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Bois sacré de Sénou

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Le Diagga-tou de Sénou, un site peu oublié

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Au Mali, la plupart des villages furent créés par les chasseurs, les agriculteurs ou les pêcheurs dans des circonstances différentes. Sénou qui n’était qu’un petit village auparavant et qui aujourd’hui est devenu le plus vaste quartier de Bamako fut créé par les agriculteurs de famille Traoré venus de la région de Segou. Il est dirigé par les Coulibaly, il y a maintenant plus d’un siècle.

L’avènement du Djagga-Tou :

Diagga-tou

Senou, faisant partie des dix quartiers de la commune six (VI) du district de Bamako, s’inspire de plusieurs cultures et de religions. Cette inspiration est due à la cohabitation parfaite de près que toutes les ethnies du Mali. Sénou n’est pas un grand quartier touristique comparable aux régions de Mopti, de Sikasso ou de Kayes mais néanmoins il abrite quelques endroits intéressants entre autre l’aéroport Modibo Kéita, la base aérienne cent un (101), le grand marché le local du centre d’animation pédagogique (CAP), aussi le Djagga-tou qui nous intéresse. Le Djagga-tou est un mot bambara qui se compose de Djagga et de Tou. Le Djagga signifie Waara ou le lion en français et le Tou veut dire forêt. Alors le Diagga-Tou est la forêt où est placé le plus grand fétiche, le sauveur, le serviteur et même le Dieu des bambaras appélé Kômô. Le diagga-Tou est aussi le lieu de rencontre des sages du village pour trouver des solutions aux problèmes sérieux: famine, sécheresse, conflit internes ou externes, etc. C’est enfin le lieu d’initiation des jeunes garcons aux secrets qui leur sont cachés après la circoncision. C’est un lieu d’apprentissage et d’éducation. C’est là qu’on jure sur le Kômô d’être sincère, courageux, serviable en un mot d’être un homme parfait. Quiconque trahissait ou se moquait de ces conventions signées mourait (il était tué par le Kômô). Le Kômô appartenait très généralement aux forgerons ou aux plus vieux du secte. Le Kômô avait bien sûr le gnama consequences graves. Il était interdit aux enfants non circoncis, griots, aux femmes et aux peuls de voir le Kômô ou de rentrer dans le Djagga-Tou car ceux là ont une longue fragile, c’est à dire qu’ils ne peuvent garder un secret d’homme. Si un d’eux essayait de défier le kômô, mourait. A cette époque les enfants étaient circoncis à l’âge de 20 ans ou plus. Après leur circoncision, ils étaient initié au Kômô et devenaient des hommes. Le Djagga-Tou avait d’autres totèms: -On ne coupait pas l’arbre du Djagga-Tou ; -On ne chiait pas dans le Djagga-Tou ; -On ne cachait pas un objet vole dans le Djagga-Tou de peur d’être tué par le Kômô.

Déclin du Djagga-Tou:

C’est un réel regret pour la génération d’aujourd’hui de ne pas accorder une certaine valeur au Djagga-Tou, un bel heritage que nos ancêtres ont toujours accepté pour gérer les problèms de famine, de sécheresse et même d’injustice . Helas, le Djagga-Tou a perdu ses valeurs au profit des civilisations et aux religions importées. On n’adore plus le Kômô. Le Djagga-Tou a cédé la place aux mosquées et aux églises. Les enfants sont circoncis dès le bas âge et à la maison ou dans les hôpitaux. Le pire est que cette circoncision même disparait de jour en jour avec l’avènement des nouvelles lois occidentales qui sont imposées.

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