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Guerre franco-prussienne de 1870-1871

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Une batterie d'artillerie française, pendant la guerre de 1870.

La guerre franco-prussienne de 1870-1871 ou guerre franco-allemande de 1870-1871 , ou plus familièrement guerre de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et aux autres États allemands, ses alliés, du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871.

Ce conflit résulte de la volonté prussienne d'unifier l'Allemagne, qui était jusque-là une mosaïque d'États indépendants. Or, depuis 1866, la France empêche les États du sud de l'Allemagne de rejoindre la Confédération de l'Allemagne du Nord formée autour de la Prusse. Il faut donc faire sauter le verrou français.

La guerre de 1870 se termina par une défaite française qui eut pour conséquences la chute du Second Empire français et de l'empereur Napoléon III et la proclamation de la Troisième République, mais aussi la perte du territoire français de l'Alsace-Lorraine.

Pour l'Allemagne, c'est la consécration de l'unification allemande, commencée par Bismarck, et le point de départ de l'Empire allemand.

Les causes de la guerre franco-allemande[modifier | modifier le wikicode]

Bismarck, vers 1870, au moment où il manœuvre pour pousser la France à la guerre.

La France contre l'unité allemande[modifier | modifier le wikicode]

Grâce à la neutralité française, la Prusse de Bismarck a pu battre en 1866 l'Autriche et ses alliés les États allemands du Sud. Ceux-ci ont pourtant échappé, grâce à la France, à l'obligation de s'unir à la Prusse.

La politique française des compensations[modifier | modifier le wikicode]

Napoléon III réclame une récompense pour son attitude amicale envers la Prusse puis envers les Allemands du Sud. Il veut annexer les villes allemandes de Landau, de Sarrelouis et le Luxembourg. Ces demandes provoquent l'hostilité de tous les Allemands. Napoléon III doit renoncer.

Pour en savoir plus, lis l’article : Politique des compensations de Napoléon III.

L'affaire espagnole[modifier | modifier le wikicode]

En 1868, un coup d'État chasse du trône espagnol la reine Isabelle II. En 1870, les Espagnols proposent le trône à Léopold de Hohenzollern un cousin catholique du roi de Prusse. Poussé par Bismarck, et malgré ses réticences, le roi de Prusse Guillaume Ier donne son accord.

La France est effrayée par l'encerclement Hohenzollern à l'est en Allemagne et au sud en Espagne. Le Royaume-Uni, le Tsar, le roi des Belges font savoir leur désaccord à la Prusse. Le 12 juillet 1870, le roi de Prusse retire alors son soutien à la candidature de son cousin. La France a donc écarté la menace.

La dépêche d'Ems[modifier | modifier le wikicode]

Mais le gouvernement français exige que le roi de Prusse s'engage par écrit. Bismarck manœuvre pour faire savoir que le roi a reçu sèchement l'ambassadeur qui est venu lui porter la demande française (que Bismarck présente comme insolente). C'est la dépêche d'Ems. Les Allemands se sentent insultés et les Français se sentent injuriés. Le gouvernement Français qui a des difficultés politiques intérieures, pense qu'une guerre contre la Prusse permettrait de pouvoir rassembler le pays autour de l'empereur Napoléon III. La guerre est donc déclarée à la Prusse le 19 juillet 1870.

Pour en savoir plus, lis l’article : Dépêche d'Ems.

La France mal préparée pour la guerre[modifier | modifier le wikicode]

L'isolement diplomatique[modifier | modifier le wikicode]

Contrairement à ses espoirs, Napoléon III ne trouve aucun allié en Europe.

L'Autriche ne lui pardonne pas sa neutralité bienveillante pour la Prusse dans le conflit austro-prussien de 1866 où elle a été vaincue.

L'Italie est mécontente que des troupes françaises, stationnées à Rome, protègent les possessions du Pape et empêchent de ce fait la réalisation totale de l'unité italienne.

Le Royaume-Uni est scandalisé par l'intention de Napoléon III d'annexer la Belgique, ce qui est révélé par Bismarck à toute l'Europe le 25 juillet.

Le tsar Alexandre III montre une neutralité bienveillante pour la Prusse.

Tous les États formant la Confédération de l'Allemagne du Nord, mais aussi les États du sud de l'Allemagne, apportent leur soutien diplomatique et militaire à la Prusse.

L'armée française n'est pas à la hauteur de l'armée prussienne[modifier | modifier le wikicode]

Soldats français pendant une attaque. Guerre de 1870.

La France dispose de 375 000 hommes soldats expérimentés (avec en plus 175 000 légèrement en arrière). La garde mobile prévue par la loi Niel de 1868 n'est pas encore opérationnelle. La mobilisation se fait dans le plus grand désordre, ce qui retarde l'offensive prévue en Alsace.

Les Prussiens sont 800 000, s'y ajoutent 200 000 Bavarois, Wurtembergeois et Badois (plus 400 000 hommes de la landwehr territoriale).

