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Système de Law

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Portrait de John Law.

Le système de Law est un système financier mis en place en France à l’époque de la Régence, pendant la minorité du roi Louis XV. Ce système a été conçu par le financier écossais John Law. Il est adopté en 1716 en France et, après avoir eu beaucoup de succès, il s'achève en 1720 par une faillite et de nombreuses personnes sont alors ruinées.

Le système de Law peut être considéré comme l'« ancêtre » de notre système bancaire actuel.

Situation économique de la France au début du XVIIIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

À la fin du règne de Louis XIV, la France connait une situation économique très difficile. Cette situation est due en grande partie aux guerres quasiment incessantes décidées ou subies par Louis XIV, guerres qui ont eu un important coût financier.

Le financier John Law (1671-1729) imagine un système monétaire qui consiste à échanger les pièces de monnaie en métal contre du « papier-monnaie ». Law présente son système monétaire à la Cour de France et il est reçu par Nicolas Desmarets (le contrôleur général des Finances de Louis XIV), mais son système n'est pas retenu par le roi. Après la mort de Louis XIV, le Régent adopte le système imaginé par John Law, dans le but de rétablir les finances, de rembourser la dette publique et de faciliter le commerce.

Succès...[modifier | modifier le wikicode]

Un billet de 100 livres tournois de 1720.

La Banque générale (renommée par la suite Banque royale) est fondée en 1716 ; elle s'installe rue Quincampoix1 à Paris. Ce nouveau système monétaire provoque un engouement important, de nombreuses personnes déposent à la Banque leurs pièces d'or et d'argent. Elles deviennent actionnaires de la Banque et reçoivent un billet en papier de la valeur des sommes déposées.

Les sommes déposées par les actionnaires sont destinées à financer, pour le compte de la Compagnie des Indes, des bateaux expédiés vers les colonies françaises pour en ramener les épices et autres produits, qui seront ensuite revendus à bon prix en France. La rue Quincampoix devient le théâtre d’une grande activité boursière, des négociants achètent des actions qu'ils revendent ensuite à un prix plus élevé. John Law est à la tête de la Banque royale et de la Compagnie des Indes sur lesquels reposent son système monétaire. En janvier 1720, Law est nommé Contrôleur général des Finances2 par le Régent.

... et faillite du système[modifier | modifier le wikicode]

En 1720, des spéculateurs font monter les actions à un prix très élevé. Les actionnaires se présentent à la banque pour échanger leurs billets-papier contre de la monnaie en or et en argent. Mais la banque ne possède pas les réserves suffisantes pour pouvoir honorer toutes les demandes ; en mars 1720, la banque est déclarée en banqueroute (elle ne peut plus rembourser ses dettes) et nombre d'actionnaires se retrouvent pratiquement ruinés.

Avec beaucoup de sang-froid, le Régent charge alors des « financiers de la vieille école »3 : les frères Pâris, et notamment Joseph Pâris Duverney, de liquider au mieux le Système, avec comme objectif le rétablissement des finances et de l'économie du royaume. Pâris Duverney s'attelle à la tâche durant toute l'année 1721 et y fait preuve de beaucoup d'efficacité. C'est ainsi que les choses rentrent à peu près dans l'ordre, même si nombre de rentiers et de communautés religieuses sortent très appauvris de la crise, pour ne pas dire ruinés.

Quant à John Law, il a dû, après le krach boursier, s'enfuir précipitamment pour Bruxelles, le 9 décembre 1720. Il n'a plus un sou vaillant. Il meurt à Venise en 1729.

Dans la littérature[modifier | modifier le wikicode]

  • Dans Le Bossu de Paul Féval paru en 1857, Henri de Lagardère (le héros du roman) apparait rue Quincampoix pendant l'activité financière provoquée par le système de Law ; Lagardère est méconnaissable sous son déguisement de Bossu inoffensif, rôle qu'il joue afin de pouvoir démasquer le « traître » de l'histoire.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Cette rue existe encore de nos jours, elle est située dans les IIIe et IVe arrondissements de Paris.
  2. À la fois ministre des Finances et plus que cela. Sous l'Ancien Régime, les attributions du Contrôleur général sont immenses. "Patron" d'un collège de 5 à 7 intendants des finances (ses seconds, mais également ses collaborateurs), il administre non seulement les finances et la fiscalité, mais aussi les affaires économiques, le commerce, l'industrie, les mines, les ponts et chaussées, les eaux et forêts... soit six ou sept départements, qu'on appellerait aujourd'hui des ministères (d'après François Bluche, Louis XV, Édit. Perrin, 2003, p. 255).
  3. Pierre Gaxotte, Le Siècle de Louis XV, Fayard, 1974-1997, p. 73.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Lien externe[modifier | modifier le wikicode]

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