Poterie de Kanoun Menzel Fersi

Menzel Fersi

Dans la région de Menzel Fersi, une mairie du gouvernorat de Monastir, au Sahel de la Tunisie (à environ 200 km de la capitale Tunis), les femmes résistent aux épreuves de la vie en utilisant de l'argile pour fabriquer des poteries, telles que les "kanouns", les "ghanai" et les "tabouna" , très demandées pendant la saison de l'Aïd al-Adha, et surtout pendant l'hiver. Menzel fersi est une région qui se caractérise par une terre riche en argile et l'industrie de la poterie berbère (relative aux amazigh).

Le « kwennin » (singulier de « kanoun »), est un récipient en poterie dans lequel on place du charbon de bois pour faire du thé ou de la viande rôtie. « al-ghanay » ou « tajine » est une poterie ronde d'un diamètre d'environ 40 cm, utilisé pour la cuisson du pain et du barbecue. La « tabouna » est utilisée pour préparer du pain.

Kanoun
Tajine terre cuite
Tabouna

Historique[modifier | modifier le wikicode]

L'homme a découvert l'argile très tôt en Tunisie. Et partout où il s'est installé, il a pratiqué la poterie ou la poterie sans arrêt depuis ce jour.

Chaque civilisation qui a traversé La Tunisie a ajouté à cette activité ses particularités techniques et essentielles et l'a employée selon ses besoins et en même temps a travaillé à transmettre ses préoccupations et ses croyances à travers les formes et les dessins que porte la poterie.

Les artéfacts de poterie les plus anciens du pays tunisien à ce jour remontent à la fin du Néolithique, parmi lesquels nous mentionnons le « refuge Qubsiyin » dans la région de Redeyef près de Gafsa, la grotte « Kaf Al-Uqab » dans laquelle vivait la pierre méditerranéenne, et d'autres stations situées entre Makthhar et Hafouz, par la suite les habitant des régions du Sahel trouvent des terres argileuses et commencent à créer et à fabriquer des ustensiles de poterie

Etapes de fabrications[modifier | modifier le wikicode]

Extraction et la préparation de l’argile[modifier | modifier le wikicode]

L’extraction de l’argile se fait par l’artisane. Dans la région de Menzel fersi, l’argile est partout, l’artisane n’a qu’à creuser le sol pour l’extraire à l’aide de pioches puis un transporteur avec une charrette ou un camion transporte l’argile chez elle.

L'argile est extraite par la potière puis lavée et débarrassée de ses impuretés. La femme laisse l’argile dans l’eau pour deux jours au moins. Elle est ensuite malaxée avec des débris pilés de poteries usagées ou aussi du charbon en poudre pour donner souplesse et élasticité à la pâte.

terre argileuse
L'argile prête à façonner

Modélisation de «Kannoun»[modifier | modifier le wikicode]

La potière pétrit l'argile. Elle prend dans ses mains ruisselantes d'eau la motte d'argile grise et elle actionne un tour. Elle façonne à la main cette pâte puis la polit à l’aide d’un bâton en bois ou d’un galet et la laisse sécher à l’air pour quelques jours.

Façonnage Kanoun

Cuisson[modifier | modifier le wikicode]

La poterie ainsi obtenue passe donc à la cuisson, qui s’effectue dans un four traditionnel appelé « Tannour » avec pour combustible un mélange de bouse de vache, des branches d’oliviers et de foin.

Kanouns non cuits
Four traditionnel

Décoloration de « Kannoun »[modifier | modifier le wikicode]

La potière décore son œuvre avec des lignes et motifs colorés d’argent noir et doré généralement achetées prête, d’ocre rouge ou turquoise. Ce dernier est obtenu à partir de jus de feuilles de lentisque, un petit arbuste méditerranéen. De nos jours il y a d’autre couleurs comme le vert et le bleu