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Développement (photo)

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En photographie argentique, le développement est un ensemble d'opérations qui consiste à faire passer une surface sensible à la lumière dans une série de produits chimiques pour faire apparaître l'image que la surface sensible a enregistrée auparavant et faire en sorte que cette image puisse être conservée durablement.

Selon que l'image doit être restituée en noir et blanc ou en couleur mais aussi selon que l'image de la surface sensible qui a été dans l'appareil photo est destinée à être projetée directement (diapositive) ou à être reproduite sur une feuille de papier, le développement est plus ou moins complexe.

Cette page décrit le développement des photos tels qu'il peut être réalisé par un amateur. Il y a quelques différences dans le cas du développement par des machines, mais les processus de développement restent les mêmes. Dans le cas du développement en machines, les produits chimiques pourront être utilisés plus chauds, ce qui permet de raccourcir leur temps d'utilisation.

Première étape commune : chargement du film à l'abri de la lumière[modifier | modifier le wikicode]

Cuve pour développer des pellicules photo à l'abri de la lumière et spirales pour enrouler des pellicules.

La pellicule photo sur laquelle a été enregistrée une série d'images et très sensible à la lumière. Une exposition à la lumière pendant environ un centième de seconde a suffit pour enregistrer des images si elles ont été prises dehors dans la journée. Pour l'instant, ces images sont protégées soit dans un petit boîtier métallique qui contient la pellicule photo, soit par du papier noir étanche à la lumière. Mais il va falloir sortir la pellicule de cet emballage protecteur pour la développer. Et tant que le développement (ou au moins ses premières étapes) n'est pas fait, il faut que la pellicule reste dans le noir, sinon, on récupérerait des images entièrement blanches !

C'est donc dans le noir que le photographe va sortir une ou plusieurs pellicules sur lesquelles il a fait des photos pour les enrouler sur des spirales. Après quoi, les spirales contenant les pellicules qui vont être développées ensemble sont placées dans une cuve en plastique noir étanche à la lumière. Une fois cette cuve refermée, le photographe peut rallumer la lumière dans son laboratoire et commencer le développement sans être dans le noir.

La cuve qui contient les pellicules a un trou rond en haut pour verser les produits chimiques qui permettront de développer les photos et d'autres trous autour pour la vider. Le bouchon en rouge sur la photo permet de retourner la cuve lorsqu'elle contient un produit chimique afin d'agiter ce produit pour que ce ne soient pas toujours les mêmes molécules du produit qui soient en contact direct avec la pellicule.

Développement par le procédé négatif-positif[modifier | modifier le wikicode]

Dans le procédé négatif positif, on développe d'abord la pellicule qui a été dans l'appareil photo, ce qui donne des images en petit format.

Ensuite, il y a 2 possibilités :

  • soit on découpe en bandes la pellicule, on pose ces bandes sur une feuille de papier photo qu'on expose à la lumière et on développe la feuille de papier qui donnera l'ensemble des images de la pellicule sur la feuille de papier. C'est le tirage par contact.
  • soit met la pellicule (ou une bande de la pellicule) dans un agrandisseur qui va projeter l'image agrandie d'une seule photo et il ne reste plus qu'à développer la feuille de papier.

Pourquoi parler de négatif-positif ? Tout simplement parce que sur la pellicule les luminosités de l'image sont inversées. Les parties sombres photographiées apparaissent plus claires que les parties claires de la photo. Et si l'image est en couleur, les couleurs sont aussi inversées.

Pourquoi cette transformation ? Tout simplement parce que c'est plus simple de développer des photos comme ça et que ça n'empêche pas à la fin d'obtenir sur le papier une photo normale.

Développement d'une pellicule photo noir et blanc[modifier | modifier le wikicode]

La pellicule photo noir et blanc est composée d'un support en acétate de cellulose (un matériau plastique) avec d'un coté une couche sensible à la lumière composée d'halogénures d'argent (iodure d'argent ou bromure d'argent) mélangée à de la gélatine. Lorsque les cristaux d'halogénures d'argent sont exposés à la lumière, ils enregistrent la quantité de lumière reçue. Mais l'image n'est pas encore visible, on dit que c'est une image latente.

