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Bijoux artisanaux de Djerba

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Femme djerbienne avec des bijoux

Les bijoux artisanaux de Djerba sont portés depuis plus de 20 siècles. Selon la coutume, les bijoux remplissaient un tamis, ils seraient un langage technique et esthétique et ils remplissaient divers fonctions sociales. L’attachement des Djerbiennes aux bijoux peut être associé à l’arrivé des juifs à Djerba.

Cette communauté juive développait d’habiles artisans qui ont marqué l’histoire de la bijouterie à Djerba. Les femmes Djerbiennes se parent avec plus d’un bijou, qu’elles aiment au contraire superposer les parures sur toutes les parties du corps pouvant leur servir le support : le front, les tempes, les oreilles, les cheveux, le coup, la poitrine, les bras, les mains et les chevilles.

Bijoux de la tête[modifier | modifier le wikicode]

Bijoux djerbiens

Qufia[modifier | modifier le wikicode]

C’est une calotte ronde et rigide à frontal maintenue par des points de broderie noire et rehaussée de sequin d’or ou d’argent doré ciselée qui recouvrait tout le frontal. Contrairement aux autres coiffes Tunisiennes, la coiffe Djerbienne n’a pas un véritable volant mais un court couvre-nuque posée sur la tête de la mariée juive, la seule partie apparente de la coiffe est celle qu’est ornée de sequins, le reste est caché par un long voile rouge ayant une valeur symbolique de joie chez les juifs.

Weswes (Wechwech)[modifier | modifier le wikicode]

C’est un collier qui se met sur le front de la mariée de la « Jelwa ». Monté par la femme elle-même, le weswes est composé par deux rangés de petites sphères d’or enfilées, reliées entre elle par les anneaux soudés, et des copies de monnaies anciennes de différentes tailles dites pièces de mahboub.

Le tout forme une pendeloque. Il convient de signaler la diversité des modèles : weswesbourouh, weswesbourouhine et dablume.

Khorç[modifier | modifier le wikicode]

Anneau d’oreille dont une extrémité ayant la forme d’une tête de serpent. Celui de Djerba est plus original où la partie forment la tête du serpent est plus importante. Dans les sertisseurs vides sont incrustés des éclats de diamant, le partour de la tête est ajouré et décoré de cabochons de verre.

Khorçouniça

Khorçouniça ou sâafa[modifier | modifier le wikicode]

Il s’agit d’un anneau d’oreille de spécialité Djerbienne dont le diamètre peut atteindre 10 ou 15 cm formé d’une bande plate forme les deux extrémités sont étirées pour former la boucle de fermeture.  La moitié inférieure aplatie est ornée des motifs d’animaux stylisés : oiseaux, poissons….

Etant lourd, les femmes plaquent ces anneaux sur leurs oreilles et les retiennent à l’aide d’un fil posé sur la tête.

Balluta[modifier | modifier le wikicode]

Boucle d’oreille composée de pièces des monnaies anciennes de différentes tailles reliées par des petites boules d’or à celles qu’on a trouvé dans le weswes.

Mahbub[modifier | modifier le wikicode]

Le mahbub est particularité de la parure des Djerbiennes : autrefois les femmes se faisaient coiffer une fois par semaine par une spécialité dite Zayana ou Hannana. Cette dernière faisait directement sur leurs nombreuses tresses les médaillons de Mahbub.

Actuellement, les Mahbubcosus sur un ruban noir ou rouge en deux rangées sont plus aisés à porter par les Djerbiennes.

Zwina[modifier | modifier le wikicode]

Pendentif de cheveux en argent doré et émaillé, elles s’accrochent à la coiffure de la mariée et retombent sur ces tempes et sa poitrine. La Zwina se compose de petites boites rectangulaires ornées d’émaux filigranés, de cabochons de verre, de perle et des carreaux enfilés reliaient les boites les unes aux autres avant d’être remplacé récemment par les chaînettes à anneaux plats.

Chayarat[modifier | modifier le wikicode]

Dit encore (Teyarie) en langue berbère. En fait il s’agit d’un pendentif en argent doré qui s’accroche à la chevelure par un croché soudé à un demi cercle richement décoré par de beau motifs de (Khamsa) et de poissons filigranés retombent de ce dernier des chaînettes à anneaux plats se terminant pas des (Kahomça) et des croissants.

Gnadel[modifier | modifier le wikicode]

Ce sont les bijoux temporaux locaux en argent doré rehaussées d’émaux filigranés, en fait il s’agit d’une série de pendentifs au nombre de cinq ayant la forme de clochettes ou de lanternes renversées d’où elles tirent leur nom gnadel (guendila en singulier). Elles sont de grandeurs décroissantes reliées les unes aux autres par des émaux. Leur forme particulière leur donne une troisième dimension esthétiquement belle.

Bijoux des membres[modifier | modifier le wikicode]

Snasen

A l’instar des bijoux de la tête du buste, les Djerbiennes accordaient une importance aux bijoux des membres qui donnent de la force et de l’élasticité aux muscles des bras et des chevilles.

  • Le premier ensemble comprend : Khatem, hadida, deblej, snasen et meggas.
  • Le second ensemble comprend : Kholkhal.

Snasen ou Shkachek[modifier | modifier le wikicode]

Anneaux plats, étroits, fermés sous forme de mince baguette à faible épaisseur en or ou en argent. On distingue trois sortes de décorations gravée :

  • NabJmal : molaire de chameau
  • Makrudh : Gâteau kairouanais
  • Hlis : en forme de S

Hdida[modifier | modifier le wikicode]

Hdida

Bracelet fait d’une feuille d’argent ornée sur toute sa surface par des motifs végétaux en émail filigrané, par six cabochons de verre : rouge, vertes, bleus et par des têtes de clous émaillées complétant le décor d’où tire son nom Hdidabelfsus. Ce bracelet est composé de deux parties identiques reliées par une charnière et un fermoir. Ces émaux  filigranés sont une vielle technique Djerbienne n’excitant nulle par ailleurs. Exécutés autrefois par de nombreux artisans, aujourd’hui, il n’est plus guerre connu par quelques spécialités.

