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Urbino

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Urbino
Vue d'Urbino et de sa cathédrale.
Administration
Pays Italie
Région Marches
Province Pesaro e Urbino
Site Web https://www.comune.urbino.pu.it/
Localisation
Coordonnées 43° 24′ Nord
12° 24′ Est
altitude : 485 m Cartes, vues aériennes et satellitaires
Superficie 228 km2
Démographie
Population 14 106 hab. (en 2019)
Densité 62 hab./km2
Gentilé Urbinati
voir modèle • modifier

Urbino (prononcer ourbino) est une commune italienne de 14 106 habitants (31 décembre 2019) située dans la province de Pesaro et Urbino, région des Marches. Elle est inscrite au patrimoine mondial pour son architecture et son histoire. À la Renaissance, la ville connaît une période de prospérité qui voit notamment la fondation de l'université (1506). Le plus important des ducs d'Urbino a été Frédéric III de Montefeltro. Urbino porte le titre honorifique de ville.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Urbino est située à environ 30 km au sud-ouest de Pesaro à vol d'oiseau, sur une petite colline des Apennins, dans la moyenne vallée du Métaure, à 485 mètres d'altitude.

Le territoire communal s'étend sur 228 kilomètres carrés et, outre la petite ville, la commune comprend 14 hameaux : Ca' Mazzasette, Canavaccio, Cavallino, Coldelce, Forcuini, La Marcella, La Torre, Paganico, Pozzuolo, Pieve di Cagna, Repuglie, Scotaneto, Schieti et Trasanni.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

La petite ville romaine d'Urbinum Mataurense (latin pour "petite ville sur la rivière Mataurus") est devenue une importante forteresse stratégique au VIe siècle pendant les guerres gothiques. Bien que Pépin le Bref ait vendu Urbino au pape, la ville a toujours lutté pour son indépendance.

Antonio de Montefeltro († 1184), seigneur de Montecopiolo et de San Leo, fut nommé vicaire impérial d'Urbino (en tant que territoire revendiqué par l'empereur au sein l'Italie impériale) par l'empereur Frédéric Barberousse en 1155. Son fils Montefeltrano I (1135 - 1202) fut également nommé vicaire impérial à Urbino et vraisemblablement nommé comte de Montefeltro. En 1213, deux de ses fils sont inféodés par l'empereur Frédéric II au comté d'Urbino. Les armoiries de la ville sont toujours celles de la famille des Montefeltro, complétées par l'aigle impérial. Les comtes font pression sur la ville, ce qui entraîne une rébellion des habitants en 1228, qui s'associent aux habitants de Rimini et reprennent temporairement le contrôle de la ville en 1234. En 1384, la ville de Gubbio se soumet également aux Montefeltro afin de se soulever contre son évêque. La maison de Montefeltro atteint le rang de ducs d'Urbino en 1443.

Cathédrale et palais ducal.

Duché d'Urbino[modifier | modifier le wikicode]

Le membre le plus célèbre de la famille Montefeltro était Frédéric III, souverain d'Urbino de 1444 à 1482. Il était l'un des condottieri les plus prospères de son temps, un diplomate avisé et un mécène des arts et de la littérature. Piero della Francesca, Francesco di Giorgio Martini et le père de Raphaël, Giovanni Santi, ont travaillé à sa cour. Frédéric III a renforcé la position de sa famille en épousant Battista, de la puissante famille des Sforza.

Son successeur est son fils Guidobaldo da Montefeltro, qui épousa en 1489 Élisabeth de Gonzague, de la famille régnante de Mantoue. Tous deux ont été expulsés d'Urbino par César Borgia en 1502 et plus tard dépossédés, mais ils ont regagné le duché après le renversement des Borgia. Guidobaldo est le dernier duc de la lignée Montefeltro. Après sa mort en 1508, il légua son titre à François Marie Ier della Rovere, neveu du pape Jules II. Jusqu'en 1625, Urbino est gouvernée par la dynastie della Rovere.