Le développement utilise 2 produits chimiques :

Action Produit chimique Effet
Développement Révélateur Transforme les halogénures d'argent qui ont reçu de la lumière en argent métallique. Cet argent est noirci.
Lavage court Eau Arrête l'action du révélateur en diluant le peu qui reste après avoir vidé la cuve.
Fixage Fixateur Dissout les halogénures d'argent non développés.
Lavage prolongé Eau Supprime les traces de fixateur.

C'est le révélateur qui fait apparaître l'image. Il transforme les halogénures d'argent qui ont reçu de la lumière en argent métallique et cet argent est noirci. Au contraire, les halogénures d'argent qui n'ont pas reçu de lumière sont laissés tels quels par le révélateur. Selon la quantité de lumière reçue il y aura plus ou moins d'argent noirci à la fin du passage dans le révélateur.

Après quelques minutes, on vide la cuve de son révélateur pour y mettre pendant 30 seconde à une minute de l'eau qui va diluer le révélateur qui mouille encore la pellicule l'empêchant de continuer à agir. Le révélateur étant un produit basique, à la place de l'eau, on peut mettre un bain d'arrêt qui est légèrement acide. C'est encore plus efficace pour arrêter l'action du révélateur.

Ensuite, le fixateur dissout les halogénures d'argent non développés qui restent encore sur la pellicule.

Après passage dans le fixateur, il ne restera donc que de l'argent noirci sur la pellicule. Il y en a presque pas dans les parties sombres de l'image photographiée qui apparaîtront transparentes ou presque, beaucoup dans les parties claires de l'image photographiée qui apparaîtront plus sombres et opaques. Comme ça a été annoncé plus haut, par rapport à ce qu'on a photographié, les luminosités sont inversées. C'est pour ça qu'on appelle l'image obtenue un négatif.

Après le passage dans le fixateur, la pellicule est lavée longuement à l'eau pour enlever toute trace de produits chimiques puis mise à sécher.

Tirage sur papier noir et blanc et développement[modifier | modifier le wikicode]

Un agrandisseur pour le tirage de photos en noir et blanc.

On peut à présent faire un tirage sur papier.

Une feuille de papier photographique est posée sur le plateau d'un agrandisseur qui projette soit l'image agrandie d'une photo, soit de la lumière uniforme lorsque des bandes de la pellicule sont posées sur la feuille de papier. Une minuterie permet de régler en secondes le temps que la lampe de l'agrandisseur sera allumée.

En fonction de la durée d'exposition du papier à la lumière, l'image obtenue après le développement sera plus ou moins claire ou sombre.

Ensuite, on développe la feuille de papier. Le processus est similaire à celui pour une pellicule noir et blanc. D'abord, 2 minutes dans le révélateur. On égoutte au maximum celui-ci de la feuille, puis au moins 5 minutes dans le fixateur. Et enfin un lavage prolongé.

Contrairement à la pellicule négative, le papier photo noir et blanc n'est pas sensible à toutes les couleurs de la lumière visible, ce qui permet de le développer en cuvette sous un éclairage adapté.

En dehors de la possibilité d'obtenir une photo plus ou moins claire en réglant la durée d'exposition du papier à la lumière (ce qui peut aussi permettre de corriger le fait que le négatif ait reçu trop ou pas assez de lumière au moment de la photo), on peut aussi, au moment d'un tirage sur du papier noir et blanc choisir d'obtenir une image plus ou moins contrastée.

Tirage sur papier monograde[modifier | modifier le wikicode]

Au début de la photo sur papier, il fallait utiliser des papiers différents pour obtenir des tirages peu contrastés, très contrastés ou entre les deux avec 4 choix intermédiaires. On devait donc acheter plusieurs boites de papier photo du même format pour disposer de toutes les possibilités de réglage du contraste.

Mais contrairement à une pellicule photo noir et blanc qui doit restituer toutes les couleurs de la lumière visible par un gris réaliste (le jaune doit apparaître presque aussi clair que le blanc et le bleu beaucoup plus sombre), le papier photo qui ne va recevoir qu'une lumière blanche plus ou moins intense n'a pas besoin d'être sensible à toutes les couleurs.

Or, il est un peu plus facile de fabriquer une surface sensible au bleu, violet et ultraviolet, plutôt qu'à d'autres couleurs de la lumière visible. C'était le cas du papier photo monograde qui était très peu sensible aux couleurs du jaune au rouge.

