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Traité d'Arras (1435)

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Le traité d'Arras a été signé en 1435 entre le roi de France, Charles VII et le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, en présence de diplomates d'autres pays européens, sauf les Anglais. Ce traité met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui ravageait la France depuis 1407. Le traité donne beaucoup d'avantages au duc de Bourgogne, mais le roi de France, enfin débarrassé d'un adversaire intérieur, peut se consacrer entièrement à la lutte contre l'ennemi anglais. Ce traité marque le début de la dernière phase de la Guerre de Cent Ans.

Circonstances de l'élaboration du traité[modifier | modifier le wikicode]

Les opérations militaires menées par Jeanne d'Arc en 1429-1431, permettent aux Français de reprendre une guerre offensive face aux Anglais. Cependant, cet effort est contrarié par l'hostilité du duc de Bourgogne envers le roi Charles VII, qu'il accuse d'avoir fait assassiner son père, le duc Jean sans Peur, en 1419. Le duc de Bourgogne, allié des Anglais depuis 1419, est déçu par cette alliance (depuis la mort du roi Charles VI en 1422, la régence du royaume de France pour le compte du très jeune roi Henri VI est assuré par le duc de Bedford qui tient les Bourguignons à l'écart. 1

Si les Français arrivent à chasser les Anglais du royaume, la Flandre, fief français et possession du duc de Bourgogne, est menacée. Or le duc tire une grande partie de ses revenus de la très riche Flandre. Par ailleurs, la sœur du duc de Bourgogne, marié au duc de Bedford meurt en novembre 1432, ce qui distend les liens familiaux entre les Bourguignons et les Anglais. Bedford meurt d'ailleurs à Rouen en juin 1435.

Le duc de Bourgogne a donc tout intérêt à rechercher une entente avec le roi de France, tout comme ce dernier doit se concilier la neutralité du duc de Bourgogne.

La négociation du traité d'Arras[modifier | modifier le wikicode]

Les négociations entre le roi de France et le duc de Bourgogne commencent en 1435 à Arras en «terre bourguignonne». Cette conférence est une nouveauté, car plusieurs pays européens participent aux négociations : le royaume de France (représenté par de très important grands seigneurs proches du roi) , le duché de Bourgogne, dont la délégation est conduite par le duc en personne. Il y a également Sigismond de Luxembourg empereur du Saint-Empire romain germanique, le duc Amédée VII de Savoie, ainsi que les représentants des rois de Pologne, de Castille et d'Aragon, et un envoyé du pape. Au début les Anglais participent à la conférence, mais ne parvenant pas à obtenir que le roi de France accepte de reconnaître qu'il est le vassal du roi d'Angleterre, ils quittent les négociations.

Le contenu (clauses) du traité[modifier | modifier le wikicode]

Le roi Charles VII condamne l'assassinant de Jeans sans Peur en 1419, assassinat qui selon les Bourguignons il avait commandité. Il assure que cela était une erreur due à son jeune âge 2 et aux mauvais conseils de son entourage (les Armagnacs) 3. Le roi accepte ainsi de s'humilier devant le duc de Bourgogne. En décembre 1435, le roi en personne acceptera cette partie du traité par une cérémonie publique en présence du représentant du duc.

Le roi cède au duc de Bourgogne les villes de la Somme. Il s'agit de Saint-Quentin, Péronne, Corbie, Amiens , Picquigny, Abbeville, Le Crotoy, Saint-Valéry-sur-Somme, Roye, Mondidier, Doullens, Saint-Riquier, Rue, Montreuil sur-Mer, Crèvecœur-sur-l'Escaut, Mortagne du Nord . C'est une très grande concession militaire. Ces villes-places fortes sont situées à quelques centaines de kilomètres au nord de la capitale. Elles étaient destinées à la protéger des attaques venues du nord du royaume, donc des États bourguignons et des Anglais. 4 En outre, le roi cède le comté de Mâcon, la vicomté de Bar-sur-Seine et le comté d'Auxerre, ce qui agrandit le duché de Bourgogne.

Le roi reconnaît que son vassal le duc Philippe le Bon est dispensé personnellement de l'hommage vassalique. Le duc de Bourgogne peut quasiment se considérer comme un prince souverain.

  1. En fait depuis le traité de Troyes de 1420, le roi d'Angleterre, désigné comme roi de France, ne contrôle effectivement qu'une partie du royaume, au nord de la Loire. Le sud du royaume est gouverné par le roi Charles VII, qui a été sacré à Reims en 1429.
  2. Charles VII alors dauphin avait alors 16 ans
  3. À cette occasion, le roi pardonne aux Bourguignons d'avoir fait assassiner son oncle Louis d'Orléans en 1407 et les chefs armagnacs en 1418
  4. Dès 1463, le roi Louis XI, fils de Charles VII, rachètera ces villes au duc de Bourgogne
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