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Soldat du Premier Empire

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Le soldat du Premier Empire a été l'instrument, humain, dont s'est servi Napoléon Ier pour faire la guerre en Europe entre 1800 et 1815, au moment des guerres napoléoniennes.

Le soldat est recruté par le service militaire obligatoire, mais il y a de nombreux moyens d'y échapper. Comme la guerre est permanente, il n'y a pas de période de formation à l'arrière, le métier s'apprend en combattant. Il n'y a que pendant la bataille que le soldat est discipliné, pendant les déplacements il doit se débrouiller pour vivre. On attend seulement de lui qu'il soit au moment prévu sur le lieu fixé par l'empereur et qu'il s'y batte bien. Napoléon, qui pourtant n'était pas économe de la vie de ses soldats, savait cultiver une certaine familiarité avec eux, pendant longtemps il a été très populaire.

Le recrutement militaire[modifier | modifier le wikicode]

Chasseurs à pied de l'infanterie légère.

Le service militaire obligatoire[modifier | modifier le wikicode]

Les soldats sont recrutés en fonction de la loi proposée en 1798 par le général Jourdan, un ministre du Directoire. Le service militaire est obligatoire pour les jeunes hommes âgés de 20 à 25 ans.

Cependant les hommes mariés veufs ou divorcés et qui sont pères de familles sont dispensés. Il s'agit en effet de ne pas avoir à payer de pension aux veuves et aux orphelins. Les jeunes hommes qui sont soutiens de famille, c'est-à-dire dont le travail est nécessaire pour faire vivre sa mère veuve ou ses frères orphelins, ainsi que les séminaristes sont aussi exempts.

Le tirage au sort et le rachat[modifier | modifier le wikicode]

Tous les jeunes gens non dispensés qui ont l'âge requis ne font pas le service. En effet il existe le système du tirage au sort (loi du 26 août 1805)

Jusqu'en 1813, chaque année les jeunes gens d'une même année sont réunis et se présentent à un « conseil de révision » qui est présidé par le sous-préfet. A l'occasion de la visite médicale on élimine ceux qui physiquement ne font pas l'affaire (essentiellement les ouvriers dont la forme physique laisse à désirer le plus souvent) ou ceux qui parviennent à simuler un trouble physique ou mental incompatible avec la fonction de soldat.

Les jeunes gens tirent au sort un numéro : s'il est inférieur au nombre de recrues que le département doit fournir, le jeune homme devient soldat. Mais il peut se faire remplacer par un volontaire attiré par le métier des armes.

Depuis 1802, il peut fournir un remplaçant. Car certains hommes se procurent des revenus en faisant du remplacement militaire. Il y a même des agences qui mettent en contact ces hommes et les familles qui ne désirent pas voir leurs fils partir à la guerre. Ce rachat favorise les familles riches (en Côte-d'Or un remplaçant coûte de 1900 à 3600 francs alors que la journée de travail d'un ouvrier est au maximum de deux francs).

Réfractaires et déserteurs[modifier | modifier le wikicode]

Voltigeur et carabinier de l'infanterie légère en cours de déplacement 1809

Ceux qui n'ont pas la « vocation militaire » et qui ont tiré un « mauvais numéro » peuvent ne pas se présenter au conseil de révision. Ils sont alors considérés comme réfractaires. Ils sont recherchés par la gendarmerie. Pour les dissuader de s'enfuir et les faire revenir chez eux, en 1802 on met à l'amende les parents. Mais à partir de 1807, on impose à leur famille la présence d'un garnissaire, soldat qui vit dans la demeure familiale jusqu'au retour du réfractaire.

D'autres préfèrent déserter en cours de chemin entre leur domicile et leur lieu d'affectation. Les déplacements se faisant à pied sous la conduite d'un vieux soldat il est alors facile d'échapper à sa surveillance.

L'appel par anticipation[modifier | modifier le wikicode]

La guerre étant permanente avec l'Europe, et les armées étant sur plusieurs théâtres d'opération, Napoléon a besoin de plus en plus de soldats.

Ne voulant pas remettre en cause le système du tirage au sort et du remplacement (qui favorise la bourgeoisie qui est son soutien politique), Napoléon demande que de nouveaux effectifs soient pris dans les classes d'âge ayant déjà été mises à contribution. En 1805, pour former la « Grande armée », il demande que les classes de 1800 à 1804, fournissent chacune 30 000 hommes supplémentaires.

En 1813, après la désastreuse campagne de Russie, il faut appeler les classes d'âge en avance, pour remplir les rangs. Des adolescents de moins de vingt ans, les « Marie-Louises » du nom de l'impératrice, vont ainsi faire les campagnes d'Allemagne (1813) et de France qui voient le repli continuel des armées françaises, l'évacuation de l'Allemagne et l'invasion de la France. Napoléon y gagnera le surnom d'« Ogre ».

