Baramassa
Le mot Baramassa vient de deux mots Malinké : Bara qui signifie Espace et Massa qui signifie assainir. Etymologiquement il s’agit d’un Espace assaini. C’est aussi une fête annuelle organisée par les populations de Manda Saran une fois par an à la fin de la saison pluvieuse, cela depuis plus de cent ans.
Présentation[modifier | modifier le wikicode]
Manda Saran est une sous-préfecture de Lélouma en république de Guinée. Elle est située entre Thianguel Bori et Linsan Saran.
Cette fête est organisée chaque année par une génération nommée Kourou en langue locale. Elle est l’une des plus grandes fêtes organisées dans la localité à coté des fêtes religieuses.
Origine[modifier | modifier le wikicode]
Le Baramassa a été initié par les anciens de la localité lors de la pause de la première pierre de la toute première mosquée du village. L’objectif était de trouver un espace de divertissement pour les jeunes. A cette occasion est organisée une transmission générationnelle au cours de laquelle les jeunes de 15 à 18 ans s’apprêtent à s’occuper à leur tour du Baramassa en lieu et place de la génération précédente.
Déroulement[modifier | modifier le wikicode]
La cérémonie est précédée par :
- Le choix du chef de la génération nommée le Kourou Koun (en langue locale) ;
- L’assainissement du lieu (resté le même depuis toujours) ;
- La recherche de bambous qui vont servir à la construction de l’estrade ;
- La construction de l’estrade avec les Bambous ;
- Un long morceau de bois est érigé sur l'un des côtés de l’estrade en forme de Hampe au sommet duquel est attaché un mouchoir blanc qui symbolise l’autonomie de la génération.
- La préparation des repas de fête par les jeunes filles de la génération. Autour de cette préparation se créée une concurrence amicale entre les jeunes filles des différents districts, les unes se disant meilleures dans la cuisson que les autres et vis versa.
Le début de la fête sera marqué par l’arrivée du président de la génération. Il viendra constater le travail effectué depuis le matin par son équipe composée des membres de sa génération. S’il constate des incohérences dans le travail déjà effectué sur l’espace assaini ou à l’estrade il fait semblant de tomber pour les signifier. Alors tout le monde vient le maintenir débout tout en se précipitant pour corriger les incohérences.
Après le constat, le président et sa génération se mettent dans une danse traditionnelle au rythme de Tam-tam jusqu’au crépuscule. Ensuite les membres de la génération prennent le reste des Bambous ayant servi à la construction de l’estrade pour l'emmener chez le président (Kourou koun). Sur place les repas seront présentés et chacun va manger à sa faim.
La fête continue la nuit avec la danse des hommes et de filles au rythme du Tam-tam. Cette nuit-là, les petits frères et petites sœurs des futurs maris des filles fiancées viennent célébrer chacune d’elles (les fiancées) en donnant beaucoup de cadeaux aux tapeurs de Tam-tam et aux griots.
Chaque Kourou porte le nom de son président (kourou koun). Un Kourou c'est pour la vie : pour le mariage et baptême d’un de ses membres c'est sa génération qui s’occupe de l’organisation des festivités ensuite les autres leurs viennent en aide.
Toute génération (Kourou) qui vient, organise trois années de suite le Baramassa et à la troisième année elle passe la main à une nouvelle génération après une série de réunions de trois mois au cours desquelles le président de la nouvelle génération sera choisi à l’unanimité. De la première célébration du Baramassa à nos jours, plusieurs générations se sont succédé.
Aujourd'hui nous comptons 23 générations vivantes dont la plus ancienne est Kandia Bori et celle actuelle est Sidya Bori.
Notes[modifier | modifier le wikicode]
- SOURCE : Le chef du village
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