Garçon devant un ordinateur.jpg
Hollie Little Pink Laptop.jpg
À propos • Aide • Le Livre d'or
Les lecteurs de Vikidia demandent des articles en plus. Voyez la liste d'articles à créer, et venez nous aider à les rédiger !

Utilisatrice:Kitel/Brouillon 2

Aller à la navigation Aller à la recherche

Pierre et Jean[modifier | modifier le wikicode]

{{titre en italique|fr}}

Pierre et Jean
Couverture de Pierre et Jean, 1888
Couverture de Pierre et Jean, 1888
Titre Pierre et Jean
Auteur Guy de Maupassant
Date de sortie 1887-1888
Langue français
Pays France France
Éditeur Paul Ollendorf
Genre réaliste, naturaliste
Style roman
voir modèle • modifier

Pierre et Jean est un roman réaliste écrit en 1887 par Guy de Maupassant. Remportant un grand succès, il met en scène une famille bourgeoise déchirée par un héritage inattendu et inéquitable.

Résumé[modifier | modifier le wikicode]

L’histoire se déroule dans la ville du Havre en Normandie. Pierre, étudiant en médecine âgé de 30 ans, et son frère Jean, étudiant en droit de 25 ans, participent à une partie de pêche avec leur père, M.Roland, leur mère, Mme Roland ainsi qu’une amie, Mme Rosémilly. Cette dernière fait l’objet d’une petite concurrence entre les deux frères, qui essaient chacun d’être son préféré pour, plus tard, se marier avec elle.
Lorsque la famille Roland rentre dîner, elle reçoit une visite imprévue du notaire qui leur apprend que leur ancien ami Léon Maréchal vient de décéder, et que Jean est l’unique héritier de sa fortune. M. Roland se réjouit tout de suite de cet héritage tandis que sa femme s’inquiète à propos de la rivalité et de l’inégalité que va creuser cet argent entre ses deux fils.

Après avoir appris cette nouvelle, ces derniers ressentent tous deux le besoin de s’aérer et sortent se promener chacun de leur côté. Pierre, marchant près de la mer, se sent troublé et comprend qu’il est jaloux de son frère et de cet argent tombé du ciel. Sa promenade interrompue après l’avoir croisé, il se rend dans un café où il discute avec le père Marowsko, qui paraît contrarié lorsqu’il apprend l’héritage de Jean.

Le lendemain, Pierre est décidé à faire fortune grâce à son métier de médecin, et commence dans cette idée à rechercher un appartement où il pourrait installer son cabinet et recevoir ses patients. Le soir, pendant que ses parents et son frère sont chez le notaire pour finaliser les dernières formalités, l’envie de voir des femmes lui prend et il se rend dans une brasserie pour discuter avec une serveuse. Cet échange le troublera fortement, notamment lorsque la jeune fille, une fois qu’elle eut appris la nouvelle fortune de Jean, soulèvera la différence physique entre les deux frères. Pierre comprend alors qu’elle et Marowsko soupçonnent Jean de ne pas être le fils de M. Roland, et loin de croire à cette hypothèse, il s’inquiète pour la réputation de sa mère qui risquerait de se dégrader si d’autres personnes commençaient à penser la même chose.

Cette peur s’estompe les jours qui suivent, mais peu à peu, il se pose de plus en plus de questions sur ce Léon Maréchal et une angoisse plus floue apparaît. Il essaie alors de retourner aux sources et de retrouver tous les souvenirs qu’il a de lui, afin d’expliquer pourquoi son frère a tout reçu tandis que lui, rien. Ne parvenant pas à trouver de raison, il se met à son tour à soupçonner sa mère d’avoir trompé son père. Se souvenant de ce que lui avait dit la serveuse, il demande à Mme Roland de lui montrer le portrait de Maréchal, souhaitant le comparer à celui de Jean, mais elle indique ne pas savoir où il se trouve. Il se rend compte peu après qu’elle lui a menti, et est à présent persuadé de sa culpabilité. Commence alors une bataille silencieuse entre la mère et le fils, ce dernier la torturant par des regards assassins et de petites phrases, faisant référence à ce secret, qu’elle seule comprenait. Froid, sarcastique, acariâtre et désagréable, il fait autant souffrir sa mère qu’il souffre lui-même.

Jean, de son côté, a établi son cabinet d’avocat qu’il a décoré, avec l’aide de Mme Roland, de la manière la plus luxueuse possible. Il s’apprête alors à se marier avec Mme Rosémilly.
Un soir, une violente dispute éclate entre lui et son frère qui, fou de désespoir et de colère, lui révèle le terrible secret de famille : Jean n’est pas le fils de M. Roland mais de Maréchal, et Mme Roland a trompé son mari qu’elle n’a d’ailleurs jamais aimé.