La formation des soldats[modifier | modifier le wikicode]

Cuirassier blessé. Tableau de Théodore Géricault. 1814

La nouvelle recrue qui quitte sa famille est expédiée vers le lieu de stationnement de l'armée, souvent à l'étranger, en Allemagne, en Italie, en Espagne. La formation reçue en cours de route est rudimentaire. Ce qui est d'abord demandé au soldat c'est d'être un bon marcheur, de pouvoir se déplacer rapidement, plus vite que les soldats ennemis, pour être sur le champ de bataille au moment voulu. Le reste s'apprend au contact des anciens et pendant les combats.

Les nouveaux soldats sont habillés et armés comme on peut. La tenue réglementaire, celle que l'on voit sur les illustrations, n'est portée que pendant la bataille, afin de reconnaître ceux de son camp. On met l'uniforme pour les parades qui marquent les entrées officielles en ville afin pour impressionner les civils. Le reste du temps, la tenue vestimentaire comme le comportement laissent à désirer.

La discipline[modifier | modifier le wikicode]

Les sous-officiers et les officiers subalternes sont issus du rang, c'est-à-dire des simples soldats. Les promotions au grade supérieur se font à l'issue de la bataille pour compléter l'encadrement en remplaçant les morts. Dans ces conditions l'obéissance n'est pas facile à obtenir de ses anciens camarades. Les chefs doivent avoir une forte personnalité et avoir fait leurs preuves au combat s'ils veulent s'imposer à leurs subordonnés. Beaucoup de promus sont d'excellents entraineurs d'hommes.

Pendant ses déplacements l'armée est un véritable troupeau. La direction à suivre, le lieu et la date du rassemblement sont donnés par les officiers... ensuite chacun se débrouille. Les soldats passent une bonne partie de leur temps à parcourir la campagne autour de leur route pour trouver leur nourriture. Ils ne regagnent leur compagnie qu'une fois leur approvisionnement fait. Une foule de «parasites» suit l'armée pour lui fournir ce qu'elle ne trouve pas sur place.

La discipline n'est rétablie qu'une fois les soldats arrivés sur le champ de bataille. Les régiments sont alors repris en main par les officiers supérieurs et les généraux.

La garde impériale[modifier | modifier le wikicode]

Grenadier de la Vieille Garde, assurant la protection de Napoléon sur le champ de bataille

La garde impériale était formée des troupes d'élite des armées napoléoniennes. Elle a été créée en 1799 sous le nom de garde consulaire et devient garde impériale en 1804 avec l'installation du Premier Empire. A l'origine elle servait à la protection rapprochée de Napoléon, puis devient une armée à elle seule.

En 1804, la garde impériale comprenant cinq mille fantassins, deux mille cavaliers et un contingent d'artillerie. À l'apogée de l'Empire, en 1812, la garde impériale disposait de près de cent mille hommes.

Les soldats de la garde étaient mieux nourris, mieux payés, mieux équipés et mieux soignés que leurs compagnons des autres régiments. Les soldats de la garde étaient en toutes circonstances vêtus de leur uniforme de parade. Les grades dans la garde étaient un échelon au-dessus par rapport à ceux des autres régiments. Les grenadiers de la garde, les « grognards », étaient les plus considérés, Napoléon entretenait avec eux une certaine familiarité et eux seuls osaient se plaindre («grogner») devant l'empereur.

Les régiments de la garde étaient très hiérarchisés. Au sommet de l'échelle, on trouvait la Vieille Garde. Ses soldats devaient avoir fait deux campagnes militaires et avoir servi au minimum pendant quatre années. La taille minimale réglementaire était de 1,65 m (la silhouette était beaucoup plus impressionnante avec le haut bonnet à poils des grenadiers). La Vieille Garde a fait toutes les campagnes militaires. Elle était engagée qu'avec retenue dans les batailles.

Entre 1806 et 1809, la guerre se déroulant en Allemagne et en Espagne, on recruta de nouveaux soldats qui formèrent la Garde Moyenne. Les étrangers étaient nombreux.

À partir de 1809, les meilleurs jeunes soldats enrôlés chaque année formaient la Jeune Garde.

Le 18 juin 1815, sur le champ de bataille de Waterloo, Napoléon fit entrer la Vieille Garde dans le combat alors que la situation française était désespérée. Elle ne parvint pas à disloquer les lignes anglo-hollandaises et elle dut reculer. En apprenant cette incroyable nouvelle une grande partie des soldats français se débandèrent. La Vieille garde se résigna alors à se faire hacher sur place sous le commandement du général Cambronne.

Vikilien pour compléter sur les guerres napoléoniennes[modifier | modifier le wikicode]

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