Vitrail

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Vitrail de 1897 à l'église de St-Austremoine à Issoire

Le vitrail est un panneau de verre, généralement formé de morceaux de verre de différentes couleurs, qui sert à boucher une fenêtre tout en laissant passer la lumière. Beaucoup de vitraux sont historiés (c'est-à-dire qu'ils représentent une histoire, souvent liée à la religion chrétienne).

Le vitrail médiéval s'est développé entre 950 et 1240. Il a pris de l'importance grâce à l'art gothique qui a vu l'augmentation de la taille des fenêtres. Il est construit avec du plomb fondu entre les carreaux et une structure métallique autour. On en trouve dans les églises et la cathédrale de Chartres. L'amélioration des techniques a permis de faire des rosaces.


Histoire[modifier | modifier le wikicode]

L’origine du vitrail remonte à l’époque paléochrétienne (époque qui remonte aux premiers chrétiens) comme en témoignent les fouilles archéologiques. Les écrivains latins comme Tertullien ou Prudence font état de basiliques ornées de vitraux.

Mais il est encore impossible de dire quand et comment le vitrail était déjà présent sur les fenêtres des Romains. Dans ses lettres, Pline le Jeune décrivit plusieurs de ces cloisons ajourées.

Les plus anciens témoignages de cet art sont les morceaux d’une tête du Christ (haute de 30 centimètres) en Allemagne, ainsi que la tête de Christ de Wissembourg datée du XIe siècle qui vient de l’église de Saint-Pierre et Saint-Paul de Wissembourg. C’est le plus ancien vitrail qui figure au monde qui ne soit pas abîmé. Il est conservé en France, au Musée de l’œuvre Notre-Dame de Strasbourg.

Le vitrail dans l'architecture[modifier | modifier le wikicode]

Le vitrail sert à boucher les ouvertures créées dans les murs, tout en laissant passer la lumière.

Le soufflage du verre[modifier | modifier le wikicode]

Au Moyen Âge, on n'utilise pas encore le papier pour les chantiers de vitraux. Le peintre verrier réalise son dessin à la mine de plomb ou en peinture en grandeur nature.

Deux modes de soufflage existent au Moyen Âge : le soufflage au manchon et le soufflage en cive ou en plateau. Pour le soufflage au manchon, le verrier cueille à l’aide de sa canne ou d’une tige creuse une boule de verre en fusion dans la paraison (un creuset). Ensuite, il ramollit la boule de verre en fusion au four, l’étend, puis l’aplatit.

Le soufflage du verre est la technique qui donne du volume au verre.

Les matériaux[modifier | modifier le wikicode]

Les différents composants d'un vitrail

Les matériaux entrant dans la composition des vitraux sont les suivants : le verre, la peinture, et le plomb. Il est aussi nécessaire d'avoir un four, pour la cuisson de la peinture, et du matériel pour découper et souder les plombs, et pour découper le verre.

Le verre : Le verre est obtenu à partir d’un mélange de sable de rivière et de cendres. Les cendres sont obtenues en brûlant des fougères. Ensuite, on brûlait à haute température le sable et les cendres pour pouvoir fabriquer le verre. Ainsi, il fallait de grande quantité de sable, de bois et de cendres de fougères. C’est pourquoi, en général les verrerie se situent le plus proche possible d’une forêt et d’un cours d’eau.

La peinture : Pour fabriquer la couleur du verre, on faisait une adjonction d’oxydes métalliques. Pour faire du vert, l’oxyde de cuivre était nécessaire, en effet, quand le cuivre s'oxyde, il se recouvre d'une couche verte. Pour le bleu, on utilisait du cobalt et du fer pour le rouge. On appelle la peinture pour vitrail la grisaille.

Du plomb à vitrail, déjà profilé en H et en U.

La cuisson : Pour fixer la grisaille sur les morceaux de verre peints , il faut faire fondre la poudre de verre qui sert de fondant et chauffer le four à une température d’environ 650 °C .

