Histoire de la Chine de 1911 à 1949

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La naissance de la République de Chine[modifier | modifier le wikicode]

Sun yat sen, fondateur de la République de Chine

En 1908, le régent de Chine, père du très jeune empereur Pu Yi, renvoie le ministre réformateur Yuan Shikai qui aurait pu sauver la monarchie Qing. En octobre 1911, déçus les nationalistes chinois déclenchent une révolution dans le Hubei. Rapidement tout le sud de la Chine se révolte contre le gouvernement impérial. Fin décembre une République de Chine est proclamée à Nanjing (Nankin) et désigne Sun Yat sen, fondateur du parti Tongmenghui comme président. Ce parti avait pour but de chasser les étrangers (y compris les empereurs Qing d'origine mandchoue), de restaurer la souveraineté de la Chine, de fonder une république et de redistribuer les terres. En février 1912, à Beijing (Pékin), Yuan Shikai, oblige l'empereur Pu Yi à abdiquer. Sun Yat sen reconnait l'autorité de Yuan Shikai qui devient le président de la Chine réunifiée.

En 1912, Sun Yat sen crée le parti Guomindang (parti national du peuple) qui remporte les élections législatives de 1913. En novembre 1913, Yuan Shikai renvoie les députés du Guomindang, puis il dissout le parlement chinois et en 1915 tente en vain de rétablir l'empire à son profit. Il meurt en 1916. La Chine est de nouveau divisée. Au sud le Guomindang de Sun Yat sen forme un gouvernement républicain qui s'installe à Xuangzhou (Canton). Au nord des généraux, les « seigneurs de la guerre », s'emparent du pouvoir mais s'entredéchirent dans une guerre civile très destructrice. Pendant ce temps en août 1914, les Japonais alliés des franco-britanniques s'emparent des possessions allemandes de Chine. En janvier le gouvernement japonais exige de la Chine qu'elle accepte la colonisation économique. Malgré son entrée en guerre en 1917, la Chine n'obtient pas en 1919, la renégociation des traités inégaux qui lui avaient été imposés à la fin du XIXe siècle. Aussi le 4 mai 1919, de violentes manifestations anti-occidentales et anti-japonaises ont lieu dans les villes de Chine.

Tchang Kaï-chek réunifie la Chine[modifier | modifier le wikicode]

Le général Chiang Kaï-shek dans les années 1930

Dès 1918, les communistes russes apportent leur soutien politique et technique à la formation d'une armée du Guomindang, qui est rapidement commandée par Tchang Kaï-chek. Le parti communiste chinois fondé en 1921 à Shanghaï, est poussé par la Troisième internationale à collaborer avec le Guomindang. En 1926, les troupes du Guomindang, aidée par les communistes, attaquent les seigneurs de la guerre. En septembre 1926 elles s'emparent de Hangzhou, puis de Shanghaï en avril 1927 et enfin de Nanjing en mars 1927, qui devient la capitale de la République. Tchang Kaï-chek craint l'implantation systématique des communistes dans les villes libérées. En avril 1927 il fait massacrer les communistes de Shanghaï puis en novembre 1927 ceux de Wuhan. Le chef communiste Mao Zedong décide alors de tourner l'action de son parti en direction des paysans. Débarrassé provisoirement des communistes Tchang Kaï-shek reprend l'offensive contre les seigneurs de la guerre et reprend Beijing (Pékin) en juin 1928. La Chine est de nouveau réunifiée.

Le Guomindang modernise la Chine. De gros efforts sont faits pour développer l'enseignement, le réseau routier et celui de chemin de fer. Mais la plus grande partie de l'industrie reste aux mains des étrangers (90% de la métallurgie, 80% du textile, 70% de la houille). Dans les campagnes où vivent les trois quarts des Chinois règne la misère. Les paysans qui sont surtout des fermiers versent plus de la moitié de leurs productions aux grands propriétaires. Dans certaines régions du sud les communistes s'implantent. Zhou Enlai organise une armée communiste. Les grands domaines sont confisqués, morcelés et les terres distribuées aux petits paysans. Les dettes et l'usure, plaies traditionnelles des campagnes chinoises sont annulées. Un impôt unique fondé sur la richesse est créé. En 1931, la république soviétique du Jiangxi est fondée avec Mao Zedong comme président. En octobre 1934, Tchang Kaï-chek attaque les communistes du Jiangxi. Ces derniers doivent partir et après une longue marche de 12 000 km parviennent dans le Shaanxi où ils s'installent.

La lutte contre l'invasion japonaise (1931-1945)[modifier | modifier le wikicode]

L'entrée des troupes japonaises à Nanjing en janvier 1938

Les japonais sont fortement touchés par la crise économique de 1929. Déjà fortement implantés économiquement en Mandchourie, ils pensent en faire une colonie capable de leur fournir des matières premières bon marché et de pouvoir accueillir le trop plein de la population japonaise. En septembre 1931, à partir d'un incident sur le chemin de fer sud-mandchourien, ils attaquent la Chine. Rapidement maîtres de la Mandchourie, ils la transforment en un état vassal, le Mandzouguo, où ils installent l'ancien empereur chinois Puyi.

