (31 mars 1909) et l'Autriche-Hongrie peut réaliser l'annexion.

Conséquences de cette première crise balkanique[modifier | modifier le wikicode]

L'Autriche-Hongrie a réalisé son désir d'encercler la Serbie et de limiter une extension future de celle-ci, mais n'a pas fait disparaître la Serbie. La Serbie furieuse se rapproche encore plus de la Russie et amplifie ses relations avec les groupes de nationalistes qui conteste la domination autrichienne dans les Balkans. La Russie est la perdante de cet accord, son hostilité vis à vis de l'Autriche-Hongrie et de l'Allemagne se renforce. Les relations entre la France, la Russie même tendues ont tenu bon. Les camps qui s'affronteront quelques années plus tard dans la Première Guerre mondiale se consolident.

Icone chateau.png Portail de l'Histoire —  Toute l'Histoire, de la préhistoire, jusqu'à aujourd'hui.