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Deshima

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Le « port » de Deshima (ou Dejima) est un îlot artificiel situé dans la baie de la ville japonaise de Nagasaki. Il a été créé entre 1634 et 1636 par les marchands japonais pour y « confiner » les commerçants portugais puis néerlandais (à partir de 1641). Les navires de ces deux pays étaient les seuls autorisés par le gouvernement shôgunal à faire du commerce avec les Japonais. C'était le seul lieu d'accès des navires étrangers au Japon pendant la période du Shôgunat Tokugawa, jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Maquette des installations de Deshima exposée au musée de Leyde aux pays-Bas

L'île de Deshima est artificielle, elle mesurait environ 120 mètres de long sur 75 m de large. Le Shôgun Tokugawa Iemitsu autorisa sa construction entre 1634 et 1636. Elle n'était reliée à la terre ferme que par un pont dont l'accès était fermé par une porte du côté hollandais. La ville de Nagasaki percevait annuellement un loyer de 206 kilos d'argent versé par les Hollandais.

Les étrangers autorisés à séjourner dans l'île sont d'abord les Portugais. Mais à cause des troubles liés à l'évangélisation des Japonais par les Jésuites, les Portugais sont chassés de Deshima en 1641 et qui se replieront sur Macao. Ils sont remplacés par les Néerlandais, qui sont transférés de l'île de Hirado au nord de Nagasaki. Les Néerlandais de confession protestante sont plus soucieux de faire des affaires que de pratiquer la christianisation. Seuls deux navires annuels de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales sont autorisés à accoster à Deshima chaque année au XVIIe siècle. La compagnie, qui connait des difficultés financières, cèdent ses droits de commerce au gouvernement néerlandais en 1799.

Pendant la période de la Révolution et de l'Empire, les Pays-Bas sont occupés par les Français, mais Deshima reste néerlandaise. En 1854, l'escadre américaine du commodore Perry obtient par la force l'ouverture des ports japonais pour les navires étrangers. En 1857, le gouvernement néerlandais fermer ses installations de Deshima. Le gouvernement japonais transforme alors l'île en centre d'entraînement naval, qui devait servir d'école pour « occidentaliser » les marins japonais.

Les habitants de l'île, commerçants hollandais, interprètes et employés japonais étaient logés et travaillaient dans une soixantaine de bâtiments. Les Hollandais ne pouvaient quitter l'île, sauf pour la visite officielle annuelle au siège du gouvernement shogunal à Edo, pour confirmation des droits de commerce et de résidence. Les voiles des navires accostés étaient descendues et n'étaient rendues que lorsque le navire avait fait connaître son désir de départ. Pour se nourrir, en plus de la nourriture achetée aux Japonais, sur l'île on élevait dans des parcelles herbeuses des bœufs, des moutons et des porcs ; on cultivait des légumes dans des jardins.

Les contacts avec la population extérieure étaient réduits. Un haut fonctionnaire envoyé par le gouvernement shôgunal veillait à l'application stricte du « confinement ». Il connaissait et surveillait tous les contacts que les Hollandais avaient dans le pays. Les livres religieux, en particulier la Bible étaient confisqués jusqu'au départ, aucun service religieux chrétien n'était célébré dans l'île. Cependant les livres techniques en provenance d'Occident, pouvaient être acquis par les employés Japonais, ce qui permit la diffusion des connaissances et techniques occidentales.

Les échanges commerciaux étaient assez réduits. Les Japonais exportaient du cuivre et de l'argent. Les Néerlandais vendaient de la soie, du sucre, des peaux de cerfs ou de requins achetés en Asie. Des produits fabriqués en Europe, comme les lainages et le verre étaient proposés aux Japonais.

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