Plan d'Urbino (Tommaso Luci, 1689).

Vicariat d'Urbino[modifier | modifier le wikicode]

Urbino ne désigne plus seulement la ville mais aussi le vicariat d'Urbino.

En 1626, Urbain VIII a incorporé le duché jusqu'alors autonome d'Urbino directement dans les possessions papales après l'abdication de François Marie II della Rovere, sans enfant. La grande bibliothèque de la ville est transférée à Rome et incorporée à la Bibliothèque du Vatican en 1657.

Politiquement, le vicariat d'Urbino fait partie des États pontificaux. Son territoire couvre environ 2 700 kilomètres carrés. Elle s'étend au sud jusqu'à Gubbio et au nord jusqu'à la frontière de l'Émilie-Romagne. À l'ouest, il est délimité par la crête de la Trabaria et des Apennins (Tosco Marchigiani), à l'est par la rivière Foglia. Le territoire est principalement montagneux et vallonné et offre très peu de ressources naturelles. L'agriculture et l'élevage de chevaux sont également peu développés. La topographie difficilement accessible a également entravé le développement de la région. La ville d'Urbino avait peu d'importance à cette époque, en raison de sa faible importance économique. Le région était également politiquement divisé par les divers propriétaires nobles indépendants. Les seigneurs d'Urbino ont dû se battre à plusieurs reprises pour contrôler réellement le vicariat. Bien qu'Urbino fasse théoriquement partie des États pontificaux, la bureaucratie de la papauté y était absente dans les moments de crise économique et politique. Pour cette raison, le vide du pouvoir était comblé par les diverses familles aristocratiques de la région. Le pape a tenté à plusieurs reprises de jouer des rivalités entre les différentes familles pour étendre son influence. Cependant, cette politique a conduit à une indépendance accrue des régions adriatiques des États pontificaux.

Au cours du Risorgimento, en 1860, le règne des États pontificaux sur les Marches prit fin et Urbino intègre finalement le royaume d'Italie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Urbino se trouvait sur la "ligne gothique", la principale ligne de défense mise en place par les troupes allemandes pour arrêter l'avancée des Alliés après la défaite de l'Italie en juin 1944. De nombreux Juifs avaient trouvé refuge dans la ville quand, le 12 août, le commandant allemand de la ville ordonne leur arrestation. Le 5 septembre, 30 des personnes arrêtées sont abattues par les Allemands à l'aéroport de Forlì. Douze jours plus tard, sept autres femmes juives y sont abattues1.

La ville a été libérée le 28 août 1944 par les troupes de la 8e armée britannique, également avec le soutien des partisans (Résistance italienne)2.

Archevêché d'Urbino[modifier | modifier le wikicode]

Le premier évêque connu d'Urbino fut Léonce, nommé évêque de Rimini par Grégoire Ier en 592. La cathédrale n'a cependant été construite qu'en 1021 sous l'évêque Théodoricus. L'évêque Oddone Colonna (1380) devient plus tard le pape Martin V.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le wikicode]

Palais Corboli: construit entre les XVe siècle et XVIe siècle, il est actuellement le siège de l'académie. La famille Corboli s'est installée à Urbino au XIIIe siècle; son représentant le plus célèbre était Fulvio Corboli Aquilini (1762–1826).
Coupole de la chapelle de l'ancien monastère Sainte-Claire.
L'église San Bernardino, près d'Urbino.
Monument à Raphaël, à Urbino.

Palais ducal d'Urbino (Palazzo ducale)[modifier | modifier le wikicode]

Le Palais des ducs d'Urbino est le bâtiment le plus important de la ville. Il a été construit sous Frédéric III de Montefeltro par Luciano Laurana, un architecte dalmate, qui s'est inspiré des œuvres de Filippo Brunelleschi à Florence. Il abrite la Galleria nazionale delle Marche, qui accueille l'une des plus importantes collections mondiales de la Renaissance italienne.

