Utilisateur:Nosfer'Atu/Front national

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Logo du FN depuis 2011.

Le Front national, plus souvent appelé par ses initiales FN, est un parti politique français généralement classé à l'extrême droite, créé en 1972 par le groupuscule néofasciste Ordre nouveau, repris l'année suivante par Jean-Marie Le Pen. En 2011, ce dernier quitte la tête du mouvement : sa fille Marine lui succède.

Le Pen restera pendant quarante ans président du parti. Durant cette période, il fait acquérir au Front national une certaine importance dans le jeu politique français dès les années 80, où il conquiert entre 15 et 20 % des voix qui lui resteront relativement fidèles jusqu'aux années 2000. Parallèlement, par ses dérapages à caractère racistes, il fait du FN une sorte de « repoussoir », qui suscite la méfiance et la répulsion de la majorité de ses non-adhérents : on peut le constater à la forte mobilisation anti-Le Pen suite à la présence surprise de celui-ci au second tour en 2002. En 2011, Jean-Marie Le Pen passe la main à sa fille Marine Le Pen, qui revitalise le parti et lui fait connaître une forte percée depuis 2012, bien qu'une grande partie de la population continue à se méfier du Front national.

Ce parti regroupe de nombreuses catégories d'extrême-droitistes, des nostalgiques du Régime de Vichy jusqu'à des partisans de la droite « dure ». Plus récemment, il accueille aussi des déçus des deux grands partis traditionnels : le PS et l'UMP. Il n'a jamais participé à un seul gouvernement malgré sa longue existence, la droite ayant toujours refusé de collaborer avec le FN.

Histoire du FN[modifier | modifier le wikicode]

Années 1970 : origines du parti[modifier | modifier le wikicode]

Fichier:Le Pen Perso.JPG
Jean-Marie Le Pen, président du parti de 1973 à 2011.

Fin 1971, le groupuscule néofasciste Ordre nouveau souhaite rassembler tous les courants de l'extrême droite française dans un seul et même grand « rassemblement de la droite nationale », allant des nostalgiques de Pierre Poujade et du général Boulanger aux néo-nazis, en passant par d'anciens collaborateurs sous le Régime de Vichy et des monarchistes. Il espère ainsi réaliser un bon score aux élections législatives de 1973, qui seraient une étape électorale vers la « Révolution nationaliste et populaire ».

Ainsi, le « Front national pour l'unité française » est créé le 5 octobre 1972. Il est inspiré d'un parti néo-fasciste italien, le Movimente Sociale Italiano (Mouvement social italien - MSI), fondé par des proches de Benito Mussolini (allié d'Hitler durant la Seconde Guerre mondiale). Le FN reprend une partie de son programme ainsi que son logo, une flamme avec les couleurs du pays.

En 1973, le parti n'ayant pas encore de président, la direction du Front national est confiée à Jean-Marie Le Pen, qui avait participé plusieurs années auparavant à la campagne présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour, candidat d'extrême droite qui avait réalisé un score très faible. Celui-ci, plus modéré que ses collaborateurs, éclipse bientôt ceux-ci, en prenant un discours plus national-populiste que réellement fasciste. En conflit avec Ordre nouveau, Le Pen réussit à faire de ce parti « son » parti.

Toutefois, la France, dirigée par le gaulliste Georges Pompidou, est peu tentée par le nationalisme à cause du souvenir douloureux du Régime de Vichy puis de la perte de l'Algérie : l'extrême droite est donc minoritaire. Aux législatives, le FN remporte 1,3 % des voix, score extrêmement faible. Dans les années suivantes, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, le parti ne parvient pas à décoller.

  • Pour voir un documentaire sur les débuts du Front national, clique ici.

Années 1980 et 1990 : montée en puissance[modifier | modifier le wikicode]

C'est le président François Mitterrand qui offre à Le Pen un peu plus de visibilité médiatique.