Sauf pour le fusil (le chassepot), l'armement et en particulier l'artillerie est inférieur à celui des Prussiens, les canons français, en bronze, se chargent toujours par la « gueule », le canon prussien Krupp, en acier, est muni d'une culasse de chargement qui assure une cadence de tir plus rapide.

Le commandement suprême est assumé par Napoléon III, qui est vieilli, malade et n'a d'ailleurs jamais montré un grand talent militaire. Les généraux sont eux aussi vieillis, médiocres et jaloux les uns des autres. Pour la plupart, ils ont une expérience acquise dans les guerres coloniales en Algérie, en Cochinchine, au Mexique. Leur participation aux « boucheries » que furent les batailles de Magenta et de Solférino en 1859 en font des partisans de la défensive : on occupe de bonnes positions et on brise les attaques ennemies grâce à la puissance du feu de l'infanterie. L'armée s'étire du Luxembourg à la Suisse.

Face à elle, le général Moltke, déjà vainqueur à Sadowa en 1866, concentre ses troupes en trois armées puissantes qui doivent faire des brèches dans le dispositif français. La conception prussienne est de fixer l'adversaire à un point puis de l'envelopper (ce que favorise les conceptions françaises).

Les opérations militaires[modifier | modifier le wikicode]

La guerre pendant le Second Empire[modifier | modifier le wikicode]

Charge de la cavalerie lourde française à Froeschwiller

Les premiers affrontements ont lieu le 4 août 1870. Une division française en pointe dans le nord de l'Alsace st écrasée à Wissembourg.

Le maréchal de Mac-Mahon reçoit le commandement de l'armée destinée à protéger d'Alsace et le maréchal Bazaine celui de l'armée couvrant la Lorraine.

Mac-Mahon est battu à Froeschwiller le 6 août et doit à Reichhoffen ou (Wörth) sacrifier sa cavalerie lourde pour protéger sa retraite. Il évacue l'Alsace et gagne le camp de Châlons-en -Champagne. Strasbourg est assiégé (elle se rendra le 28 septembre).

Le 6 août un corps d'armée français est battu à Forbach sans que Bazaine, pourtant à proximité intervienne. La Lorraine est envahie.

À Paris, le gouvernement Ollivier doit démissionner. L'impératrice qui assure la régence forme un gouvernement sous la direction du général Cousin-Montauban, comte de Palikao. Napoléon III, malade et dépassé, abandonne le commandement de l'armée à Bazaine.

Les opérations militaires de la guerre

Bazaine ne parvient pas à profiter de sa supériorité numérique sur les Prussiens à Rezonville où il est battu le 16 août. Le 18 il laisse le général Canrobert sans soutien ce qui provoque la défaite de Saint-Privat. La résistance française à Gravelotte et Borny ne parvient pas à arrêter les Prussiens. Bazaine se replie vers Metz, une formidable place-forte où il se laisse encercler par les Prussiens. Il capitulera le 27 octobre en livrant aux Allemands 39 généraux, 170 000 soldats, 6000 officiers et 1700 canons.

Mac-Mahon, accompagné de Napoléon III, regroupe l'armée d'Alsace au camp de Chalons, afin de protéger Paris. L'impératrice et Cousin-Montauban exigent qu'il marche vers le Nord pour tenter de dégager Bazaine. Mac-Mahon, après avoir tardé, descend la vallée de la Meuse, mais se fait battre à Beaumont le 30 août. Il décide de s'installer à Sedan. Le Ier septembre deux armées allemandes l'encerclent et bombardent copieusement la ville. Pour éviter le massacre Napoléon III décide de capituler. Le 2 septembre il rencontre Bismarck et se constitue prisonnier. Il livre ainsi 83 000 soldats et 14 000 blessés.

La nouvelle de la capitulation de Napoléon III est connue à Paris le 3 septembre. Dans la soirée le Corps législatif, sous la pression des députés républicains proclame la déchéance de l'Empire. Le 4 septembre, sous la pression des Parisiens les députés républicains proclament la République et décident de former un gouvernement de la Défense nationale sous la direction du général Trochu, gouverneur militaire de Paris.

La guerre pendant le gouvernement provisoire de la Défense Nationale[modifier | modifier le wikicode]

Gambetta quitte Paris assiégé grâce à un ballon

Dès le 4 septembre, le nouveau ministre des Affaires étrangères français Jules Favre fait savoir aux autres pays européens que la France ne cédera rien aux Allemands. Avec cette détermination affichée Favre espérait l'ouverture de négociations de la paix sans annexion. Le 19 septembre, Favre rencontre Bismarck à Ferrières. Le chancelier exige, l'abandon de Strasbourg et de l'Alsace par la France. Le gouvernement français doit donc continuer la guerre.

