Organisation du protestantisme en France à l'époque napoléonienne

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Les articles organiques de 1802, organisent les deux confessions protestantes existants en France, le luthéranisme et le calvinisme. Le protestantisme français, regroupait environ 600 000 personnes sur 26 millions d'habitants. Il avait légalement disparu entre 1685 et 1787, mais qui s'était maintenu clandestinement dans certaines régions. En 1787, le roi Louis XVI puis en 1789 les premières assemblées révolutionnaires ont proclamé la liberté religieuse et l'égalité entre tous les Français qu'elle que soit leur religion. En 1802, grâce à Napoléon Bonaparte le protestantisme reçoit une reconnaissance officielle aux côtés du catholicisme qui cependant est déclaré être « la religion de la majorité des Français ».

Le protestantisme en France au XVIIIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Avant 1789, il y avait environ 600 000 de protestants en France (sur 26 millions d'habitants). Les protestants de la confession luthérienne habitaient surtout en Alsace et bénéficiaient des garanties accordées par les Traités de Westphalie. Les protestants de confession « réformée » (calvinistes) étaient disséminés en Languedoc, Dauphiné, Saintonge, Picardie et Normandie.

De 1685 à 1787, les protestants ont été persécutés en France (royaume dont le souverain est de confession catholique comme la très grande majorité de ses sujets. Ce n'est qu'en 1787, que le roi Louis XVI par l'édit de Tolérance accorde un état-civil aux protestants.

Pour en savoir plus, lis l’article : Protestantisme en France au XVIIIe siècle.

Le protestantisme pendant la Révolution de 1789[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la période révolutionnaire, 1789-1799, les protestants obtiennent la liberté de conscience et de culte, ainsi que l'égalité civile avec les autres Français.

Pour en savoir plus, lis l’article : Protestantisme pendant la Révolution française.

L'organisation des cultes protestants par Napoléon Bonaparte[modifier | modifier le wikicode]

Le but de Bonaparte est d'organiser les confessions protestantes sur le modèle de ce qu'il a réalisé pour la confession catholique. Les articles concernant le protestantisme sont d'ailleurs englobés dans la même loi que ceux traitant du catholicisme. Pour Bonaparte il est nécessaire de confirmer la liberté de conscience pour les Français sans privilégier l'une au l'autre des confessions chrétiennes qui jusque là étaient des adversaires. Mais Bonaparte veut contrôler les cultes en nommant une partie des responsables laïcs et religieux.

Le culte luthérien[modifier | modifier le wikicode]

Les fidèles de la confession d'Augsbourg (luthériens) sont organisés en églises locales ou "consistoriales". La réunion de cinq églises consistoriales formait une inspection. Les inspections étaient regroupées en trois consistoires généraux. Dans chaque inspection existait un conseil composé d'un pasteur et d'un ancien par églises représentées. Ces personnes élisaient un pasteur inspecteur et deux anciens pour diriger l'inspection, les élus devaient être acceptés par le Premier consul.

Chaque consistoire général était présidé par un laïc et deux pasteurs nommés par le Premier consul. Les consistoires généraux ne pouvaient se réunir sans l'autorisation du gouvernement. Entre les réunions du consistoire général, il existait une délégation permanente formée du président du consistoire, du plus âgés des inspecteurs ecclésiastiques et de trois anciens nommés pour deux par le consistoire et pour un par le Premier consul.

Les pasteurs étaient formés dans un séminaire situé à Strasbourg. Cinquante pasteurs luthériens étaient payés par l'État (donc des fonctionnaires) avec des traitements annuels variant de 1 000 à 3 000 francs . Dans les petites communautés luthériennes le pasteur ne percevait rien.

Le culte réformé[modifier | modifier le wikicode]

Le culte réformé est organisé sur la base d'églises regroupant environ 6 000 fidèles. En raison de la dispersion des réformés les circonscriptions sont de superficie très variée.

Un consistoire de 5 à 10 notables ou « Anciens » dirige ces églises « locales », ils sont choisis parmi les fidèles les plus imposées pour les contributions directes dues à l'État. Les Anciens sont renouvelés par moitié tous les deux ans. Les consistoires doivent gérer les biens de l'Église locale et élire les pasteurs. La présidence est assurée par le plus anciens des pasteurs.

Cinq Églises locales, c'est-à-dire environ 30 000 fidèles forment un arrondissement de synodes. Cependant pendant le consulat et l'Empire aucune réunion de synode ne fut autorisée car jugée trop « dangereuse » et difficile à contrôler.

L'organisation du culte réformé est contradictoire avec ses traditions car celles-ci considéraient les fidèles comme tous égaux, alors que les articles organiques créent une hiérarchie basée sur la fortune. Regroupant difficilement localement les 6 000 fidèles réglementaires les réformés prirent l'habitude de se réunir en conseils presbytéraux locaux non prévus par la loi. Mais seuls les pasteurs des églises consistoriales étaient payés par l'État.

Pour la formation des pasteurs un séminaire protestant est établi à Genève puis un autre à Montauban, et non à Nîmes qui était pourtant considérée comme la capitale des Français réformés.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • [1] site de la Fondation Napoléon
  • [2] article de Wikipedia
  • Les institutions de la France sous la Révolution et l'Empire. Jacques Godechot.PUF.
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