Durant la présidence Mitterrand, Jean-Marie Le Pen, lassé du peu de visibilité médiatique auquel il a droit, envoie une lettre au président pour lui demander de « faciliter » son accès aux médias. Mitterrand accepte, plus par souci d'affaiblir la droite en lui imposant le boulet de l'extrême droite que par véritable souci de justice. Le public découvre Le Pen en février 1984 dans l'émission L'Heure de vérité d'Antenne 2 (ancêtre de France 2). Ce passage télévisé marque les esprits : une partie de l'électorat de droite se reconnaît dans le discours anticommuniste, anti-islam, anti-Europe et anticapitaliste du leader du FN. Quelques mois après, aux européennes de 1984, le Front national connaît son premier succès avec 10,52 % des voix.

  • Pour voir la première apparition de Jean-Marie Le Pen dans une grande émission, clique ici.

L'ascension de Le Pen se confirme dans les années suivantes : il est même pressenti pour être au second tour, face au président sortant François Mitterrand, en 1988. Mais, durant sa campagne, le leader d'extrême droite commence une longue série de dérapages, dont le plus important (et qui lui coûtera sa place au second tour) sera sa déclaration sur la Shoah, déclarant qu'il la considère comme « un point de détail » de la Seconde Guerre mondiale. Cette déclaration est perçue comme une tentative de minimiser le massacre des Juifs perpétré par Adolf Hitler dans les années 40, et lui vaut plusieurs condamnations. il termine finalement l'élection en quatrième position avec un score plutôt honorable de 14,38 % des voix, derrière François Mitterrand (34,11 %), Jacques Chirac (19,96 %) et Raymond Barre (16,54 %). Il confirme sa montée en étant encore quatrième en 1995 avec 15,00 % des voix.

  • Pour écouter la célèbre déclaration de Jean-Marie Le Pen sur la Shoah, clique ici.
  • Pour voir les résultats du premier tour de la présidentielle de 1988, clique ici et va à 10:13.
  • Pour voir les résultats du premier tour de la présidentielle de 1995, clique ici et va à 00:45.

Parallèlement, le FN fait élire plusieurs maires. La gestion de ces mairies sera très critiquée, et le parti se retrouvera ensuite privé de maires jusqu'en 2014. Grâce à un mode de scrutin un peu spécial imposé par le président Mitterrand en 1986, 35 députés FN font leur entrée à l'Assemblée nationale, mais ce nombre revient rapidement à seulement quelques députés en bien moins grand nombre par la suite.

2002 : le choc du second tour[modifier | modifier le wikicode]

  • Pour voir un résumé simple de cette élection, clique ici.
Le Pen parvient au second tour en 2002, à la surprise générale.

À la fin des années 90, Bruno Mégret, lieutenant de Le Pen, commence à contester ce dernier et à revendiquer sa place, déclarant le vieux leader usé par 25 ans de présidence du parti et appelant au renouveau. Il est légitime dans ce rôle suite au succès des municipales dont il est le principal artisan, ayant tenté de « normaliser » le Front national. Le Pen, qui entend bien ne pas laisser sa place, l'exclue du FN avec ses principaux soutiens. Ceux-ci décident de créer un parti politique qui concurrencera le Front : le Mouvement national-républicain, qui connaît un succès très mitigé. Mais Jean-Marie Le Pen sort affaibli de cette crise, et les commentateurs politiques ne lui prévoient pas du tout le score qu'il fera à l'élection présidentielle suivante.

En effet, les deux favoris de cette élection, le président sortant Jacques Chirac pour la droite et son Premier ministre Lionel Jospin pour la gauche sont tous deux handicapés, le premier par un premier mandat mitigé et des affaires judiciaires qui abîment son image, le second par la présence de huit candidats de gauche ou d'extrême gauche qui empiètent lourdement sur son propre score. Au final, Chirac réalise un score (extrêmement faible pour un président sortant) de 19,88 %, et Jospin... est éliminé du second tour à la surprise générale, battu de moins d'un % par Le Pen (16,86 contre 16,18 %) !

  • Pour voir les résultats du premier tour de la présidentielle de 2002, clique ici.

