Low-tech

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Boîte en bois, garnie d'isolant, avec au centre un récipient de type pot-au-feu.
Un symbole de la low-tech : la marmite norvégienne, facile à fabriquer, permet de grosses économie d'énergie pour la cuisson des plats grâce à son isolation.

Les low-tech (mot venant de l'anglais low technologies soit basses technologies) désignent des techniques de fabrication ou de construction à la fois utiles, économes en énergie, simples, faciles à mettre en œuvre, dont les produits sont durables et facilement réparables. C'est un mouvement qui est né après le succès de hautes technologies (High-tech en anglais) à partir des critiques qui ont été émises contre son développement. On peut aussi en français parler de technologies douces. Il ne s'agit pas d'un retour au passé, mais d'une démarche pour utiliser au mieux les ressources et idéalement changer la société et nous rendre moins dépendants des fabricants utilisant des technologies compliquées.

Naissance du mouvement[modifier | modifier le wikicode]

La réflexion sur les low-tech a commencé aux États-Unis dans les années 1970. Plusieurs personnes ont constaté que les hautes technologies, qui se répandaient partout, présentaient des avantages mais aussi des inconvénients en terme d'écologie. Elles utilisent des matériaux coûteux en énergie, en ressources naturelles, et polluants à fabriquer, tels que le béton, l'acier ou le plastique. L'énergie utilisée est alors principalement le pétrole, dont les stocks sont limités. D'autre part, alors qu'anciennement les êtres humains maitrisaient, seuls ou avec l'aide leur entourage, les techniques de fabrication des objets utilisés, le développement des hautes technologies les fait dépendre d'industries spécialisées de plus en plus éloignées, et supprime leur pouvoir d'intervention dans le cycle de fabrication ou de réparation. Par exemple, il n'y a pas si longtemps, il était fréquent que les hommes construisent eux-mêmes leurs maisons à partir de produits locaux (bois, pierre, chaume) avec l'aide de leurs voisins ou d'artisans du village. De nos jours, c'est exceptionnel en Europe, même si encore parfois le cas dans les campagnes de pays plus pauvres, comme en Afrique où les maisons en terre sont simples à fabriquer. Un autre exemple est celui des outils professionnels : des artisans tels que les menuisiers savaient fabriquer la plupart des outils dont ils savaient besoin, et pour le reste se fournissaient auprès d'autres artisans de leur ville ou de leur département. Un autre aspect est qu'une partie des matériaux utilisés étaient souvent biodégradable : bois, paille, laine, etc.1,

Parmi les intellectuels ayant réfléchi à cette démarche, on trouve Ernst Friedrich Schumacher, un économiste qui défend l'idée que « la production de ressources locales pour les besoins locaux est la voie la plus rationnelle pour l'économie », qui accorde beaucoup d'importance à la protection du capital naturel, c'est-à-dire l'air, l'eau pure, le sol vivant, la faune et la flore. Il pense que pour améliorer les conditions de vie, il faut produire aussi localement que possible pour créer des revenus pour un maximum d gens, avec une "technologie à visage humain". Il appelle cela les technologies intermédiaires".

Des exemples de low-tech[modifier | modifier le wikicode]

Deux exemples de murs fabriqués à base de pneus (en haut à gauche) et de bouteilles (en bas et à droite).

Dans domaine de la construction, différents techniques sont employées. Des bouteilles de verre récupérées peuvent être utilisées pour isoler le sol : cela permet d'utiliser moins de gravillons et autres isolants, tout en permettant de recycler des déchets2. Les bouteilles sont aussi utilisées pour isoler des parois (grâce à l'air qu'elles contiennent) ou directement pour fabriquer des murs.

Entre 2018 et 2020, deux ingénieurs ont mené une expérimentation en construisant en Bretagne une maison mobile qu'ils ont voulu la plus low-tech possible, en testant 11 technologies low-tech différentes. Ils ont réfléchi à plusieurs aspects : la taille minimale dont ils avaient besoin pour vivre confortablement, les émissions de gaz à effet de serre de leur construction, les équipements indispensables (pour dormir, se chauffer, cuisiner, se laver, se distraire et s'informer,...), les besoins en énergie, les prix de construction et le coût de revient sur plusieurs années comparés à des constructions traditionnelles, etc.3. Les technologies testées sont les suivantes :

  • capteur Trombe, c'est-à-dire un cadre en bois placé sur la façade sud pour recevoir le soleil. Ce cadre comporte un trou en bas pour recevoir l'air plus frais de la maison, et un autre en haut pour y renvoyer l'air chaud. L'air circule dans des zig-zags, et il se réchauffe grâce à des ardoises noires qui absorbent le rayonnement solaire et à une vitre qui les recouvre. La vitre a un effet de serre, et empêche la perte de chaleur vers l'extérieur. Dans leur expérience, le capteur permet de diminuer d'un quart les besoins en énergie de leur chauffage électrique.
  • chauffe-eau solaire.
  • poêle de masse.
  • marmite norvégienne
  • garde-manger
  • récupération d'eau de pluie et filtre à eau.
  • toilettes sèches (toilettes sans chasse d'eau ni canalisation) : les excréments sont stockées dans un seau et recouverts de sciure à chaque utilisation pour éviter les odeurs. Le seau est vidé dans un tas de compost quand il est plein. Cela permet de ne pas gaspiller l'eau potable habituellement utilisée pour les chasses d'eau.
  • douche à recyclage (l'eau utilisée pendant la douche est récupérée, nettoyée et renvoyée presqu'aussitôt dans la douche, ce qui permet de faire des économies d'eau).
  • phytoépuration : système permettant l'assainissement des eaux usées. Ce sont des plantes qui jouent le rôle de filtre, et l'eau assainie (mais pas potable) part ensuite dans la nature.
  • bokashi : système étanche de compostage des déchets contenant des micro-organismes, qui pourrait être adapté pour une utilisation en ville3.

Références[modifier | modifier le wikicode]

,

Portail de l'économie —  Tous les articles sur l'économie.
Portail de la protection de la Nature —  Tous les articles sur la protection de l'environnement.
Portail des techniques — Tous les articles sur les moyens de transport, l'informatique, les outils et les matériaux…