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Taxis de la Marne

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phjotographie actuelle d'un taxi d'avant la guerre
Un taxi de la Marne (restauré)

Les taxis de la Marne, sont les 600 taxis parisiens 1 qui au début de septembre 1914 ont acheminé sur les bords de la Marne près de 6000 soldats français, stationnés à Paris afin qu'ils participent à la Bataille de la Marne.

Les circonstances de l'envoi des taxis parisiens[modifier | modifier le wikicode]

Depuis l'échec de la bataille des frontières (près de la Belgique) l'armée française est en retraite vers le sud. Fin août le territoire français est envahi. Les combats de retardement comme la bataille de Guise, s'ils permettent de sauver l'essentiel de la Ve armée du général Lanrezac, n'arrêtent pas les armées allemandes. Celles-ci, appliquant le plan Schlieffen, continuent leurs progressions vers Paris en refoulant devant elles les Français, et le corps expéditionnaire britannique.

Le gouvernement français quitte la capitale et se replie à Bordeaux. La défense du camp retranché de Paris est confiée au général Gallieni qui dispose de troupes nombreuses mais une partie d'entre elles sont épuisées et comporte de nombreux réservistes.

Début septembre des détachements de cavalerie français envoyés en observation des mouvements de l'ennemi montrent que l'armée du général Von Kluck (une partie de l'« aile marchante » de l'armée allemande) a changé de direction. Au lieu de contourner Paris par l'ouest elle semble le faire par l'est. De ce fait elle se présente « de flanc » aux troupes stationnées à Paris. Cette situation lui est défavorable car elle se prête à une contre-attaque française. C'est pour cette raison que le général Joffre le commandant en chef français décide d'arrêter la retraite et de livrer bataille sur les bords de la Marne.

Les taxis de la Marne[modifier | modifier le wikicode]

Un fantassin français en pantalon rouge et l'arme aux pieds, avec son barda posé à côté de lui
Un fantassin français de 1914 avec son barda (équipement)

Les troupes françaises en retraite sont à bout de souffle. Le général Gallieni propose alors d'envoyer 6 000 soldats du camp de Paris. Pour les transporter rapidement et dans de bonnes conditions, il réquisitionne les taxis circulant dans Paris2. Ce transport de troupes a eu lieu entre les 6 et 8 septembre 1914. Il a coûté 70 000 francs-or 3 au gouvernement car les taxis ont été remboursés pour la « course » qu'ils avaient faite.

Les taxis ont en effet déclenché leur compteur (une invention datant de 1903). Certains ont affiché une centaine de kilomètres, d'autres près de 200, en raison des allers-et-retours entre les gares de Gagny et de Livry-Gargan où les soldats étaient embarqués et Nanteuil-le-Haudoin ou Silly-le-Long leur point de chute à proximité des bords de la Marne. Le déplacement était fait à la vitesse d'environ 25 km/heure.

Les taxis transportaient 5 soldats avec leur bardas (soit plus de 8 kg chacun, sans compter le fusil). Comme leurs passagers étaient plus de trois, et que la course avait lieu en dehors de Paris on appliquait le tarif réglementaire soit 75 centimes pour les 750 premiers mètres puis 10 centimes tous les 250 mètres supplémentaires. L'heure d'arrêt étant facturée 2,50 francs. Les diverses compagnies de taxis ont empoché près des trois quarts de la somme, les chauffeurs se partageant le reste 4.

En fait les soldats transportés ont surtout été placés en seconde ligne. Mais la portée psychologique de l'épisode a été considérable.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. à l'époque il y avaient 12 000 taxis dans Paris, mais près de 7000 d'entre eux n'avaient plus de chauffeurs du fait de la mobilisation
  2. il y eu aussi des autobus qui pouvaient transporter de 20 à 30 soldats
  3. Soit l'équivalent actuel d'environ 233 000 euros
  4. à l'époque un ouvrier gagnait 10 francs par jour

Source[modifier | modifier le wikicode]

  • 1914, la grande illusion. Jean-Yves Le Naour. Perrin.
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