En conséquence, au lieu de travailler dans le noir, lorsqu'on fait des tirages et des développements sur papier, on peut éclairer la pièce d'une lumière dite inactinique. À l'époque du papier monograde les laboratoires photos étaient éclairés par une lumière jaune orangée à laquelle l'œil humain est au contraire plus sensible qu'aux autres couleurs.

Avec cet éclairage inactinique, le développement des feuilles de papier photographique noir et blanc peut se faire dans des cuvettes, et on voit l'image apparaître petit à petit pendant que la feuille est dans le révélateur.

Tirage sur papier multigrade[modifier | modifier le wikicode]

À partir de 1980 (environ), un autre type de papier photo est apparu : le papier multigrade. L'idée est de pouvoir avec la même feuille de papier obtenir des photos peu contrastées, très contrastées ou entre les deux.

Les papiers multigrade ont une couche sensible à la lumière bleue qui donne une image très contrastée et une couche sensible à la lumière verte qui donne une image peu contrastée.

En dosant la proportion de lumière bleue et verte envoyée par l'agrandisseur au moyen de filtres colorés, on peut avec un seul modèle de papier photo choisir le contraste qu'on veut.

  • un filtre plus ou moins jaune va baisser la proportion de lumière bleue qui arrive sur le papier et permettre d'obtenir une image moins contrastée,
  • un filtre plus ou moins magenta va baisser la proportion de lumière verte qui arrive sur le papier et permettre d'obtenir une image plus contrastée,

Par contre, la seule couleur visible à laquelle le papier multigrade n'est pas sensible est le rouge. Donc, avec un papier multigrade, le seul éclairage encore inactinique possible est la lumière rouge. L'œil voit cette couleur moins clair que le jaune orangé, mais c'est toujours mieux que de travailler dans le noir.

Le négatif d'un négatif donne un positif[modifier | modifier le wikicode]

Comme cela à été dit plus haut, sur le négatif les teintes sombres de l'image photographiée apparaissent transparentes ou presque. Au contraire, les teintes claires de l'image photographiée apparaissent sombres sur le négatif.

Mais le papier photographique donne aussi une image négative de la lumière qu'il reçoit.

En conséquence pour les parties de l'image qu'il faudra restituer foncées, le négatif est presque transparent et le papier photographique reçoit beaucoup de lumière. Il noircira fortement pendant le passage dans le révélateur. Au contraire, pour les partie de l'image à restituer claires, le papier photo reçoit beaucoup moins de lumière car le négatif est opaque est il s'assombrira peu ou pas du tout lors du passage dans le révélateur.

Ainsi, en reproduisant sur papier une image négative de ce qui est enregistré sur le négatif de la pellicule, on obtient bien l'image positive qu'on souhaitait avoir.

Développement en couleur[modifier | modifier le wikicode]

Structure d'une pellicule photo couleur[modifier | modifier le wikicode]

Mélange de deux ou trois lumières colorées pour obtenir d'autres couleurs plus claires.
Mélange de deux ou trois colorants sur une surface blanche pour obtenir d'autres couleurs plus sombres.
Structure d'une pellicule photo couleur.

Pour enregistrer puis reproduire une image en couleur, il faut d'abord mesurer la quantité de lumière rouge, verte et bleue qui arrive en chaque point de l'image. En effet, l'œil humain est équipé dans sa rétine de capteurs qui mesurent les quantités de lumières reçues dans ces trois couleurs.

Ensuite, pour reproduire l'image sur une feuille de papier blanc (ou sur une pellicule photo à travers de laquelle on fera passer de la lumière blanche), on utilise 3 colorants dont chacun bloque le passage d'une des trois couleurs et laisse passer les deux autres.

  • Un colorant jaune empêche la lumière bleue de passer, mais laisse passer la lumière verte et la lumière rouge.
  • Un colorant magenta empêche la lumière verte de passer, mais laisse passer la lumière bleue et la lumière rouge.
  • Un colorant cyan empêche la lumière rouge de passer, mais laisse passer la lumière bleue et la lumière verte.

