Émeute du stade de Port-Saïd

L'émeute du stade de Port-Saïd est un drame qui a eu lieu le 1er février 2012, à Port-Saïd, en Égypte, en marge d'un match de championnat d'Égypte de football, entre l'Al-Ahly SC du Caire, et l'équipe locale d'Al Masry. Après la victoire 3-1 des locaux, de nombreux supporters prirent d'assaut ceux de l'équipe qui a perdu le match (qui était alors décisif pour le titre de champion d'Égypte), s'ensuivant de la mort de 72 personnes. Il s'agit du drame le plus meurtrier de l'histoire du football égyptien.

Contexte et déroulement du drame

Le 1er février 2012, l'Al-Ahly se rend à Port-Saïd pour disputer une rencontre décisive pour le titre de champion d'Égypte, faisant face à l'Al-Masry, club à domicile, également dans la course au titre. Après une seconde mi-temps qui monta en tension (avec notamment beaucoup de provocations de part et d'autre), l'arbitre siffle la fin du match, remporté 3-1 par Al-Masry. C'est à partir de ce moment que des supporters du Masry commencent à déferler, poursuivant les joueurs adverses puis leurs fans, sous les yeux de forces de sécurité totalement inactives. L'entraîneur du club d'Al-Ahly Manuel José est également agressé. Les joueurs trouvent des supporters morts dans les vestiaires. Le bilan s'élèvera à 72 morts et plus de 100 blessés. Ce n'est que près d'un an plus tard, le 26 janvier 2013, que la peine de mort est décrétée contre 21 personnes ayant plaidé coupable.

Réactions

Le président de la Confédération africaine de football (dont son siège est au Caire), Issa Hayatou, formule ses condoléances aux familles des décédés, en décrétant en outre qu'une minute de silence sera observée durant tous les matchs de Coupe d'Afrique des Nations de football de 2012 guinéo-gabonaise. Réagira en outre le président de la FIFA, Sepp Blatter, s'affirmant « très choqué et attristé » du drame. Il demandera en outre un rapport complet du drame depuis les autorités égyptiennes. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appela à des « mesures appropriées » au gouvernement égyptien.

En outre, trois joueurs égyptiens et membres de l'équipe d'Égypte de football, ainsi que l'entraîneur Manuel José décident de partir du club, les joueurs (Emad Meteb, Mohamed Aboutreika et Mohamed Barakat) en retraite et l'entraîneur résiliant  son contrat. Aboutreika et d'autres joueurs et entraîneurs de la Ligue Égyptienne demandent l'annulation du championnat, en vain. Les Frères Musulmans accusèrent les partisans de l'ex-dictateur Hosni Moubarak d'avoir comploté pour l'événement, tandis que l'Union Européenne, à travers Catherine Ashton, réclame une ouverture d'enquête « immédiate et indépendante ». Le directeur de la sécurité de Port-Saïd et les membres de la direction de la Fédération égyptienne de football sont limogés, le gouvernant de Port-Saïd démissionne.

Polémiques

Beaucoup de polémiques naquirent suite à l'événement : l'absence notable du gouverneur de Port-Saïd, celle du chef de la police (habituellement présents dans ce genre de matchs), le manque de forces de l'ordre, tout cela fut remarqué. En outre, un nombre important de témoins affirma que la police « refusait d'ouvrir les portes » pour que la foule puisse fuir de ses poursuivants. De nombreux rapports furent reçus par le rédacteur en chef de Voice of America, citant que la police avait volontairement ouvert la barrière entre les supporters adverses, ce qui alimenta la polémique. Les ultras égyptiens, dans l'ensemble, ayant été les principaux actifs durant la révolution égyptienne de 2011, qui a conduit à la chute de Moubarak, organisèrent bon nombre de manifestations soutenues par un apport populaire conséquent, soutenant principalement la thèse du complot : l'armée étant au pouvoir depuis près de 15 ans, elle sèmerait le chaos dans le pays pour punir ces ultras - symboles de la jeunesse qui l'a défiée - de la chute de Moubarak.

Notes et références

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