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Entente des trois empereurs

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L'Entente des trois empereurs a été constituée entre 1872 et 1873, à l'initiative de Bismarck, chancelier de l'empire allemand récemment créé (1871). Cette entente concerne l'empire allemand, l'empire russe et l'empire austro-hongrois.

Bismarck en 1873

Pour Bismarck il s'agit de protéger l' Allemagne, située au cœur de l'Europe centrale d'une attaque militaire coordonnée venant de l'est (Russie), du sud (Autriche-Hongrie) et de l'ouest (France), attaque à laquelle elle ne pourrait faire face efficacement. Bismarck entend profiter des rivalités entre l'Autriche-Hongrie et la Russie (en particulier dans les Balkans) en rendant un appui ou une neutralité bienveillante de l'Allemagne, indispensable pour l'un ou l'autre des deux rivaux en cas d'une guerre qui les opposerait. Il s'agit aussi d'isoler la France en Europe, qui après s'être relevée rapidement de sa cuisante défaite en 1871, se prépare à récupérer l'Alsace et la Lorraine qu'elle a du céder à l'empire allemand.

Dès août 1871 Bismarck tente de se réconcilier avec l'Autriche-Hongrie, pour atténuer la rancœur de l'Autriche vaincue au cours de la guerre austro-prussienne de 1866, défaite à la suite de laquelle l'Autriche avait été chassée d'Allemagne. Il obtient de l'empereur François-Joseph le renvoi du chancelier autrichien Frédérich Ferdinand von Beuste indisposé vis à vis de l'empire allemand et son remplacement par le Hongrois Gyula Andrassy favorable à une entente avec l'Allemagne.

Bismarck et Andrassy convainquent Français-Joseph d'assister à des manœuvres militaires organisées par l'armée impériale allemande. Bismarck informe l'empereur Alexandre II de Russie de cette rencontre et lui propose de s'y joindre. Les trois souverains Guillaume Ier d'Allemagne, François Joseph et Alexandre II se rencontrent à Berlin, en septembre 1872. Ils s'entendent pour approfondir leurs relations grâce à des négociations.

L' entente se manifeste par une double convention :

  • Convention militaire germano-russe du 6 mai 1873 : Si l'un des deux Empires est attaqué par une puissance européenne, l'autre le soutiendra avec 200 000 hommes.
  • Convention politique austro-russe du 6juin 1873 : François-Joseph et Alexandre II devront se consulter si des divergence survient entre eux ou si la paix est menacée par l'agression d'une autre puissance.

Guillaume Ier soutient les deux conventions et l'entente est signée à Vienne le 22 octobre 1873.

Les difficultés de l'entente[modifier | modifier le wikicode]

Cette entente connaît rapidement des problèmes. Les « amis » divergent sur la réalité du soutien qu'ils s'apporteraient les uns aux autres.

En mars 1875, une loi réorganise l'armée française pour lui permettre d'augmenter rapidement ses effectifs en cas de guerre. Désormais les régiments doivent comprendre quatre bataillons au lieu de trois. Des sous-officiers et des officiers doivent donc être promus pour permettre l'encadrement efficace des hommes de troupe. Pour Bismarck il est évident que la France prépare sa Revanche. Bismarck menace officieusement la France d'une guerre préventive, avant que la réorganisation français ne soit en place. Le gouvernement français demande aux gouvernements britannique et russe qu'elle serait leur attitude si un conflit se déclenchait entre l'Allemagne et la France. Soucieuses de ne pas permette un renforcement de la puissance allemande en Europe et de préserver l'équilibre européen, les Britanniques et les Russes font savoir qu'ils sont contre un tel conflit. L'empereur Alexandre II se rend personnellement à Berlin pour le faire savoir à Bismarck. L'ami russe n'est donc pas fiable pour l'Allemagne.

La situation devient plus tendue après la Guerre russo-turque de 1876. En mars 1878 au Traité de San Stefano qui conclut le conflit, les Russes vainqueurs obtiennent satisfaction par l'obtention de l'indépendance des principautés slaves chrétiennes vassal de l'empire ottoman et par la création aux dépens des Ottomans de la Grand Bulgarie dont les Russes se déclarent les protecteurs. Mais les Britanniques et les Austro-Hongrois menacent de déclarer la guerre à la Russie si elle persiste dans cet affaiblissement considérable de l'empire ottoman. Bismarck joue les conciliateurs. Il réunit les principales puissances européennes à Berlin en juin-juillet 1878. La Russie doit abandonner ses exigences, la grande Bulgarie n'est pas créée, l'empire turc garde la Macédoine et la Roumélie. L'Autriche-Hongrie obtient le droit d'occuper militairement la province ottomane de Bosnie-Herzégovine. Les Russes en gardent rancune vis à vis de Bismarck.

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