La pellicule photo qui va enregistrer des images en couleur est constituée de plusieurs couches :

  • En surface, il y a une couche de protection qui peut aussi bloquer les ultraviolets.
  • Juste en dessous, une couche sensible à la lumière bleue (et violette). Elle contient aussi des coupleurs, produits chimiques transparents qui serviront plus tard à fabriquer du colorant jaune.
  • En dessous, un filtre jaune pour empêcher la lumière bleue de descendre plus bas,
  • Encore en dessous, une couche sensible aux lumières bleues et vertes (mais comme le bleu n'arrive pas, cette couche mesure la quantité de lumière verte). Elle contient des coupleurs qui serviront à fabriquer du colorant magenta.
  • Encore en dessous, une couche sensible à la lumière rouge (et aussi au bleu qui n'arrivera pas jusque là). Elle contient des coupleurs qui serviront à fabriquer du colorant cyan.
  • Et enfin, une couche anti-halo noire pour empêcher la lumière qui arriverait jusque là de revenir en arrière en étant réfléchie par le plastique de la pellicule.

Développement de la pellicule couleur[modifier | modifier le wikicode]

Le développement d'un négatif couleur utilise habituellement 4 produits chimiques.

Entre deux produits chimiques, il y a un lavage qui arrête l'action du dernier produit utilisé en diluant le peu qui reste une fois qu'on a vidé la cuve. Ce lavage permet aussi de ne pas endommager le produit chimique qui suivra en évitant d'y mélanger un peu du produit précédent.

Les principales étapes du développement sont les suivantes :

Action Produit chimique Effet
Développement chromogène Révélateur chromogène Même action qu'un révélateur noir et blanc plus fabrication des colorants.
Blanchiment Bain de blanchiment Transforme l'agent noirci durant le développement chromogène en halogénures d'argent.
Fixage Fixateur Dissout les halogénures d'argent présents sur la pellicule.
Stabilisation Bain de stabilisation Stabilise les colorants et évite les traces calcaires au séchage de la pellicule.

Le développement de la pellicule couleur commence par l'utilisation d'un révélateur chromogène. Comme le révélateur pour les photos en noir et blanc, ils transforme dans chaque couche les halogénures d'argent qui ont été exposés à de la lumière de la couleur à laquelle elle est sensible en argent métallique noirci, mais en plus, grâce aux coupleurs incorporés à chaque couche, il produit aussi un colorant de la bonne couleur sur les parties de l'image où de l'argent est noirci. Plus une couche sensible a reçu de lumière de la bonne couleur, plus il y a d'argent noirci et de colorant fabriqué.

À l'issue du développement chromogène, la pellicule photo contient :

  • des colorants qui fournissent une image négative en couleur de l'image ;
  • de l'argent noirci, des halogénures d'argent non développés, une couche de filtre jaune et une couche anti-halo noire qui gênent le passage de la lumière et qu'il faudra éliminer.

Le bain de blanchiment transforme l'agent noirci durant le développement chromogène en halogénures d'argent.

Ensuite, le fixateur élimine les halogénures d'argent, comme on fait pour les pellicules noir et blanc. Il ne reste plus à ce moment là sur la pellicule que les colorants qui ont été fabriqués par le révélateur chromogène.

Le filtre jaune et la couche anti-halo noire ont également été éliminés pendant le fixage (ou avant lors du blanchiment).

Après un long lavage pour bien éliminer les traces du fixateur, un dernier produit chimique est utilisé : le stabilisateur. Son rôle est de stabiliser les colorants de la photo afin qu'ils se dégradent moins vite au fil du temps. Le stabilisateur est aussi un produit moussant qui permettra à la pellicule de sécher sans laisser de traces de calcaire sur les photos. Il n'y a pas de dernier lavage après l'utilisation du stabilisateur, la pellicule est mise à sécher directement.

Tirage de la photo couleur sur papier[modifier | modifier le wikicode]

Contrairement au papier pour les photos noir et blanc, le papier pour les photos couleur est sensible à toutes les couleurs de la lumière visible. C'est donc dans le noir qu'on devra le sortir de son emballage pour l'exposer à la lumière sous l'agrandisseur.

Comme pour les photos en noir et blanc, on peut ajuster la luminosité de l'image en réglant la durée pendant laquelle la lampe de l'agrandisseur sera allumée.

