Tamboho

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Tamboho en ruine

Les tamboho sont des murs anciens qui se trouvent à Madagascar. Tamboho est un mot qui signifie mur en malgache. Situés sur les plateaux centraux du pays, ils sont des vestiges de l’histoire du royaume Merina (Imerina) qui gouvernait les hautes terres centrales de Madagascar, peuplées par l'ethnie Merina.

Ils avaient de multiples fonctions, de la défense militaire à la protection de troupeaux. Ils étaient construits en plusieurs couches à partir de terre et de foin puis la chaleur les séchait. La construction de murailles en terre est due au fait que les malgaches ne construisaient pas de structures en pierre autres que les tombeaux.

Aujourd'hui, quelques murs subsistent dans les campagnes de Madagascar à l'état de ruines.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Les premiers murs sont très anciens et les dernières constructions de tamboho datent du XIXe siècle. Elles disparaissent avec la colonisation française qui a apporté de nouvelles méthodes de construction.

Ils constituaient des murailles de défense pour les palais (Rova) ou dans les villages. Ils sont fabriqués à partir de terre, car dans les traditions malgaches, les constructions en pierre sont réservées aux tombeaux.

Aujourd'hui les murs sont à l'état de vestiges. Les fissures qu’on retrouve habituellement sur ces murs sont dus au fait que la terre a séché. Néanmoins, ces murs, aujourd'hui âgés parfois de plusieurs siècles restent très solides.

De nos jours, les tamboho ne se retrouvent que dans les milieux ruraux ou les campagnes éloignés. Le travail colossal que sa construction engendrait a poussé les gens à abandonner peu à peu cet aspect de la culture malgache. Les connaissances se sont perdues et la composition exacte du mélange pour obtenir la même solidité n'est plus connue. De plus, l'unification du pays et l'évolution des techniques militaires ont rendu ce genre de défenses inutiles.

Fonctions[modifier | modifier le wikicode]

Ces murs avaient plusieurs fonctions socio-économiques. Ils pouvaient constituer un simple parc à bœuf (valan’omby) de forme circulaire. Ils délimitaient les domaines d’habitation comprenant trois ou quatre maisons et un tombeau (forme rectangulaire). Lorsque les tamboho délimitaient un village, ils étaient parfois entourés de fossés pour augmenter les défenses.

Fabrication[modifier | modifier le wikicode]

Les matériaux nécessaires[modifier | modifier le wikicode]

Les matériaux nécessaires à la construction étaient de la terre rouge, de l'eau, de la bouse de zébu et du foin.

Le nom scientifique de la terre rouge est la latérite. Il s'agit d'un type de terre que l'on trouve dans les régions tropicales, et donc à Madagascar. La bouse de zébu sert probablement à rendre le mur plus imperméable une fois sec. L'eau sert à fluidifier le mélange et le foin sert à renforcer la structure du mur.

Les étapes de la construction[modifier | modifier le wikicode]

Un tamboho de plus de sept couches

Après avoir rassemblé les matériaux, il fallait les faire piétiner par des zébus de manière à ce que le mélange soit bien homogène. Une première couche de terre était ensuite étendue et laisser à sécher durant une journée. Le jour suivant, une nouvelle couche était ajouté, et ainsi de suite.

Le nombre de couches avait son importance. Il devait d'ailleurs toujours être impair. Le nombre de couches définissait le rang social et la richesse des propriétaires. Un tamboho peut avoir entre 5 à 9 couches et montait à onze couches au maximum. Par exemple, un mur de 5 couches appartenait à une famille modeste, celui de 7 couches à une famille aisée, pour une famille riche c’était 9 couches et les constructions royales avait des tamboho de onze couches.

Des tamboho particuliers[modifier | modifier le wikicode]

La protection des rovas[modifier | modifier le wikicode]

Les rovas étaient des enceintes royales fortifiées habités par des nobles. La fonction de ces enceintes à Madagascar était la même que celle des châteaux forts en Europe. Ils étaient défendus par des tamboho dans lesquelles de la paille de riz séchée étaient ajoutées pour renforcer la structure du mur. Le système de défense était complété par des douves sèches (hadifetsy) et de profondes tranchées défensives (hadivory). Ces défenses étaient typiques du royaume Merina qui perdura de 1525 à 1897. Elles protégeaient le rova des assaillants.

Le Palais de la Reine à Antananarivo[modifier | modifier le wikicode]

Des œufs ont été spécialement ajoutés au mélange ordinaire lors de la construction du tamboho du Palais de la Reine à Antananarivo. Ce palais a été construit au XIXe siècle et constitue le monument le plus important de la ville.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 27 juillet 2020.
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