Bien qu’il, dans un premier temps, ne croit pas à cette terrible affirmation, Mme Roland lui confirmera pourtant qu’elle est entièrement vraie. Sa réaction est alors bien différente de celle de Pierre, qui la regarde en traîtresse : il lui pardonne au contraire immédiatement et essaie d’éloigner son frère de la famille, qui ne peut peut plus cohabiter avec sa mère et qui la rend malheureuse. Ce dernier sent également qu’il ne peut plus vivre en paix parmi les siens, et lorsque Jean lui propose implicitement un poste de médecin sur un navire transatlantique, il accepte, ne voyant pas d’autre issue possible. Il part malgré tout avec la sensation d’être un condamné à mort, sans aucune joie. Le roman se conclut dans la brume et les adieux avec le départ de Pierre, et l’annonce du mariage très prochain entre Jean et Mme Rosémilly.

Personnages principaux[modifier | modifier le wikicode]

Pierre[modifier | modifier le wikicode]

Pierre est un jeune homme de 30 ans, premier enfant de M. et Mme Roland. Il est décrit physiquement comme svelte, avec des « bras [...] velus, un peu maigres, mais nerveux », avec les cheveux noirs. Le narrateur le dépeint psychologiquement comme «  exalté, intelligent, changeant et tenace, plein d’utopies, et d’idées philosophiques », mais aussi comme « rancunier » et « emporté », et a fini des études de médecine au début du roman. On s’aperçoit très vite qu’il est jaloux de son frère et se sent dès le début en compétition avec lui. Au fur et à mesure que l’histoire avance et qu’il découvre que Jean est le fils de Maréchal, il développe une haine vouée envers sa mère, qui le fait autant souffrir qu’elle. À la fois victime de l’hypocrisie dans laquelle baigne sa famille, et de ses propres émotions, il se verra contraint de quitter sa terre natale pour fuir l’atmosphère familiale et une réalité qui le déchire, et qui déchire sa mère.

Jean[modifier | modifier le wikicode]

Jean est tout de suite décrit comme l’opposé de Pierre. Agé de 25 ans, blond, les bras « gras et blancs, un peu rose, avec une bosse de muscles qui roulaient sous la peau », il est très doux de caractère, calme et gentil, et achève des études de droits. Il reçoit au début du récit l’héritage de Léon Maréchal et entraîne ainsi la jalousie et la suspicion de son frère.

Mme Roland[modifier | modifier le wikicode]

Femme de M. Roland, elle enfante Jean avec Léon Maréchal et trompe de ce fait son mari, qu’elle n’a jamais aimé contrairement à son amant. Physiquement, elle possède des cheveux châtains clairs, fait plus jeune que ses 48 ans et a un « léger embonpoint ». Portant un air « calme et raisonnable », elle apprécie la littérature et est rêveuse de caractère. Le lecteur prend connaissance dès le premier chapitre de son goût pour la mer et ses paysages.

M. Roland[modifier | modifier le wikicode]

Également appelé « père Roland », il est décrit comme peu intelligent, bien que pas méchant. Ancien bijoutier, il s’est établi avec sa famille en Normandie une fois qu’il a pu vivre de ses rentes, n’aimant pas travailler et pouvant à partir de ce moment pratiquer sa passion et unique centre d’intérêt, la pêche. Buvant de la bière et négligeant sa santé, il s’exprime assez vulgairement (le roman commence par l’interjection « Zut », qu’il prononce depuis son bateau) et ne cherche jamais à sortir de sa zone de confort, qui correspond à sa maison et sa vie oisive.

Mme Rosémilly[modifier | modifier le wikicode]

Jeune femme de 23 ans, elle a perdu son mari, qui était capitaine d’un navire lorsqu’elle avait 21 ans. Décrite comme riche et jolie, avec des yeux bleus et des cheveux blonds, elle fait l’objet de la convoitise de Pierre et de Jean, qui la courtisent. Ce sera finalement Jean qui se mariera avec elle à la fin du roman.

Léon Maréchal[modifier | modifier le wikicode]

Ancien ami des Rolands, il était en réalité l’amant de Mme Roland, avec qui il a eu un enfant, Jean. Décédé lorsque le récit débute, c’est à partir de l’héritage qu’il lègue à son fils que se construiront les soupçons de Pierre, et que s’enchaîneront les révélations et les découvertes de secrets familiaux.

Préface de l’œuvre[modifier | modifier le wikicode]

Le roman est le nom du préface associé à ce récit. Maupassant y exprime son point de vue sur le genre du roman. Il reproche notamment aux critiques littéraires de juger des œuvres sans argument valable, et explique que chaque roman ne doit pas être comparé aux autres romans à partir de règles rigides et strictes, mais doit au contraire chercher la nouveauté et l’originalité pour se démarquer des autres et innover. Maupassant met également en avant la liberté que doit avoir l’artiste pour transcrire sa propre vision du monde à travers ses textes, et non pas celle que la tendance ou le public impose. Il critique autant le mouvement romantique, qui transmet une vision du monde embellie, que le mouvement réaliste, dont le but est de transmettre l’exacte réalité, but impossible à atteindre.