Un agrandisseur pour le tirage de photos en couleur.
Des filtres jaune, magenta et cyan permettent de régler la couleur de la lumière qui arrivera sur le papier.

Mais il peut être utile d'ajuster aussi le rendu des couleurs. En effet, lorsqu'une photo est prise dehors, la couleur de la lumière varie légèrement selon que la photo est prise :

  • en plein soleil,
  • par temps nuageux,
  • à l'ombre avec un ciel bleu
  • tôt le matin ou tard le soir avec le soleil bas sur l'horizon.

Mais si la photo a été prise à l'intérieur dans un logement éclairé par une lampe à incandescence, sa lumière est nettement plus jaune orangée que la lumière du jour. De nos jours, on utilise plutôt des lampes à LED qui sont vendues dans 3 gammes de température de couleur.

  • Blanc chaud : 2 700 K comme les anciennes lampes à incandescence ou 3 000 K plus proche de la couleur des lampes halogène. C'est un blanc orangé.
  • Blanc neutre : 4 000 K à 4 500 K. On le voit blanc.
  • Blanc froid : 6 500 K. C'est un blanc bleuté. C'est la couleur de certains phares de voiture et de certains éclairages de l'intérieur des réfrigérateurs.

L'œil humain est capable des s'adapter à des changements de couleur de la lumière pour qu'au bout d'un certain temps, on voie blancs les objets blancs, quelque soit la source de lumière qui les éclaire. Mais la pellicule photo enregistre les couleurs telles qu'elles sont réellement.

Sur une photo sur papier, on peut souhaiter qu'un objet est blanc apparaisse blanc quelque soit l'éclairage qu'il y avait au moment où on a fait la photo. Pour cette raison, un agrandisseur photo couleur possède une série de filtres de densité réglable qui permettent de colorer la lumière qu'il envoie sur le papier photographique afin de corriger le rendu des couleurs.

Une fois le papier photo exposé à la lumière, afin de le développer sans rester dans le noir, on le met dans une cuve noire cylindrique dans laquelle on verse juste la quantité de produits nécessaire pour développer une feuille et pendant le développement, on fait tourner cette cuve sur elle-même afin de faire circuler les produits de développement partout sur la feuille.

Le développement d'une photo couleur sur papier est similaire à celui d'une pellicule couleur. Mais comme il n'y a pas de couche anti-halo sur la feuille de papier, aucun produit chimique n'aura besoin de l'enlever.

Comme dans le cas du noir et blanc, la pellicule photo couleur a produit une image négative, mais comme le papier photo couleur fonctionne aussi en négatif, on obtient à la fin une image positive de la photo.

Développement des diapositives[modifier | modifier le wikicode]

Diapositives noir et blanc[modifier | modifier le wikicode]

Habituellement, les diapositives sont en couleur. Toutefois, il a existé une pellicule de diapositives noir et blanc (Agfa dia direct) vendue développement compris. D'autre part, les pellicules destinées à produire des images négatives noir et blanc peuvent, en étant développées différemment, donner des images positives destinées à être projetées sur un écran. Nous allons voir quelles sont les étapes de ce développement.

Action Produit chimique Effet
Premier développement Révélateur Même action qu'un révélateur pour négatifs noir et blanc mais avec une action plus énergique.
Blanchiment Bain de blanchiment Fait disparaître l'agent noirci apparu durant le premier développement, et donc l'image négative.
Exposition à la lumière Pour pouvoir développer les halogénures d'argent correspondant aux parties sombres de l'image.
Deuxième développement Révélateur Fait apparaître l'image positive.
Fixage Fixateur Dissout les halogénures d'argent encore présents.

Particularités du premier développement[modifier | modifier le wikicode]

Le développement commence encore une fois par l'utilisation d'un révélateur qui va faire apparaître sur la pellicule une image négative. Ce révélateur utilisé a une action plus énergique que les révélateurs utilisés dans le le procédé négatif-positif.

En effet, le révélateur du procédé négatif-positif produit une image négative assez peu contrastée. Cela permet lorsqu'on a fait la photo avec un appareil mal réglé et que la pellicule a reçu trop ou pas assez de lumière, de corriger l'erreur au moment du tirage de la photo sur papier.