En janvier 1936, le Guomindang accepte après beaucoup de difficultés de collaborer avec les communistes. À partir de juillet 1937, le Japon reprend la guerre contre la Chine. Il s'agit de mettre en application la doctrine officielle de la supériorité de la « race » japonaise et de son droit à conquérir l'espace qui lui est nécessaire (ce qui rappelle la doctrine nazie en Europe). Rapidement les Japonais s'emparent de Beijing et de Tien Sin (juillet), de Shanghai (novembre), de Nanjing (décembre). Puis en 1938, Xuangzhou et Han Cheou tombent. Au cours de la conquête, les Japonais n'appliquent pas les conventions internationales sur les prisonniers de guerre et pratiquent la guerre chimique et bactériologique. Il y aura plus de 300 000 morts à Nanjing. En mars 1938, les Japonais installent un gouvernement chinois à leur solde à Nanjing. Le Guomindang se retire à Chongqing dans le Sichuan et continue la guerre grâce à l'appui des Américains. Le Guomindang essaie de contrôler l'action des communistes. Ces derniers installés surtout dans le nord et en Mandchourie mènent une guerrilla contre l'envahisseur et organisent les territoires qu'ils contrôlent. Cette guerre sino-japonaise tuera plus de 3 millions de soldats et plus de 9 millions de civils chinois. Les Japonais feront travailler de force plus de 10 millions de Chinois.

En août 1945, l'armée japonaise est en déroute. Les Américains aident le Guomindang à s'installer dans les territoires qu'elle évacue et à s'emparer du matériel. L'URSS obtient du gouvernement de Chiang Kaï-Shek, seul reconnu internationalement, des territoires en Mandchourie. Les communistes soviétiques obligent les communistes chinois à se réconcilier avec le Guomindang.

La guerre civile (1946-1949)[modifier | modifier le wikicode]

Proclamation de la République populaire chinoise par Mao Zedong le 1° octobre 1949

Le départ des Japonais laisse les deux camps chinois face à face. D'un côté le Guomindang, dominé par la famille de Tchang Kaï-shek (des banquiers et des industriels). Le parti limite la liberté d'expression, le régime s'est inspiré des partis fascistes européens avec police politique, jeunesse enrégimentée (près de 600 000 chemises bleues). Surtout l'inefficacité politique et la corruption, dénoncées par les Américains, sont partout présentes. Les paysans et les habitants des villes sont fortement mécontents du fait de la hausse vertigineuse des prix (augmentés de 500 fois entre 1937 et 1945), du service militaire obligatoire qui désorganise le travail. Cependant, le Guomindang dispose d'une armée nombreuse et bien équipée. Il est considéré comme le représentant légal de la Chine, ce qui lui donne droit à un siège de membre permanent (avec droit de veto) à l'ONU.

En face les communistes sont auréolés par la guerre de partisans qu'ils ont menée victorieusement contre les Japonais. Ils ont réussi à regrouper les ouvriers, les paysans, les petits bourgeois et les capitalistes chinois et à les diriger souplement. Dans les zones qu'ils contrôlent ils ont fait une réforme agraire modérée pour ne pas brusquer les paysans mais ils les encouragent à travailler en commun.

En 1945 puis en 1946, les Américains tentent d'imposer un gouvernement d'union entre le Guomindang et les communistes. C'est un accord de façade. En juin 1946, les Soviétiques évacuent la Mandchourie (après en avoir déménagé toutes les installations industrielles). Les deux camps chinois se disputent alors le contrôle de la province. C'est le début de la guerre civile. Dans les premiers mois la supériorité en matériel des armées du Guomindang (les nationalistes) leur donnent l'avantage. Yanan, la capitale communiste du Shaanxi est prise, mais les communistes ne sont pas détruits. Ils refusent la bataille rangée et obligent les nationalistes à éparpiller leurs troupes pour sécuriser les villes et les voies de communications. Cela rend les soldats nationalistes vulnérables et faciles à battre.

En juillet 1947, les communistes attaquent à partir de la Mandchourie. Beijing et Tien sin sont prises en janvier 1949. De septembre 1948 à janvier 1949, la bataille de Huai Hai oppose un million d'hommes, les armées nationalistes sont écrasées. Nanjing tombe en avril 1949, Shanghaï en mai, Guangzhou (Canton) en octobre, Chonqing en décembre 1949. Le Guomindang avec près d'un million de soldats et de civils quittent alors la Chine continentale et s'installent à Taïwan. La Chine est passée sous le contrôle des communistes. Ceux-ci, le 1er octobre 1949, à Beijing, avaient proclamé la fondation de la République populaire chinoise.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Bordas
  • Encyclopédie Wkipedia, articles consacrés à Chiang Kaï-shek, Sun Yat sen, République de Chine.

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