Cette situation, inédite dans l'histoire de la Cinquième République, déclenche une immense onde de choc. Dès l'annonce des résultats, des manifestations sont improvisées dans le but de signifier le mécontentement des Français d'avoir l'extrême droite au second tour. La gauche, désemparée, appelle à contrecœur à voter Chirac. Au final, sur les quatorze candidats éliminés, douze appellent à voter pour Chirac, un appelle à voter pour Le Pen (il s'agit de Bruno Mégret) et une seule appelle à voter blanc, refusant de soutenir Chirac (c'est Arlette Laguiller).

Jean-Marie Le Pen en 2001.

Le Pen, de son propre aveu quelques années plus tard, n'avait ni prévu ni envie de se retrouver au second tour : son but était en effet d'avoir un honnête score en tant que troisième homme, puis de faire battre Chirac (les deux hommes se détestent). Pas du tout préparé pour un second tour, il voit les médias et les politiciens se liguer contre lui, et appeler en masse à voter Jacques Chirac, tandis que des manifestations allant jusqu'à un million de participants se déroulent partout en France. Finalement, Chirac est réélu avec 82,21 % des voix, un score peu commun dans une démocratie moderne, et très loin des scores habituels des vainqueurs, qui se situent généralement dans la tranche 50 % - 60 %. Jean-Marie Le Pen a, lui, un score très faible, presque identique à celui qu'il a fait au premier tour : 17,79 %, soit une progression de moins d'1 %.

  • Pour voir une sorte de zapping de l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2002, clique ici
  • Pour voir les résultats du second tour de la présidentielle de 2002, clique ici.

Fin des années 2000 : la chute du FN[modifier | modifier le wikicode]

Suite à cette déroute du second tour, le FN connait une large diminution de son électorat. À l'élection présidentielle française de 2007, Le Pen n'arrive pas à dépasser la quatrième position, avec son pire score depuis les années 1980 : 10,44 %, derrière Nicolas Sarkozy (31,18 %), Ségolène Royal (25,87 %) et François Bayrou (18,57 %). En effet, Sarkozy (qui sera finalement élu) avait réussi, tout au long de sa campagne, à séduire l'électorat d'extrême droite en s'appropriant certains de leurs thèmes favoris, tels que l'immigration.

  • Pour voir les résultats du premier tour de la présidentielle de 2007, clique ici.

Lors des élections législatives qui suivent, le FN réalise le score très bas de 4,3 % : tous les candidats frontistes sont battus au premier tour à l'exception de Marine Le Pen qui est battue au deuxième tour. La déroute se poursuit aux municipales (avec moins d'1 % !) puis aux cantonales. Parallèlement, le FN connait une crise importante financièrement, puis en étant en concurrence avec d'autres partis et mouvements d'extrême droite. Jean-Marie Le Pen, octogénaire, impose peu à peu sa fille Marine comme la mieux placée pour lui succéder. En septembre 2009, il annonce que son mandat alors en cours de président du Front national sera le dernier : il ne se représentera pas, après 38 ans de présidence continue.

En 2010, le parti connait une remontée avec 11,42 % des voix aux élections régionales. Jean-Marie et Marine Le Pen réalisent de très bons scores : plus de 22 % des voix tous les deux.

  • Pour voir les résultats du premier tour des régionales de 2010, clique ici.

Depuis 2011 : l'époque Marine Le Pen[modifier | modifier le wikicode]

En 2011, Jean-Marie Le Pen, leader du FN depuis quarante ans, abandonne la direction du Front national. Deux candidats sont en lice pour la succession : sa fille Marine Le Pen et son lieutenant Bruno Gollnisch. Sa préférence va à sa fille, qui remporte l'élection haut la main, avec 67,65 % des voix.

À son arrivée, Marine Le Pen a pour ambition de faire du FN un parti du gouvernement. Elle décide pour cela de ne pas reproduire les erreurs de son père en évitant soigneusement tout dérapage. Elle fait aussi un « grand nettoyage » du parti, en expulsant du Front les membres les plus extrémistes, afin de rassurer l'électorat de droite tenté par le vote FN. De même, elle se modère dans ses propos concernant les principaux thèmes de l'extrême droite, dont l'immigration.