Dans le cas des diapositives, l'appareil photo doit être bien réglé pour enregistrer une image ni trop sombre, ni trop claire. On ne pourra pas faire de correction plus tard. Et comme le révélateur utilisé dans le procédé négatif-positif fournirait une image trop pale, on utilise donc un révélateur plus énergétique pour obtenir un contraste normal.

Un autre point à surveiller est la température du révélateur. Les réactions chimiques sont d'autant plus rapides qu'un produit chimique est chaud. Pour un révélateur, une variation de 7 °C de sa température produit le même effet qu'un temps de dans le révélateur multiplié ou divisé par deux. Or, la durée dans les premier révélateur a une forte influence sur la luminosité de l'image qu'on obtiendra.

Pour obtenir des diapositives avec la bonne luminosité lorsque l'appareil photo a été bien réglé, il faut maintenir la température du premier révélateur avec une précision d'un demi degré, ce qui donnera une erreur de luminosité de l'image qui ne dépassera pas 10 %, erreur qui ne sera pas perceptible.

Après le passage dans le premier révélateur, on a sur la pellicule une image négative noir et blanc constituée d'argent noirci pour les parties fortement exposées à la lumière et d'halogénures d'argent non développés pour les parties de l'image qui ont reçu peu de lumière.

Maintenant qu'on a cette image négative ... on va la faire disparaître !

La suite du développement[modifier | modifier le wikicode]

Entre chaque produit chimique, il y a un rinçage à l'eau de la pellicule, comme dans le cas du procédé négatif-positif. Il n'est pas mentionné dans le tableau qui est un peu plus haut pour le simplifier.

Pour la suite du développement, il suffira que la pellicule soit plongée suffisamment longtemps dans les différents produits chimiques à utiliser. La température joue aussi un rôle dans la vitesse d'action des produits qui ne sont pas des révélateurs. Toutefois, un temps dans les produits plus long, même le double de la durée nécessaire, n'endommagera pas les photos.

Le deuxième produit chimique qu'on verse dans la cuve où est la pellicule est un bain de blanchiment. Contrairement aux bains de blanchiment pour les pellicules couleur, le bain de blanchiment utilisé fait disparaître totalement l'argent noirci qui est sur la pellicule. Il est dissout dans le bain de blanchiment.

Après le blanchiment, les partie de l'image qui avaient reçu beaucoup de lumière sont transparentes ou presque. Dans celles qui avaient reçu peu ou pas du tout de lumière, il reste beaucoup d'halogénures d'argent puisque le passage dans le premier révélateur ne les a pas transformés. Il va donc falloir transformer les halogénures d'argent qui restent en argent noirci pour obtenir une image positive.

Pour cela, après le blanchiment, on sort la pellicule de sa cuve pour l'exposer à la lumière. La pellicule peut rester enroulée sur les spires, l'important est juste que la quantité de lumière reçue soit suffisante.

Ensuite, on remet les spires dans la cuve et on développe la pellicule dans un deuxième révélateur. Les halogénures d'argent qui restaient et qui correspondant aux parties sombres de l'image se transforment alors en argent noirci. Dans les partie claires de l'image, il y a moins au pas du tout d'halogénures d'argent à développer, ce qui aboutira à des zones plus claires ou transparentes. Après le passage dans le 2ème révélateur, on a obtenu sur la pellicule une image noir et blanc positive.

Pour finir, il y a malgré tout ensuite un passage dans un fixateur suivi d'un lavage prolongé de la pellicule pour éliminer les traces de produits chimiques.

Diapositives en couleur[modifier | modifier le wikicode]

Le développement des diapositives couleur (procédés E4 et E6 utilisé pour les marques Ektachrome et Fujichrome) se fait en 7 étapes avec 6 lavages intermédiaires. L'Agfachrome se développe de manière similaire, mais pas avec les mêmes compositions des produits chimiques utilisés (en particulier pour le révélateur chromogène).