Hdida filigrane[modifier | modifier le wikicode]

Si la Hdida est connu partout en Tunisie, la Hdida filigrane demeure la spécialité Djerbienne. En  fait il s’agit d’un bracelet central en filigrane soigneusement décorée qui réunit à la fois la légèreté, la délicatesse d’exécution et la richesse des motifs.

Deblej[modifier | modifier le wikicode]

Bracelet ouvert ou fermé à fermoir, orné d’un relief dominé par les formes cylindriques et sphériques.

On distingue deux sortes :

  • DeblejManfukh : creux
  • Deblej Sam : massif.

Maggès[modifier | modifier le wikicode]

Anneau fermé, massif, très original. Son originalité se traduit dans la matière de fabrication étant donné qu’il est fabriqué d’ivoire ou souvent des cornes d’animaux. Ce bijou est généralement porté par les femmes âgées.

Khatem[modifier | modifier le wikicode]

Bague ornée d’une pièce de monnaie dite « Binto » qui est originale à Djerba. On distingue la plate forme et la courbée.. Toutefois, on ne peut pas nier la pauvreté des bijoux Djerbiens au niveau des bagues.

Khelkhal[modifier | modifier le wikicode]

Anneau de cheville en argent, massif ou creux, très répondu en Tunisie. Cependant, celui de Djerba est original à l’île, étant massif il est assez lourd puisqu’il dépasse les 500 gr par pièce d’où il tire son nom

«Khelkhal Bu Ratline» ou « KhelkhalDhabbah » ou encore « Khlekhal Sam ». Son décor est bien soigné, on reconnaît les motifs habituels : poissons, oiseaux, rinceaux, mains….

Bijoux de Buste[modifier | modifier le wikicode]

La femme Djerbienne se parent de bijoux dont la quantité remplie un tamis. Certes les bijoux sont étagés commençant par les parures qui se portent à la nuque et qui ornent le buste au niveau des seins et finissant par ceux qui s’accrochent aux vêtements.

  • Le premier ensemble comprend : Siriya, sakra, taglid, qotba et aguel.
  • Le second ensemble comprend : Khlel, ghosmar, rihana et skhab.

Siriya

Dite encore tasïra en langue berbère, il s’agit d’un collier composé de deux gallons l’un en coton rouge chez les musulmans et noir chez les juifes, estompés, étagés semblables à des grains d’orge, d’où le nom sûria, auquel sont suspendues des anneaux des feuilles, des croissants et des Khomça en argent doré filigrané.

Serkha Lyra

Contrairement aux autres colliers des Djerbiennes souvent montés par elles même, celui-ci est entièrement fabriqué par le bijoutier. Ornée de papillons filigranés qui forment la chaine, les éléments essentiels de cette parure sont les pièces de monnaie européennes. Cette parure reflète l’esprit symétrique dans la mesure où elle est composée d’un nombre pair de médaillons : généralement six, séparées par un poisson.

Serka Jemman : Collier de cou composé de pièces ayant la forme semblable à un grain d’orge appelé Jemman, reliées les unes aux autres pour former la chaine à laquelle sont accrochés des médaillons de Mahbub estompés et séparés par des poissons en filigrane.

Taglid

Collier de poitrine en or composé par une chaine filigranée ornée de papillons dans chacun est accroché un pendentif ayant la forme d’un cœur soigneusement filigrané au milieu de chacun on note la présence d’une pièce de monnaie. Comme toujours, l’esprit symétrique marque sa présence.

Rihana

Rihana

Parure de poitrine qui s’accroche aux vêtements (la voile), elle est constituée d’un ensemble de rondelles plates à faible épaisseur en or ou en argent percées d’un trou central. Semble être d’origine arabe comme l’indique le nom (fleur). Toutefois, on distingue à Djerba trois sortes :

  • La rihana simple : ayant des grosses rondelles.
  • La rihanaquoor : à moyennes rondelles.
  • La rihanaadès : c’est la plus petite et la plus fine, ces chaines sont principalement décoratives.

Shkab

Hétérogène monté par les femmes elles mêmes par un ensemble de sphères et de cylindres d’argent doré soigneusement filigranés en plus d’une pâte parfumée dite amber. Toutes ces composantes sont ordonnées d’une façon symétrique autour d’une pendeloque richement décoré.

Khlal

L’originalité de la femme Djerbienne c’est qu’elle est drapée dans un long vail qui la dissimule complètement. Ce dernier n’est épinglé que par une seule fibule au niveau de sein gauche et ce contrairement au reste des femmes Tunisiennes. Cette fibule unique est nommée (Khlal) : il s’agit d’une simple épingle sans aucun anneau à tête ayant la forme d’un cœur soigneusement filigrané.

Ghosmar

Broche spécifique à Djerba en argent doré, elle est composée d’un anneau de petite taille et de courte épingle prolongée par un élément en demi ellipse moulé ou filigrané. La base de ces éléments est garnie de chaînette comportant des motifs prophylactiques. Notons la présence d’une décoration en triple (Mihrab) propre aux bijoux de l’île.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  • USHMANN :Eternelle Djerba A.SS.I.D Tunisie 1998
  • R. STABLO : Les DJERBIENS 1936
  • S.TLATLI : Jerba l’île de Lotophages. Edition Cérès. Tunis
  • C.COURTIN :L’île de Djerba un regard à l’intérieur. Edition Piment.1999
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