Cette transformation permet au FN de regagner les voix perdues en 2007 : à l'élection présidentielle française de 2012, elle réalise 17,90 % des voix, ce qui est meilleur que le score de son père au second tour de 2002, et termine troisième derrière François Hollande (28,63 %) et Nicolas Sarkozy (27,18 %). Aux

Marine Le Pen en 2007.

élections législatives, le Front gagne deux députés, Marion Maréchal-Le Pen (nièce de Marine) et Gilbert Collard, ce dernier étant élu sous l'étiquette Rassemblement bleu marine.

  • Pour voir les résultats du premier tour de la présidentielle de 2012, clique ici.

Dans les années qui suivent, le Front national monte pour trois raisons : tout d'abord, la droite traditionnelle (UMP) abîme lourdement son image dans des conflits internes et des affaires judiciaires. Ensuite, la gauche au pouvoir (PS) déçoit ses électeurs avec des résultats économiques qui n'arrivent pas. Enfin, de grandes mesures sociétales de la gauche au pouvoir, tels que le mariage pour tous, « réveille » tout un peuple de droite conservateur qui y est opposé, et dont le FN se fait le défenseur. On peut constater la montée des idées de l'extrême droite dans l'affaire Dieudonné, où le succès de l'humoriste antisémite Dieudonné étonne.

2014 est une année propice au FN. Le parti connait une percée aux élections municipales où, bien que restant derrière l'UMP et le PS, il gagne 1500 conseillers municipaux et 11 villes (dont une gagnée dès le premier tour, Hénin-Baumont). Aux élections européennes suivantes, le Front national devient premier parti de France avec 24,86 % des voix. Ce score s'explique aussi par une très forte abstention chez les électeurs des deux grands partis. Enfin, aux élections sénatoriales, les deux premiers sénateurs frontistes dont leur entrée au Sénat.

  • Pour voir les résultats des européennes de 2014, clique ici.

Le FN ne semble toutefois pas encore prêt à parvenir au pouvoir : il suscite encore la méfiance d'une grande partie de l'électorat, notamment à cause de ses liens avec des personnalités controversées telles que Dieudonné et Éric Zemmour, ainsi que les dérapages de certains de ses membres et de son désormais président d'honneur, Jean-Marie Le Pen.

Idées politiques principales[modifier | modifier le wikicode]

  • La préférence nationale : priorité aux Français dans la recherche d'emplois, de logements et les allocations. Seuls les Français ont le droit de travailler dans le service public, dans le domaine régalien.
  • Création d'une Garde nationale (armée) de 50 000 soldats mobilisable dans les plus brefs délais en cas de guerre.
  • Fin de l'aide aux étrangers en difficulté avec notamment la suppression du droit du sol et de regroupement familial (autorisation aux familles d'immigrés de venir résider en France si un de leurs membres y habite) et la réduction du droit d'asile (autorisation aux étrangers qui fuient leur pays, généralement en guerre, à venir se réfugier en France).
  • Passer de 200 000 nouveaux immigrés par an à 10 000 (diviser par 20). Suppression de la régularisation de la situation des clandestins (aider les personnes entrées en France sans avoir le droit pour que leur situation soit légale). Interdiction des manifestations de soutien aux clandestins.
  • Rétablissement de la peine de mort.
  • Encadrement de la justice pour l'empêcher de défendre ses droits (syndicats) ou ses idées (engagement politique). Peines plus sévères avec les plus de 13 ans. Renvoi des délinquants étrangers dans leur pays d'origine.
  • Lutte contre l'avortement.
  • Sortie de l'Union européenne et de l'OTAN. Retour au franc.
  • Limiter le mandat du président de la République à un seul mandat de sept ans, non renouvelable.

Personnalités majeures du FN[modifier | modifier le wikicode]

Scores électoraux[modifier | modifier le wikicode]

Élections présidentielles[modifier | modifier le wikicode]

Élections législatives[modifier | modifier le wikicode]

Élections européennes[modifier | modifier le wikicode]

Élections régionales[modifier | modifier le wikicode]

Élections cantonales[modifier | modifier le wikicode]

Élections municipales[modifier | modifier le wikicode]

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  • 2008 : 0,93 %
  • 2014 : 6,75 %

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Front national (parti français de Wikipédia.