Action Produit chimique Effet
Premier développement Révélateur Même action qu'un révélateur pour négatifs noir et blanc mais avec une action plus énergique.
Tannage ou inversion Bain légèrement acide Arrête le premier développement et prépare le passage dans le révélateur chromogène.
Développement chromogène Révélateur chromogène Fabrique des colorants pour les parties de l'image qui n'ont pas été transformées en argent noirci par le premier révélateur.
Clarification Bain de clarification Bain intermédiaire avant le blanchiment.
Blanchiment Bain de blanchiment Transforme l'agent noirci durant le premier développement (image négative) et pendant le développement chromogène (image positive noir et blanc) en halogénures d'argent.
Fixage Fixateur Dissout les halogénures d'argent présents sur la pellicule.
Stabilisation Bain de stabilisation Stabilise les colorants et évite les traces calcaires au séchage de la pellicule.

Possibilité de modifier la luminosité de l'image au développement[modifier | modifier le wikicode]

Pour développer des diapositives en couleur, on commence comme pour les diapositives noir et blanc par l'utilisation d'un premier révélateur qui fait apparaître une image négative noir et blanc dans chaque couche sensible à la lumière.

La température de ce révélateur doit être précise au demi degré près pour que les images aient la bonne luminosité. On peut toutefois, dans certaines limites décider de prendre toutes les photos de la pellicule comme si celle-ci était plus sensible ou moins sensible à la lumière qu'elle ne l'est réellement. Si on l'a fait, on peut corriger cette erreur volontaire par un temps dans le premier révélateur plus long (traitement poussé) ou plus court (traitement retenu).

Dans le cas des diapositives de marque Ektachrome, on a les correction de durées suivantes :

  • durée dans le révélateur divisée par 2 : corrige une exposition des photos avec 4 fois trop de lumière ;
  • durée dans le révélateur - 30 % : corrige une exposition des photos avec 2 fois trop de lumière ;
  • durée dans le révélateur + 30 % : corrige une exposition des photos avec la moitié de de lumière nécessaire ;
  • durée dans le révélateur + 70 % : corrige une exposition des photos avec le quart de de lumière nécessaire.

La suite du développement[modifier | modifier le wikicode]

Après le premier révélateur qui est chimiquement basique, le deuxième produit chimique est légèrement acide pour arrêter l'effet du premier révélateur. Il a aussi pour rôle de durcir les différentes couches de la pellicule photo (tannage).

Une fois l'action du premier révélateur arrêtée, on peut sans risque exposer la pellicule à la lumière pour voir son aspect, mais contrairement au développement de diapositives noir et blanc, cette exposition à la lumière n'est pas nécessaire. L'effet d'une exposition à la lumière est réalisé chimiquement.

Le troisième produit chimique est le révélateur chromogène. Il fait apparaître des colorants dans les parties de l'image qui ont encore des halogénures d'argent non développés, donc dans les parties sombres de l'image. Et comme pour les négatifs couleurs, les coupleurs incorporés dans chacune des 3 couches sensibles à la lumière permettent de fabriquer des colorants de la bonne couleur dans chaque couche.

Il reste à faire disparaître l'image négative noir et blanc qui est apparue lors du passage dans le premier révélateur et l'argent noirci (image positive noir et blanc) apparu aussi lors du développement chromogène, ainsi que le filtre jaune et la couche anti-halo de la pellicule.

Le quatrième produit chimique est un bain de clarification (c'est le nom qui est donné dans les kits de produits chimiques). Il est possible que ce soit lui qui supprime la couche anti-halo et le filtre jaune. En tout cas, si on ne l'utilise pas le produit chimique qui suivra sera détérioré.

Le cinquième produit chimique est le bain de blanchiment. Comme pour les négatifs couleur, il transforme l'agent noirci produit par les 2 révélateurs utilisés précédemment en halogénures d'argent. Si on regarde l'aspect de la pellicule une fois le blanchiment effectué, on peut voir les différentes couleurs des images par réflexion. Mais la pellicule n'est pas encore transparente à la lumière.

Le sixième produit chimique est le fixateur qui élimine les halogénures d'argent encore présents. Il ne reste plus à ce moment là que les colorants qui ont été fabriqués par le révélateur chromogène.

Enfin, comme pour le développement des négatifs couleur, après un lavage prolongé, un dernier produit chimique (le septième) est utilisé pour stabiliser les colorants et permettre à la pellicule de sécher sans laisser de traces de calcaire sur les photos.

