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Maquis des Glières

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Le plateau des Glières et le monument élevé en mémoire des maquisards.

Sous l'occupation allemande en France (1940 à 1944), le maquis des Glières est un regroupement de résistants (un maquis) sur le plateau des Glières en Haute-Savoie. Créé le 31 janvier 1944, il se disperse le 26 mars 1944 à la suite d'une attaque allemande. C'est la première fois que les maquisards français affrontent les Allemands à visage découvert dans une bataille rangée.

Le plateau des Glières comme…[modifier | modifier le wikicode]

… terrain de parachutage d'armes[modifier | modifier le wikicode]

Le 21 février 1943, les Français nés en 1920, 1921 et 1922 sont mobilisés pour le Service du travail obligatoire en Allemagne, le S.T.O.. Au début, beaucoup partent, mais, au printemps, de plus en plus nombreux sont ceux qui refusent d'obéir et se cachent dans les bois et les montagnes - ainsi en Haute-Savoie - où ils sont aidés par certains habitants. On les appelle les réfractaires, car ils sont hors la loi et poursuivis par la police. Les mouvements de Résistance tentent de les transformer en combattants, mais très peu acceptent de se battre, c'est-à-dire de devenir des maquisards. Pourtant, malgré les risques et les difficultés, des maquis se forment et s'en prennent parfois aux Français qui collaborent avec les Allemands. Comme les maquisards manquent de chefs pour les instruire et les commander, des écoles de cadres sont créées à l'image de celle de Manigod près du plateau des Glières en décembre 1943.

Mais, pour harceler l'ennemi au moment du débarquement tant attendu, les maquisards manquent surtout d'armes. En vue de trouver de bons terrains de parachutage, une mission militaire est envoyée de Londres en Haute-Savoie : elle choisit le plateau des Glières qui, à 1 400 mètres d'altitude, semble idéal pour recevoir des parachutages de l'aviation britannique.

… base d'attaque[modifier | modifier le wikicode]

Fin janvier 1944, le lieutenant de chasseurs alpins Tom Morel, chef des maquis de Haute-Savoie (sa devise : Quand on n'a pas tout donné, on n'a rien donné), est chargé de recevoir les parachutages promis par les Anglais avec deux cent cinquante hommes au maximum. Cependant, début février, le capitaine Cantinier, représentant du général de Gaulle, persuade les chefs de la Résistance haut-savoyarde de regrouper le plus possible de maquisards sur le plateau des Glières pour créer une base d'attaque sur les arrières des Allemands après le débarquement des Alliés. Il s'agit, en effet, de montrer à ces derniers que la Résistance est capable de vraiment gêner les mouvements des troupes allemandes.

… forteresse assiégée[modifier | modifier le wikicode]

Le 31 janvier 1944, la Haute-Savoie est mise en état de siège par le gouvernement de Vichy (maréchal Pétain) : tout maquisard ou toute personne qui aide le maquis est passible de la peine de mort. Pourchassés par la police française, difficilement ravitaillés, la majorité des maquisards montent sur le plateau des Glières. Assiégés par des centaines de gardes mobiles, policiers et miliciens français, les quatre cent cinquante maquisards, qui forment désormais le bataillon des Glières (devise : Vivre libre ou mourir), réceptionnent trois parachutages d'armes légères de la mi-février au 10 mars 1944.

Tom Morel ayant été tué dans un combat contre la police de Vichy, c'est le capitaine Anjot (officier de chasseurs alpins et chef départemental adjoint) qui le remplace (sa devise : Ma vie importe peu si je parviens à sauver celle des autres).

Juste après le grand parachutage du 10 mars, l'aviation allemande bombarde le plateau des Glières. La Milice française passe à l'attaque, mais sans succès. Le 23 mars, plus de quatre mille soldats et policiers allemands arrivent en Haute-Savoie et encerclent le plateau des Glières. Le capitaine Anjot pourrait encore donner l'ordre de repli, mais il veut se battre pour sauver l'honneur tout en risquant le moins possible la vie de ses hommes.

L'affrontement[modifier | modifier le wikicode]

Le 26 mars 1944, l'artillerie et l'aviation allemandes incendient les derniers chalets. La Milice française attaque de nouveau en vain. Deux sections allemandes font une reconnaissance en force pour tâter les défenses des maquisards aux endroits les plus faibles. En début de matinée, la première section est repoussée ; en fin d'après-midi, la seconde section (une cinquantaine de chasseurs de montagne allemands) réussit à contourner un poste avancé de dix-huit maquisards. Malgré une contre-attaque, les maquisards sont contraints de se replier à la faveur de la nuit en laissant deux morts sur le terrain. N'osant pas progresser davantage dans la nuit, les Allemands redescendent.

Le repli[modifier | modifier le wikicode]

À dix heures du soir, le capitaine Anjot ordonne le repli du bataillon des Glières à travers les lignes ennemies. Les deux tiers des maquisards sont tués ou faits prisonniers. Au total, il y aura environ cent vingt morts (dont Anjot et tous ses officiers sauf un). Les Allemands n'ont que des pertes très légères.

« Défaite des armes, mais victoire des âmes » (Romans-Petit)[modifier | modifier le wikicode]

Cette défaite des armes devient finalement, grâce à la propagande radiophonique - la guerre des ondes - (Radio Londres et Radio Alger au service des Français libres contre Radio Paris au service des Allemands), une victoire dans l'opinion qui comprend que les maquisards des Glières ont contribué à sauver l'honneur de la France.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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