Tournoi (Moyen Âge)

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Chevaliers en tournoi

Au Moyen Âge, le tournoi est un spectacle qui consiste en un affrontement de deux groupes de chevalier, d'abord en ligne, puis en mêlée. Le tournoi apparait dans le Nord de la France, entre les VIIIe et IXe siècles. Il est alors un exercice militaire pour les cavaliers : maniement des armes et équitation. Par exemple, les cavaliers simulent des combats avec des lances aux bouts émoussés (rendus moins tranchants, moins aigus) donc inoffensifs. Au XIe siècle, le tournoi devient un divertissement pour les chevaliers. Il sert à évacuer la violence des jeunes chevaliers. Le combat qui a lieu en plein air est soumis à des règles strictes, arbitré par des juges qui disqualifient ceux qui ne les respectent pas. Progressivement il va se transformer en joutes qui opposent seulement deux chevaliers.

Participants

Dans un tournoi, les participants sont de jeunes adultes généralement non mariés, parce que le chef de famille n'a pas voulu ou pu leur trouver une épouse. Sans épouse, ni enfants légitimes, ils sont donc libres, sans responsabilité et sans activité (en dehors des périodes de combat). C'est pour les chevaliers le moyen de se faire remarquer par les dames de la noblesse !

Ce sont les grands seigneurs qui organisent les tournois.

Vivant dans la demeure familiale, étant à la charge de leur père ou de leur frère aîné, leur présence pèse souvent et on est bien content de les voir s'échapper pour s'engager dans les tournois. D'autant que dans ces tournois ils peuvent gagner quelques moyens de vivre, voire de s'équiper plus correctement et pourquoi pas trouver une jeune fille ou une veuve avec laquelle se marier.

Lieu du tournoi

Le tournoi demande beaucoup d'espace. Il se déroule toujours à l'extérieur du château ou des murailles s'il s'agit d'une ville. Il faut construire un camp provisoire de tentes ou de baraques de planches ou de feuillages pour accueillir les participants qui sont le plus souvent accompagnés d'un écuyer chargé de les aider ; mais il y a aussi toute une population de personnes vivant de la présence d'une grande foule comme des marchands, des amuseurs publics...

Le lieu de l'affrontement chevaleresque est aussi de grande dimension car les participants souvent combattent en mêlée. C'est un espace carré ou rectangulaire délimité par deux rangées de barrières de bois: les lices. La lice intérieure est plus haute, elle sert à délimiter l'espace du combat. La lice extérieure, plus basse délimite avec la lice intérieure un espace de service où se tiennent les aides près à se porter au secours d'un chevalier désarçonné pour le sortir de la mêlée. C'est là aussi que patrouillent les soldats chargés d'empêcher les spectateurs de trop s'approcher.

Les spectateurs de qualité, en premier lieu les dames, bénéficient d'une installation plus confortable, abritée du soleil, sorte de tribune qui domine la zone de combat, on les appelle échafauds ou loges. C'est là aussi que se tiennent les juges ou « diseurs du tournoi » qui sont chargés de faire respecter les règles du combat.

Les spectacteur sont tout le temps en train de crier comme aux sport's day.

Un chevalier reçoit sa récompense après un tournoi

Engagements

Le tournoi est un défi entre chevaliers. Les officiels du tournoi (rois d'armes et hérauts d'armes) font installer des mâts sur lesquels on fixe des petits panneaux en forme d'écu : les targes. Sur ces panneaux on accroche les armoiries des concurrents. On peut défier un concurrent en venant frapper ses armoiries avec un bâton. On peut également en profiter pour dénoncer les crimes ou exactions commis par le chevalier et ainsi tenter de lui interdire l'accès au tournoi.

Il est aussi fréquent que les dames désignent (« recommandent ») un chevalier à l'attention des adversaires, afin de concentrer sur lui, l'équipement des chevaliers sont constitués du heaume (casque), du camail(cagoule qui protège la tête des coups et les épaules), du caparaçon .

Combats

Au signal donné, des groupes d’une centaine de chevaliers se jettent furieusement les uns contre les autres.

Dans les tournois les combattants utilisent l'épée sans tranchant ni pointe, la masse d'arme de métal ou de bois. La lance qui demande de la place pour être déployée n'est utilisée que dans les joutes (duel de chevaliers).

Les combats du tournoi sont un spectacle dans lequel on cherche à éviter la mort d'un combattant. Dès qu'il y a un risque les juges interviennent pour séparer des adversaires trop furieux ou pour faire retirer du combat le chevalier blessé et qui risque d'être écrasé dans la mêlée.

Récompenses

Une joute entre deux chevaliers au XVIe siècle

Les vainqueurs reçoivent leurs récompenses des mains de la « reine du tournoi », dame qui préside les festivités. Les prix remis sont variés mais toujours de valeur: armes de qualité, pièces d'orfèvrerie, vêtements taillés dans des étoffes coûteuses et aussi avoir la main dame, destrier, mais les tournois servent aussi à augmenter la réputation des gagnants.

Évolution du tournoi

L'Église catholique a longtemps tenté de faire interdire les tournois. Les conciles de Reims et Clermont en 1130, le concile de Latran en 1179, condamnent cette pratique chevaleresque. Les autorités religieuses en rejettent l'étalage de la vanité et de l'orgueil (qui est un péché capital). Elles regrettent que l'ardeur guerrière risque de causer la mort de chevaliers qui seraient mieux employés dans la reconquête de la Terre sainte.

Au XIVe siècle, le tournoi se transforme en joute entre deux chevaliers qui s'opposent à coups de lance et devient plus festif que guerrier. Le désastre de la bataille d'Azincourt en 1415, où disparaît une grande partie de la chevalerie française, donne un coup d'arrêt. En France les tournois sont abandonnés après que le roi Henri II a été blessé mortellement au cours d'un tournoi en 1559. À partir de cette époque, les nobles préfèrent parader dans des carrousels. Cependant les tournois subsistent en Allemagne jusqu'au XVIIe siècle.

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