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Poterie Mangoro

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La Poterie Mangoro est une spécialité de Katiola, ville du centre de la Côte d'Ivoire.

Katiola est Chef-lieu de Département et en même temps Chef-lieu de la Région du Hambol. La ville de Katiola est située à plus de quatre cent (400) kilomètres d’Abidjan, au Centre-nord de la Côte d’Ivoire. La ville de Katiola est majoritairement peuplée de Tagbana et de Mangoro qui vivent en parfaite cohésion avec les peuples allochtones (Malinké, Baoulé et Gouro) et allogènes venus des pays de la CEDEAO (Burkina Faso, Mali, Niger etc.). Cette ville de Katiola et aussi Commune est subdivisée en vingt-quatre quartiers (24) dont Gbedekaha 1 et 2, Lafonkaha, Nagnankaha, Dimbekaha. La population de Katiola est estimée à 90.641 habitants dont 47.583 hommes et 43.058 femmes.

L’activité des potières[modifier | modifier le wikicode]

Les potières sur le site de récupération de l'argile

La poterie est une activité qui consiste à fabriquer différents objets (pots de fleurs, des canaris, des taliers, des assiettes…) en argile. Les Mangoros constituent un peuple mandingue de la Côte d’Ivoire. Les femmes Mangoros ont pour activité principale la poterie qui se transmet de mère en fille. A la carrière, chaque famille a sa parcelle. Pour la fabrication des objets ou pots, il faut suivre différentes étapes :

  • d’abord les potières aidées des hommes creusent l’argile une fois par an et ce pendant la saison sèche pour que l’argile puisse sécher avant utilisation ;
  • l’argile transportée initialement au village par les femmes est aujourd’hui convoyée par des engins à trois roues que sont les tricycles.

Les étapes de fabrication[modifier | modifier le wikicode]

Fabrication des pots
  • les femmes pilent l’argile, qu’elles tamisent pour y enlever des déchets et trempent la pâte obtenue toute la nuit. Le lendemain, elles extraient l’eau puis pétrissent la pâte sur une planche avec le pied droit ;
  • la pâte d’argile une fois bien pétrie, les femmes la mettent dans un canari pour mieux la battre avec la main ;
  • la pâte est ensuite utilisée pour la fabrication afin de donner les différentes formes aux objets ;
  • ensuite, les femmes lissent les objets fabriqués, les rougissent avec une argile spéciale, les sèchent au soleil durant trois (3) jours avant de les faire cuire à l’aide de bois sec de karité ou de néré, de feuilles de paille sèches et du son de mil ou de riz pendant une (1) heure. Tout le temps de cuisson est bien surveillé. On reconnaît la cuisson des pots ou objets par la couleur blanche de la cendre.

Pour embellir les œuvres ou pots obtenus, les femmes utilisent la teinture faite à base d’écorces de néré ou de résinier (veguê bêbê). Préalablement bouillies, les femmes plongent les objets fabriqués encore très chauds dans l’eau d’écorces obtenue pour avoir la couleur noire ou la couleur rouge pour ceux légèrement refroidis. Pour les objets de grandes formes comme les jarres, les vases et les canaris, la potière utilise un balai pour répandre l’eau d’écorces sur l’objet ou le pot.

L’exposition des objets[modifier | modifier le wikicode]

Vente dans la maison de la potière

Enfin, les œuvres ou les différents pots obtenus sont exposés à la maison de la potière de Katiola située près du Centre culturel, à la place Henri Konan BEDIE, au quartier Mangorosso. Pour mieux faire connaître leur activité et leurs œuvres, renforcer les liens entre les Mangoros, ces derniers organisent chaque année un festival appelé « Festival Mangoro », pendant les grandes vacances scolaires, principalement au mois d’août.

L’organisation des potières[modifier | modifier le wikicode]

Les potières sont organisées en coopérative de production de pots et autres articles en argile. Cette coopérative s’appelle Société simplifiée potière de Katiola (S-COOP-S-PO-KA), dirigée par madame COULIBALY Karidja. Elle regroupe des fabricantes et des vendeuses au nombre de trois cent (300) environ. Les vendeuses achètent les articles en argile qu’elles vendent en bordure de la grande voie principale qui traverse la ville de Katiola. Puis elles reversent une somme de trois mille (3000) francs CFA à la trésorière de la Coopérative pour l’entretien de la maison de la potière.

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