Paris est assiégé par les armées allemandes dès le 19 septembre. Les sorties tentées par les soldats du général Trochu ne donnent rien. Le 9 octobre Léon Gambetta, nouveau ministre de l'Intérieur quitte Paris assiégé grâce à un ballon. Il rejoint les quelques ministres qui avaient été envoyés à Tours dès la proclamation de la république. Il organise les débris des armées françaises pour continuer la lutte. Avec l'aide de l'ingénieur Eugène Freycinet, il parvient à équiper près de 600 000 hommes, mais ils manquent d'entraînement. Ils regroupent près de 1400 canons.

  • L'armée de la Loire sous le commandement du général Aurelles de Palatine est prête dès le début novembre. Elle gagne la bataille de Coulmiers et reprend Orléans aux Allemands (29 novembre-2 décembre). Elle doit marcher sur Paris. Mais elle trouve sur son chemin la IIe armée allemande, désormais disponible après la capitulation de Metz (voir plus haut). Les Français sont battus à Beaune-la-Rolande le 28 novembre. Après une série de victoires les Allemands réoccupent Orléans.

Les ministres abandonnent Tours et se replient sur Bordeaux.

L'armée de la Loire est coupée en deux par l'avance allemande vers l'ouest. La partie gauche sous le commandement du général Chanzy parvient à se replier sur Le Mans en combattant énergiquement pendant un mois. (Bataille du Mans 10-12 janvier 1871).

Combats à Champigny Nov-décembre 1870

La partie droite, qui se regroupe autour de Bourges, sous le commandement du général Bourbalki doit aller secourir Belfort qui est assiégé depuis août et ainsi couper les liaisons des armées allemandes avec l'Allemagne. Mais les combats ont lieu en plein hiver, particulièrement dur cette année-là. Elle gagne à Villersexel le 9 janvier, mais ne peut atteindre Belfort (échec à Héricourt 15-18 janvier 1871). Elle se replie sur Besançon, puis sur Pontarlier. Après des négociations difficiles les Suisses acceptent que l'armée française se réfugie chez eux et y dépose les armes (1er février).

  • dans le Nord, l'armée du général Faidherbe résiste aux Allemands. Victorieuse à Amiens puis à Bapaume elle est battue à Saint-Quentin le 19 janvier 1871
  • Paris assiégé depuis le 19 septembre, connait une grave crise sociale. Le siège est terrible, les gens meurent de faim. À partir du 27 décembre les Allemands bombardent la ville. Les sorties militaires tentées à l'est de la capitale, sur Champigny-sur-Marne (29 novembre-3 décembre), puis à l'ouest (en direction de Buzenval et Montretout près de Saint-Cloud), (19 janvier 1871) sont des échecs.

Le gouvernement est contraint de négocier. Favre rencontre Bismarck à Versailles, qui est le grand quartier général allemand. Bismarck accepte l'armistice si Paris capitule. L'armistice est signé le 28 janvier 1871.

La fin de la guerre[modifier | modifier le wikicode]

Le siège de Paris vécu par une petite Américaine, en anglais.

L'armistice[modifier | modifier le wikicode]

L'armistice prévoit la capitulation de tous les forts qui entourent Paris et leur occupation par l'armée allemande. Les troupes françaises de la capitale doivent être désarmées et les canons abandonnés aux Allemands. La ville recevrait du ravitaillement contre le paiement de 200 millions de franc-or. Une assemblée nationale constituante devait être élue dans les délais les plus brefs afin de pouvoir signer la paix.

Les préliminaires de paix[modifier | modifier le wikicode]

L'assemblée nationale élue, et à majorité royaliste, se réunit à Bordeaux le 12 février. Adolphe Thiers est nommé chef du gouvernement. Les préliminaires de paix sont signés à Versailles le 26 février. La France doit céder l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Belfort qui ne se rend que le 18 février, est laissé à la France. Celle-ci doit verser un tribut de 5 milliards de francs-or en versements échelonnés. Jusqu'à la fin du paiement une partie du territoire français (les départements de l'Est) sera occupée militairement par les Allemands.

Les troupes françaises doivent se replier au sud de la Loire et les troupes allemandes peuvent entrer dans Paris.

L'Assemblée nationale accepte les préliminaires le 1 er mars par 546 voix contre 107 ; les députés d'Alsace-Lorraine doivent alors quitter l'assemblée. Le 2 mars, les Allemands évacuent Paris.

Le traité de paix définitif est signé à Francfort le 12 mai 1871.

Pour en savoir plus, lis l’article : traité de Francfort de 1871.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Cette guerre a de lourdes conséquences sur la France et l'Allemagne. En effet, cette dernière est désormais unifiée et munie d'un nationalisme puissant. Quant à la France, elle voit naître au sein de sa population un esprit de « vengeance », cultivé par le gouvernement, qui vise à « laver » l'affront subi par la France en 1871. Ce sera l'une des nombreuses causes de la Première Guerre mondiale.

De cette guerre est également inspirée la chanson La Strasbourgeoise, qui décrit une jeune enfant dont les parents ont été tué par les Allemands.

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