Tabac

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Pieds de tabac en fleur

Le tabac est une plante dont on utilise les feuilles pour faire des cigares, des cigarettes ou du tabac à pipe. Cette plante est riche en nicotine, un produit chimique stimulant. On désigne aussi par tabac les feuilles séchées, roulées sous forme de cigare ou en poudre sous forme de cigarette.

L'usage du tabac comme stimulant s'est généralisé sur la planète entière depuis la découverte des Amériques par les Européens, aux XVe et XVIe siècles.

Dangers liés à la consommation du tabac

Le tabac est une drogue qui se consomme fumée (sous forme de cigarette, par exemple) et crée une très forte dépendance physique et psychique, liée à la nicotine. La fumée de tabac contient des substances toxiques et cancérigènes. Il favorise de nombreuses maladies cardio-vasculaires et respiratoires. Les personnes les plus exposées sont les fumeurs eux-mêmes, mais comme le danger vient de la fumée, leur entourage est également en danger.

Pour en savoir plus, lis l’article : Cigarette.

La plante

Le tabac est une plante de la famille des solanacées (comme la pomme de terre, l'aubergine, la tomate...). C'est une plante annuelle à tiges herbacées qui atteint un mètre de haut. Les feuilles sont larges et isolées. La cime est plus ou moins ramifiée.

Les fleurs sont hermaphrodites, formant des corolles en tube plus ou moins renflé. Il y a cinq lobes de couleur rose, rouge, jaune ou blanche.

Le fruit est une baie qui contient des graines de très petites tailles (de 12 000 à 30 000 par gramme) en forme de rein.

Le genre Nicotiana regroupe environ 60 espèces.

À l'état sauvage, le tabac est une plante des régions tropicales américaines (Mexique, Sud des États-Unis, Brésil, Antilles).

Culture du tabac

Champ de tabac, aux États-Unis

Après la découverte de l'Amérique par les Européens, le tabac se répand dans le monde. On le trouve entre le 60° parallèle nord et le 25° parallèle Sud. En Europe seuls les îles Britanniques et les pays scandinaves n'en cultivent pas. En France le tabac est surtout cultivé dans le Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées), et dans la plaine d'Alsace.

Exigences du tabac

La plante pousse dans les régions où il fait de 15 °C à 38 °C pendant la saison végétative (printemps, été). Le cycle végétatif est court (moins de cinq mois). Il demande une fin de cycle de la chaleur et pas de pluie. Les 9/10e du poids sont obtenus dans les deux derniers mois de la croissance.

Le tabac est une plante peu exigeante pour la qualité des sols. Mais il préfère les sols légers argilo-calcaires ou argilo-siliceux. Le tabac est une plante très gourmande en engrais (en azote il consomme 50% de plus que les betteraves fourragères et 7 fois plus que le blé d'hiver, pour la potasse c'est 25% de plus que la betterave et 24 fois plus que le blé).

Les opérations de culture

La culture du tabac demande beaucoup de travail.

  • La préparation des plants : Les plants de tabac naissent sous châssis couverts au moins pendant les deux premières semaines. Les semailles ont lieu à partir de la seconde quinzaine de mars, voire au début avril. Les graines sont si fines qu'il faut les mélanger à du sable ou de la cendre pour obtenir une répartition régulière.
  • Le repiquage des plants : Les jeunes plants (qui ont 6/8 cm de haut et possèdent 6/8 feuilles) sont repiqués au bout de deux mois. On plante entre 30 000 à 45 000 plants à l'hectare de culture. Cette opération est mécanisée. Plus les plants sont espacés plus ils produisent de nicotine et le tabac sera corsé.
  • La surveillance de la croissance nécessite des opérations régulières, avec épandage de pesticides pour éviter les maladies et les parasites. L'arrosage doit être fréquent.
  • L'écimage : Pour éviter que la plante ne pousse trop en hauteur il fait l'écimer en coupant le sommet de la tige. On ne garde qu'une dizaine de feuilles. La vigueur de la plante est telle qu'il faut interdire la repousse d'un bourgeon en cicatrisant à l'aide de produits chimiques la plaie de l'écimage. Si l'écimage est léger (on conserve qu'une douzaine de feuilles) la teneur en nicotine sera plus faible.
  • La récolte commence dès que les feuilles de la base commencent à être plus claires et que les feuilles hautes portent des marbrures jaunâtres. La date de récolte va jouer un grand rôle pour la qualité finale du produit. La tige peut être coupée à la base, le champ est récolté en un seul passage ou bien on effeuille la plante en prélevant d'abord les feuilles de la base, puis celles du milieu et enfin celles du haut, de ce fait l'opération se déroule sur plusieurs semaines. Cette dernière méthode demande une main-d'œuvre nombreuse.