Cas particulier : le Kodachrome[modifier | modifier le wikicode]

Le Kodachrome est une marque de diapositives couleur (et aussi de films pour le cinéma) beaucoup utilisée au siècle dernier, mais qui ne comportait pas de coupleurs dans ses différentes couches. Il fallait malgré tout s'arranger pour que chaque couche ait un colorant de la bonne couleur. Pour y arriver, le développement était plus compliqué et n'était réalisé que par les laboratoires Kodak. Les pellicules étaient d'ailleurs vendues développement compris avec un emballage pour les expédier au laboratoire par la poste.

Le développement (procédé K-14) se faisait de la manière suivante :

Action Produit chimique Effet
Suppression de la couche anti-halo Bain anti-halo Dissout la couche anti hallo qui est contre le support de la pellicule.
Lavage énergique Eau Fait disparaître complètement la couche anti hallo.
Premier développement Révélateur Même action que pour les autres diapositive, produit un négatif noir et blanc.
Rinçage eau Arrête le premier développement en diluant le révélateur qui reste.
Exposition à la lumière rouge L'exposition à la lumière se fait par l'arrière de la pellicule, du coté de la couche sensible au rouge.
Développement chromogène 1 Révélateur chromogène 1 Développe l'halogénure d'argent qui reste dans la couche sensible au rouge et fabrique des colorants cyan.
Rinçage eau Arrête le développement chromogène 1 en diluant le révélateur chromogène qui reste.
Exposition à la lumière bleue L'exposition à la lumière se fait par l'avant de la pellicule, du coté de la couche sensible au bleu.
Développement chromogène 2 Révélateur chromogène 2 Développe l'halogénure d'argent qui reste dans la couche sensible au bleu et fabrique des colorants jaune.
Rinçage eau Arrête le développement chromogène 2 en diluant le révélateur chromogène qui reste.
Développement chromogène 3 Révélateur chromogène 3 Développe l'halogénure d'argent qui reste dans la couche sensible au vert, (il n'y a pas besoin d'une autre exposition à la lumière) et fabrique des colorants magenta.
Rinçage eau Arrête le développement chromogène 3 en diluant le révélateur chromogène qui reste.

La fin du développement (clarification, blanchiment, fixage et stabilisation avec des lavages intermédiaires entre chaque produit chimique) se fait comme pour les autres marques de diapositives couleur.

Cas particulier : le Cibachrome[modifier | modifier le wikicode]

Le Cibachrome est un papier photo destiné à obtenir une image couleur positive sur papier à partir d'une diapositive. Il existe d'autres papiers photo qui permettent de réaliser la même chose, mais leur développement est semblable à celui des diapositives couleur. Dans le cas du Cibachrome, le but est d'obtenir la photo avec un développement presque aussi simple que celui du papier pour négatif noir et blanc.

Pour cela, au lieu de mettre des coupleurs dans les couches sensibles à la lumière du papier Cibachrome, le fabricant a mis directement des colorants qu'il faudra détruire dans les parties claires de l'image.

La structure d'une feuille de Cibachrome est la suivante :

- en surface, une couche sensible au bleu - en dessous, un colorant jaune - une couche intermédiaire (pour séparer le colorant jaune de ce qui est plus bas) - une couche sensible au vert - un colorant magenta - une couche intermédiaire (pour séparer le colorant magenta de ce qui est plus bas) - une couche sensible au rouge - un colorant cyan - le support de la photo en matière plastique.

Le développement se fait de la manière suivante :

Action Produit chimique Effet
Premier développement Révélateur Comme d'habitude produit une image négative noir et blanc dans chaque couche en transformant en argent métallique l'halogénure d'argent exposé à la lumière.
Blanchiment Bain de blanchiment Transforme l'argent noirci en halogénures d'argent tout en détruisant le colorant de la couche aux endroit où l'argent a été transformé (donc dans les parties claires de l'image).
Fixage Fixateur Dissout les halogénures d'argent présents sur la feuille.
Lavage final Eau Supprime les traces de fixateur.

Il a même existé un produit de blanchiment fixage qui regroupait l'effet des 2 derniers produits chimiques en un seul.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Cet article a été rédigé principalement à partir des souvenirs du créateur de la page qui a pratiqué certains des développements décrits au siècle dernier. Néanmoins plusieurs articles de Wikipedia et quelques sites web donnent un peu plus d'informations.

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