Tardigrade

Tardigrade

Deux oursons d'eau (Hypsibius dujardini), vus au microscope électronique

Nom(s) commun(s)	Tardigrade, Ourson d'eau
Nom scientifique	Embranchement des Tardigrada
Milieu de vie	Milieux humides, notamment dans la mousse et le lichen

Taille	souvent moins de 1mm ; jusqu'à 1.5 mm de long pour les plus grands


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Les tardigrades (parfois appelés oursons d'eau à cause de leur forme) sont des animaux minuscules (les plus grands dépassent à peine le millimètre), proches parents des arthropodes. On en connaît plus de 1000 espèces différentes, dans toute sorte de milieux, aussi bien sur terre que dans les océans. Ce sont parmi les animaux les plus cosmopolites qui soient.

Place dans le règne animal[modifier | modifier le wikicode]

Les tardigrades (nom scientifique Tardigrada) forment un embranchement, à l'intérieur du groupe plus grand des Panorthropodes (Panarthropoda). Le groupe des Panarthropodes contient aussi (comme son nom l'indique) l'embranchement des arthropodes (nom scientifique Euarthropoda, les « vrais arthropodes »), c'est-à-dire les insectes et les crustacés. Le lien de parenté exact entre ces deux embranchements (tardigrades et arthropodes) n'est pas connu avec certitude.

On trouve parfois aussi des théories farfelues comme quoi les tardigrades, à cause de leur très grande résistance, seraient d'origine extraterrestre, mais cela n'a aucun fondement. Leur place dans le règne animale est au contraire assez bien connue.

Description[modifier | modifier le wikicode]

Leur corps est recouvert d'un exosquelette articulé, en quatre parties. Ils possèdent quatre paires de pattes. Leur nom, tardigrade, veut dire « qui marche lentement ». Il arrive que les tardigrades soient cannibales. Les tardigrades vivent entre un et deux ans pour les espèces aquatiques et entre 15 et 30 mois pour les espèces terrestres (sans compter leurs états de dormance). En 2015, le record de la plus longue période de dormance d'un tardigrade en laboratoire était de 9 ans, suite à laquelle les tardigrades se sont réveillés bien vivant. Puis en 2016, des japonais ont découvert deux tardigrades ainsi qu'un œuf en état de dormance depuis 30 ans et demi, qu'ils ont par la suite réveillés.

Habitat[modifier | modifier le wikicode]

Les tardigrades vivent un peu partout dans le monde, dans différents milieux humides, notamment la mousse et les lichens, y compris là où les conditions de vie sont extrêmes, de l'Himalaya (plus de 6000 mètres d'altitude) aux profondeurs de l'océan (à 4000 mètres de profondeur) ou en région polaire. Quand la nourriture ou l'eau vient à manquer, ils se déshydratent (le processus est appelé « cryptobiose ») et remplacent l'eau de leur corps par un sucre qui conservera leurs cellules. En plus de cela, ils s'entourent d'une boule de cire appelée "tonnelet", pour se protéger. Cela leur permet de survivre dans des conditions extrêmes (chaleur jusqu'à +150 °C, froid jusqu'à -272 °C, fortes pressions, radiations...). Les tardigrades ne possèdent pas tous les mêmes capacités de résistance.

Capacités de résistance[modifier | modifier le wikicode]

Vide spatial

Certaines espèces de tardigrades sont capables de résister au vide spatial. C'est lors de la mission FOTON-M3 que des tardigrades y ont été confrontés. Certains ont survécus.

Pression

Les tardigrades ont la capacité de résister à de très fortes pressions.

Radiations

Les tardigrades sont capables de supporter de forts taux de radiations, car l'une des protéines qui les protègent du dessèchement, les protége aussi des rayons-X.

Produits toxiques

Les tardigrades possèdent une forte résistance aux produits toxiques, grâce à la chimiobiose, lorsque le métabolisme du tardigrade est totalement arrêté.

Sel

Les tardigrades peuvent résister à un taux de sel très élevé grâce à leur tonnelet.

Déshydratation

Les tardigrades peuvent faire varier la quantité d'eau dans leur corps, ce qui leur permet de supporter des conditions de très forte sécheresse. Ils peuvent passer d'une quantité de 80% d'eau à seulement 3% sans en être dérangés. Si le manque d'eau persiste, ils rentrent en cryptobiose (sans la moindre goutte d'eau dans leur corps) et peuvent rester dans cet état pendant plus de 10 ans.

Il ne faut pas toutefois exagérer cette résistance, car si les tardigrades sont étonnamment résistants, ils ne sont pas indestructibles non plus. Par exemple, une partie des tardigrades qu'on avait sorti dans le vide spatial sont morts, et même un tardigrade en cryptobiose ne peut survivre éternellement dans cet état, même si la limite de durée n'est pas précisément connue (au moins plusieurs années, peut-être plusieurs décennies, mais à long terme il ne faut pas oublier que son matériel génétique finit par se dégrader sans être réparé puisque son métabolisme est inactif). Enfin, lorsqu'il ne sont pas en état de cryptobiose, lorsqu'ils sont normalement actifs, les tardigrades ont une durée de vie assez courte, seulement quelques mois à 1-2 ans (comparable à un hamster ou une souris), et leurs cellules, contrairement à la plupart des animaux pluricellulaires, ne se divisent pas.

Note importante : il s'agit ici de conditions de survie et non de vie normale. Il ne faut pas confondre avec les organismes extrêmophiles (chaleur, pression, acidité, salinité, etc.) pour qui ces conditions « extrêmes » (par rapport à nous bien entendu) sont les conditions normales dans lesquelles ils vivent (et qui peuvent d'ailleurs mourir dans des conditions qui sont normales pour nous, mais intolérables pour eux).