Le plomb : Il sert à relier les morceaux de verre entre eux. Pour le fabriquer, il faut préparer un moule en fer en deux parties, maintenues ensemble par des clous. On verse dans ce moule parfaitement étanche le plomb fondu. Le but est d'obtenir de longs morceaux en forme de H (les morceaux de verre sont ensuite insérés dans le haut et le bas du H, posé à plat) ou en forme de U (pour les bords du vitrail). Pour les vitraillistes amateurs, il est possible d'acheter ce plomb déjà préparé dans le commerce. Comme le plomb est très malléable (souple), il est facile de le courber si besoin.

La fabrication du vitrail[modifier | modifier le wikicode]

Le sertissage d'un petit vitrail posé sur le carton : les bords et les morceaux sont maintenus par des épingles.

Le vitrailliste commence par dessiner l'ensemble du vitrail à sa grandeur réelle, en particulier les zones qui seront séparées par le plomb . Il prévoit entre chaque morceau de verre un peu d'espace pour insérer ce plomb ; c'est le "carton". Il reporte le dessin de chaque zone sur un calibre (un morceau de carton fort découpé qui correspond à chaque partie du dessin) grâce à un calque. Il se sert ensuite des calibres pour découper autour les plaques de verre de différentes couleur, grâce à un outil appelé diamant (une tige avec un petit bout de diamant à son extrémité) et une règle. S'il souhaite peindre le vitrail, pour donner des ombres ou dessiner des détails, il assemble provisoirement tous les morceaux de verre (en les collant sur une plaque de verre transparente ou en les assemblant avec des plombs très étroits) et une fois les différentes couches de peinture faites, il désassemble les verres et les fait cuire. Ensuite, il fait le montage du vitrail à plat sur son carton de départ, en commençant par un bord, et en insérant chaque morceau de verre entre les plombs. Il soude les jonctions entre les plombs, là ils doivent se croiser : c'est ce qu'on appelle le sertissage1.

Symbolique des couleurs[modifier | modifier le wikicode]

Chaque couleur peut avoir des significations différentes. Au Moyen Âge, on n'aimait pas mélanger les couleurs.

Le jaune : C'était la couleur des menteurs, des trompeurs et des tricheurs.

Le rouge : Il renvoie au sang et au feu. C'est une couleur positive et en même temps négative car elle représente le péché, mais est utilisée pour représenter le Christ qui, selon la Bible, s'est sacrifié pour que Dieu pardonne les péchés des Hommes.

Le bleu : Il est considéré comme la couleur du ciel et de la vérité éternelle. Devient la couleur des rois de France, en référence à la couleur du manteau de la Vierge Marie.

Le vert : Il utilisé pour représenter les dragons, les démons, les serpents ainsi que d’autres créatures maléfiques.

Le brun : Sa couleur foncée mélangée avec du rouge et du noir s’applique à beaucoup d’objets naturels comme les troncs d’arbres, les animaux en grand nombre et beaucoup de déguisements.

Le violet : utilisé pour les violettes.

Le blanc : Il représente la pureté et la justice.

Lecture d'un vitrail[modifier | modifier le wikicode]

Le plus souvent un vitrail se lit :

  • de bas en haut, ce qui permet d'élever le regard vers Dieu (qui selon la tradition chrétienne réside dans les Cieux).
  • de gauche vers la droite, c'est-à-dire selon les conceptions chrétiennes du Salut de l'âme, de l'emplacement des damnés, des réprouvées vers l'emplacement des Justes, des élus qui seront sauvés .

Bien souvent sur un vitrail , le verrier a représenté le commanditaire (un personnage important ou une corporation).

Pour en savoir plus, lis l’article : Le Bon Samaritain (vitrail).

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. La création d'un vitrail sur centre-vitrail.org

Lien externe[modifier | modifier le wikicode]

Tu peux lire la définition de vitrail sur le Dico des Ados.
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