Préparation du tabac pour l'industrialisation

Séchoir à tabac en Pologne

Pour pouvoir être consommée la feuille de tabac doit subir plusieurs opérations qui visent à lui faire perdre son humidité.

  • La dessication qui a lieu dans des séchoirs ventilés le plus souvent édifiés à proximité des champs (donc ces constructions appartiennent à l'agriculteur). La feuille doit perdre 60% de son humidité. La couleur passe du vert pâle au jaune puis au brun sous l'effet de l'oxydation. L'opération de séchage dure environ 5 à 6 semaines. Les tabacs séchés selon cette méthode donneront les tabacs noirs destinés aux cigares et cigarettes, surtout en France, en Amérique centrale et Amérique du Sud. On peut faire un séchage à l'air chaud, qui donnera des tabacs de coloration jaune clair. C'est une méthode très utilisée en Amérique du Nord, en Chine.
  • La fermentation est nécessaire pour ôter l'humidité résiduelle et donne un « bon » goût au tabac. Les feuilles sont empilées en bancs qui sont accolés. La fermentation naturelle dégage de la chaleur avec une température d'environ 40/50 °C. Régulièrement il faut défaire les bancs et ramener au centre ceux qui étaient en périphérie afin d'homogénéiser la fermentation. On peut provoquer la fermentation en soumettant les feuilles à l'action d'une source de chaleur (environ 60 °C) dans une atmosphère dont on contrôle l'humidité (70 à 80%).

Fabrication des produits tabagiques

Cigarière à Majorque

Le tabac est consommé sous forme hachée (cigarette ou pipe), sous forme de feuilles enroulées (cigares), mais il peut également être mis en poudre pour être prisé (autrefois on pouvait également chiquer un morceau de tabac en le mastiquant pendant un long moment dans la bouche ... puis on recrachait la salive imbibée de nicotine).

Avant de hacher les feuilles il faut les trier pour ôter celles qui sont moisies, enlever le pétiole, séparer la partie fine de la feuille des côtes (qui seront hachées à part).

Ensuite on procède à un mélange de feuilles (de variété et d'année de production différentes) pour donner le goût caractéristique au produit.

Cigarettes

Les feuilles sont alors hachées. Il peut être nécessaire de réduire encore l'humidité en torréfiant le « hachis » dans des fours puis de laisser le tout refroidir. Certains fabricants rajoutent des substances qui donnent une odeur (flavor) au tabac, (c'est le cas pour les cigarettes au « goût américain »). On peut alors empaqueter le produit et l'envoyer dans les ateliers de confection des cigarettes ou de tabac à pipe.

La fabrication des cigarettes est faite automatiquement. Un boudin de tabac haché est enroulé en continu d'un voile de papier. Dans le cas de cigarettes à bouts filtres, on intercale des filtres d'une longueur double du filtre final : il sera tranché en deux. Le boudin enrobé de papier est alors tranché à la longueur voulue.

Cigares

Les cigares qui sont formés de feuilles entières sont composés de trois parties :

Narguilé
  • l'intérieur ou tripe formé de feuilles enroulées ou de fragments de feuilles
  • une sous-cape, qui est une feuille entière enroulée autour de la tripe le tout donne la « poupée ».
  • la cape une feuille entière de tabac de qualité qui enveloppe la poupée.

La fabrication de cigare se fait encore à la main pour les cigares de luxe.

Narguilé

Le narguilé ou chicha est une élégante pipe à eau, très populaire au Proche-Orient et en Afrique du Nord. La fumée du tabac, mélangé à de la mélasse et du charbon de bois, passe à travers un réservoir d'eau parfumée et finit par un long tuyau souple pourvu d'une embouchure.

On pourrait penser que la nocivité du tabac se trouve très amoindrie par ce dispositif. Hélas, c'est tout le contraire qui se produit : des études ont montré que, par rapport à une cigarette, le fumeur de narguilé inhale autant de fumée que s'il fumait 50 à 100 cigarettes : moins de nicotine, certes, mais énormément plus de monoxyde de carbone et autres produits cancérigènes comme les goudrons.

De plus, l'habitude de faire passer l'embouchure d'un fumeur à l'autre n'est pas sans risque de contagion : la propagation de virus comme celui de l'herpès buccal est à redouter et à prendre très au sérieux.

Voir aussi

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