Cathédrale[modifier | modifier le wikicode]

L'ancienne cathédrale a été victime d'un tremblement de terre en 1789. La nouvelle cathédrale Santa Maria Assunta, sur la Piazza Duca Federico, a été construite sur ses ruines dans un style classique par l'architecte Giuseppe Valadier en 1801.

Église San Domenico[modifier | modifier le wikicode]

Elle se trouve face au Palais ducal. Des figures de la Vierge à l'Enfant et des Saints sont visibles sur la porte Renaissance.

Chapelle San Giovanni[modifier | modifier le wikicode]

Affectée à l'origine à un hôpital, la chapelle de la via Mazzini de la seconde moitié du XIVe siècle présente une façade néo-gothique rénovée en 1908. La voûte en bois de l'oratoire a la forme d'une coque de bateau. La renommée de cette église vient de ses peintures murales ; sur le mur de droite, des fresques des frères Marche Lorenzo et Jacopo Salimbeni avec des scènes de la vie de Jean-Baptiste. La représentation de la Crucifixion de 1416 au-dessus du maître-autel provient également des frères Salimbeni. L'ensemble est l'une des œuvres majeures du style gothique vers 1400 en Italie. Ses caractéristiques sont l'élégance ludique, l'amour des détails précieux et le sens des phénomènes de la nature et du paysage.

Église San Francesco[modifier | modifier le wikicode]

L'église possède un porche et un majestueux campanile. Derrière l'entrée du côté gauche se trouve la stèle funéraire des parents de Raphaël.

Maison natale de Raphaël[modifier | modifier le wikicode]

La maison natale de Raphaël se trouve via Raffaello. Elle renferme des meubles de différents siècles et des tableaux, pour la plupart des copies d'œuvres importantes, mais aussi des originaux, comme la scène de l'Annonciation du père de Raphaël, Giovanni, dans la Sala Grande.

Monastère Santa Chiara[modifier | modifier le wikicode]

L'ancien monastère de Santa Chiara sert aujourd'hui de hall d'entrée à l'ISIA Urbino, une école d'art. Le monastère a été construit selon les plans de Francesco di Giorgio Martini et remodelé aux XVIe siècle et XVIIe siècle3.

San Bernardino[modifier | modifier le wikicode]

À environ 2,5 km à l'extérieur de la ville se trouve l'église San Bernardino, lieu de sépulture des ducs d'Urbino. Le bâtiment a été construit selon une conception de Frédéric de Montefeltro entre 1482 et 1491 pour servir de lieu de sépulture au duc, à sa femme et à leurs descendance. L'architecte était Francesco di Giorgio Martini, assisté du jeune et déjà prometteur Donato Bramante. Jusqu'en 1840, il y avait un retable de Piero della Francesca dans l'église, la Pala Montefeltro, qui est maintenant conservée à la Pinacothèque de Brera, à Milan.

Personnalités[modifier | modifier le wikicode]

Nés à Urbino[modifier | modifier le wikicode]

Décédés à Urbino[modifier | modifier le wikicode]

  • Luciano Laurana (1420-1479), architecte du début de la Renaissance, il a notamment conçu le palais ducal de la ville ;
  • Giovanni Santi (1435-1494), peintre, a œuvré à Urbino, son fils (Raphaël) y naîtra ;
  • Baldassare Castiglione (1478-1529), diplomate et écrivain employé par Guidobaldo da Montefeltro, il fait référence à la cour d'Urbino dans son Livre du Courtisan ;
  • Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino de 1516 à 1519 ;
  • Pasquale Rotondi (1909-1991), historien de l'art et restaurateur, a travaillé comme conservateur à Urbino de 1939 à 1949 et a sauvé des milliers de trésors d'art italiens de la destruction et du vol pendant la Seconde Guerre mondiale.
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43° 43′ N 12° 38′ E / 43.71, 12.63