Traité de Sèvres (1920)
Le traité de Sèvres est un traité de paix entre les puissances alliées et le gouvernement du sultan ottoman Mehmed VI, après la Première Guerre mondiale. Il est signé le 10 août 1920 à Sèvres (aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine).Ce traité, refusé par le gouvernement des nationalistes turcs dirigés par Mustafa Krmal Atatürk, sera remplacé par le traité de Lausanne après la guerre d'indépendance, en 1923.
Le traité modifie la géographie du Proche-Orient en démembrant l'Empire ottoman, pour le remplacer par de nouveaux États soumis au contrôle territorial de la France, du Royaume-Uni et de l'Italie.
Contenu[modifier | modifier le wikicode]
L'Empire ottoman disparaît pour laisser la place à de nombreux états :
- la Turquie est réduite à une petite partie de l'Anatolie, région dépourvue de ressources ;
- le territoire autonome des Kurdes (à l'est) qui reconnaît l'existence d'un peuple différent des Turcs. Cette région est placée dans la zone d'influence des Britanniques ;
- des territoires du nord-est peuplés par des populations ayant échappé au génocide des Arméniens de 1915 sont cédés pour former la république indépendante d'Arménie ;
- le reste de l'Anatolie (quasiment les deux-tiers) est placé sous le contrôle de la France, de l'Italie et du Royaume-Uni (voir la carte ci-contre). Ce sont les zones d'influence ;
- la Grèce s'empare de la Thrace orientale et de la partie ouest de l'Anatolie (autour de Smyrne) ;
- les pays arabes qui se sont révoltés contre les Turcs, avec le soutien des Britanniques pendant la guerre, sont placés sous contrôle de la Société des Nations (SDN) qui en confie le contrôle à la France (Liban et Syrie) et au Royaume-Uni (Irak et Palestine) ;
- les détroits turcs entre la mer Noire et la mer Méditerranée (Bosphore, mer de Marmara et Dardanelles), sont démilitarisés et une commission internationale garantit le libre passage des navires de commerce en temps de paix comme en temps de guerre.
La Turquie perd son armée et ne garde que des gendarmes. Ses finances sont administrées par une commission formée de représentants des pays vainqueurs, et les recettes sont en priorité affectées au remboursement des dettes de guerres de la Turquie envers les Alliés ainsi qu'à l'entretien des troupes européennes qui occupent l'ancien territoire de l'Empire.
Les écoles, la police, les douanes, les eaux et les forêts sont étroitement contrôlées par les pays vainqueurs.
Vikiliens pour compléter sur les différents traités de paix après la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]
- Traité de Brest-Litovsk (1918), entre l'Allemagne et la Russie bolchévique
- Traité de Versailles (1919), entre les Alliés et l'Allemagne
- Traité de Neuilly (1919), entre les Alliés et la Bulgarie
- Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919), entre les Alliés et l'Autriche
- Traité de Rapallo (1920), entre l'Italie et le royaume des Serbes, Croates et Slovènes
- Traité de Lausanne (1923), entre les Alliés et la Turquie et remplaçant le traité de Sèvres
|
|
- Histoire de la Turquie
- Histoire de l'Italie au XXe siècle
- Histoire de la Grèce au XXe siècle
- Histoire de la Syrie
- Histoire du Liban
- Histoire de l'Irak
- Histoire de l'Arménie
- Histoire de la Palestine
- Histoire de la France au XXe siècle
- Histoire du Royaume-Uni au XXe siècle
- Traité de paix après la Première Guerre mondiale
- Empire ottoman au XXe siècle