Discussion:Camp de concentration sous le régime de Vichy

Avis de Seymour

L'auteur semble faire une relation entre le pacte germano-soviétique et l'arrestation de communistes français. Le lien logique est parfaitement incompréhensible. Si les allemands sont alliés des soviétiques, ils n'ont aucune raison de persécuter les communistes français. --Seymour 22 février 2008 à 16:16 (UTC)

Bonjour,

Tu fais référence à la première version de l'article. Peut-être n'y a-t-il pas suffisamment d'explications pour comprendre. Je vais donc donner des explications de la situation telle que je la vois. Je vais demander à Alexandrin de compléter ou de corriger.

Les camps d'internement existaient en France avant juin 1940. La France était de septembre 1939 à mai 1940 en guerre contre l'Allemagne nazie. Le pacte germano-soviétique était un pacte de non-agression entre l'URSS et le Troisième Reich : ce n'était pas vraiment une alliance. Ces deux pays ne pouvaient pas être alliés car ils n'avaient que peu d'intérêts communs.

Le Parti Communiste est interdit d'exercer en septembre 1939, juste après la déclaration de la guerre de la France à l'Allemagne. C'est le gouvernement de la Troisième République qui a estimé nécessaire cette interdiction, probablement pour éviter toute opposition éventuelle à la guerre. Des militants communistes ont d'ailleurs organisés des opérations de sabotage dans les zones de combat. Arrêtés, ces militants ont été emprisonnés comme les soldats allemands capturés.

En juin 1940, la France perd la guerre, elle est partiellement occupée. Commence la Collaboration : le gouvernement de Vichy collabore avec les nazis. Ce ne sont pas tant les allemands qui mènent les opérations que la police ou la gendarmerie françaises. C'est d'autant plus vrai dans la zone sud. Des élus communistes se montrent alors ouvertement favorables à la collaboration ; certains participeront au gouvernement de Vichy. Cependant, le régime de Vichy ne leur est pas favorable : Pétain voit l'URSS comme une ennemie. Les mois passants, de plus en plus de communistes s'opposeront donc à toute forme de collaboration. Certains rentreront en résistance contre l'occupant. En juin 1941, le pacte germano-soviétique est rompu car l'Allemagne envahit l'URSS. Des réseaux de résistance communistes s'organisent et/ou s'amplifient après juin 1941. Par exemple, les Francs-Tireurs apparaissent à la fin de 1941.

Par ailleurs, ce ne sont pas tant les Allemands qui persécutaient en France. Les camps étaient gérés par des Français (comme le camp de Drancy ...). Non seulement le régime de Vichy était un régime de collaboration ; mais ses dirigeants comme Pétain ou Laval ont promulgué d'eux-mêmes des lois répressives et antisémites : ces lois n'étaient pas directement imposées par l'extérieur.

Donc conclusion :

• Parce que Staline a signé un pacte de non-agression avec Hitler, les communistes français étaient mal vus en France en 1939, et quelques-uns furent favorables à la collaboration au tout début du régime de Vichy.
• Parce que le régime de Vichy collaborait et souhaitait garder sa "souveraineté", ce ne sont pas tant des Allemands qui ont mené les persécutions en France.

Octozor 22 février 2008 à 17:18 (UTC)

Formidable résumé, qui me semble clair et juste. Ma question (mon inquiétude) est plus simple. Le lien entre ces deux faits : le pacte germano-soviétique et l'interdiction du parti (avant le début de la guerre) n'est pas expliqué, et, est, à mon avis parfaitement incompréhensible pour un enfant. Et ajouter "par conséquent" entre les deux phrases ne rend pas les choses plus claires. Je pense qu'il faudrait pouvoir dire : que le guerre avec l'Allemagne semblait inévitable, que le Parti Communiste était considéré (à juste titre) comme un instrument de Moscou, que le pacte germano-soviétique état considéré comme l'alliance de deux totalitarismes contre la France, que les membres du PC était en conséquence considérés comme des traîtres en puissance, que certains sabotages ont effectivement eu lieu, que la position du PC à l'époque n'était pas clairement anti-allemande et que donc le PC a été interdit et ses membres recherchés ou déserteurs. Tout cela se passe avant la guerre, et n'a évidemment pas de rapport avec l'attitude de résistance de certains communistes dès 1940, puis l'entrée en masse du PC dans la résistance après l'entrée en guerre des soviétiques. Toutes ces choses subtiles n'ont pas forcément leur place dans un article dsur les camps de concentration de Vichy. Dit autrement, il serait très ennuyeux que la conclusion du lecteur soit : c'est avant la guerre, et avant Vichy, que les premiers camps ont été créés en France, pour y emprisonner les communistes. Reste à mettre tout ce fatras en forme. --Seymour 22 février 2008 à 18:22 (UTC)

Parti communiste français

Parler du PCF en 1939 est une erreur historique : le PC est devenu le PCF en 1943. --Seymour 22 février 2008 à 16:36 (UTC)

C'est exact. Octozor 22 février 2008 à 17:18 (UTC)

Quelques précisions

le Strutoff était un camp de concentration ET d'extermination (dans l'article). Dans la discussion: dire que des communistes sont devenus ministres de Pétain est à sourcer. S'il y a eu d'anciens communistes qui sont devenus collaborateurs, (le cas le plus célèbre étant celui de Jacques Doriot), je ne pense pas qu'il y en ait eu qui soient devenus ministres. Par contre il y a eu d'ancien socialistes SFIO, qui avaient rompus avant le Front populaire, qui sont aussi devenus collaborateurs et même ministres(Marcel Déat). Il est reconnu que des communistes de haut rang ont tenté de faire reparaitre l'Humanité dès l'été 1940, en recherchant l'accord des Allemands. Mais la direction du PC a toujours prétendu que ces démarches avaient été faites à titre individuel et n'engageait pas le parti communiste. Pour rendre l'article plus compréhensible je vais réfléchir à une correction; mais je viens juste de rentrer... je dois me remettre dans le bain. Amicalement.--Alexandrin 3 mars 2008 à 20:43 (UTC)