Saint-Malo

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Saint-Malo
Saint-Malo.
Saint-Malo.
Blason ville fr Saint-Malo.svg Arrondissement de Saint-Malo.PNG
Administration
Pays France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Arrondissement Saint-Malo
Intercommunalité Saint-Malo Agglomération
Maire Gilles Lurton (LR)
(2020-2026)
Code postal 35400
Démographie
Gentilé Malouins
Population municipale 46 097 hab. (2017)
Densité 1 260 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 35′ 21″ Nord
2° 00′ 28″ Ouest Cartes, vues aériennes et satellitaires
Altitude Min. 0 m
Max. 51 m
Superficie 36,58 km2
Liens
Site web ville-saint-malo.fr
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Saint-Malo est une commune française très touristique, située dans le département d'Ille-et-Vilaine, en région Bretagne.

Ses communes limitrophes sont Saint-Coulomb, Saint-Jouan-des-Guérets et Saint-Méloir-des-Ondes.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Jacques Cartier, figure emblématique de Saint-Malo.

Le nom vient de Saint Maclou, l'un des sept fondateurs de la Bretagne selon la tradition catholique. Véritablement, la ville fut fondée vers 1155.

Vers les années 1500, en partie grâce à la découverte des Amériques, Saint-Malo devient un grand port de commerce ; c'est un repère notoire pour les corsaires et explorateurs (comme Jacques Cartier né dans la ville même), et par conséquent, pour les armateurs.

Au XVIIe siècle, la Compagnie française des Indes orientales est créée, et dirigée à Saint-Malo ; elle permet à l'État français d'exploiter secrètement grâce à des corsaires les produits de colonies d'Amérique, théoriquement monopolisés ; on y trouve notamment de l'or (extrait au Pérou) qui servira à fondre la monnaie, des épices, des tissus, de la porcelaine, du cacao, etc.

Parallèlement, les corsaires malouins sont les premiers à pratiquer la guerre de course, véritable activité des corsaires de l'époque. Cette organisation martiale internationale consiste en un principe très simple : lorsque deux bateaux de nations différentes se rencontrent, ils ne se coulent pas. Ils attendent d'être assez proches, de manière à lancer l'abordage. Lorsque c'est chose faite, le but des deux camps est de faire tomber l'étendard du bateau ennemi disposé visiblement, et non pas de tuer l'équipage (comme le veut une idée très répandue).

La tombée du drapeau ennemi conduit à l'arrêt de la bataille navale, et ceux qui ont perdu leur drapeau sont considérés comme vaincus ; leur navire et son contenu sont réquisitionnés, et l'équipage est mis au fer. Ces expéditions très réglementées sont fondées sur la loyauté dont faisaient preuve la plupart des participants. Les corsaires légitimaient leurs expéditions grâce à une lettre de marque, garantie par le roi : ainsi, s'ils étaient faits prisonniers au terme d'une défaite, ils pouvaient être rendus à leur patrie au prix d'une somme payée par le roi, contrairement au sort des pirates qui étaient guillotinés vifs. Le roi leur assure protection, mais en contrepartie, les corsaires doivent, au retour de leur expédition, verser au roi un pourcentage considérable de leur gain de travail. Les corsaires passaient devant un tribunal qui enquêtait pour savoir si les biens ramenés avaient été obtenus en toute légalité. Le cas échéant, les parts étaient déterminées.

Les corsaires et les 130 armateurs malouins ont excellé dans l'entreprise de la guerre de course ; au XVIIIe siècle, une étude admet qu'ils possédaient 10 % du produit intérieur brut de la France, pourcentage considérable.

Maison professionnelle de l'armateur François-Auguste Magon, directeur de la Compagnie orientale des Indes.
Malouinière de la Chipaudière : une résidence de campagne.

Les armateurs disposaient chacun d'une maison professionnelle dans Saint-Malo qui leur servait de bureau et d'entrepôt, et d'une maison personnelle (une malouinière), souvent à la campagne, où leur famille habitait. Devant la sévérité des contrôles fiscaux et des réquisitions des biens acquis, ils organisaient solidairement des tactiques. Ainsi, l'une d'elles consistait à, lors de l'arrivée, sortir des bateaux et déclarer seulement une minorité de produits ramenés, à en laisser une quantité importante au fond du navire amarré sur la plage de la ville, et à revenir les chercher in petto, la nuit tombée. Mais les autorités remédièrent à ce contournement astucieux en mettant en place une patrouille de nuit dans la ville, et surtout, en libérant sur l'étendue de la plage de féroces chiens dressés pour tuer quiconque s'aventurerait sur les lieux. La riposte se mit alors en place ; les corsaires déposaient, avant d'accoster à Saint-Malo, une partie de leur butin sur un port à proximité d'où il était acheminé vers la maison de l'armateur. Alors, les autorités décidèrent de contrôler régulièrement les entrepôts des armateurs dans le but de vérifier l'exactitude des déclarations. Les armateurs se cotisèrent alors pour faire creuser un long souterrain situé sous la ville, qui reliait toutes les maisons des armateurs. Les marchandises étaient donc transférées à l'occasion des contrôles vers les entrepôts voisins par ce souterrain ; le souterrain en question fut comblé à la Révolution française.

Aujourd'hui, la ville contribue de manière importante au tourisme français avec son architecture médiévale et ses hôtels particuliers, mais continue accessoirement ses activités commerciales.

Architecture[modifier | modifier le wikicode]

La ville se déploie sur une sorte d'île. Le centre historique est fortifié par de très longs remparts, qui avaient pour fonction de se défendre d'attaques, très nombreuses à l'époque, notamment les zones essuyées contre les Anglais qui, persuadés de l'intérêt stratégique de la ville, ont longtemps voulu s'en emparer. Ils ont été complètement révisés par Vauban, qui a également disposé des petits forts de défense devant, et en pleine mer.

Les lieux attirent chaque année un grand nombre de touristes, par leur apparence médiévale. Beaucoup de bâtiments y bénéficient d'un classement au rang de monument historique.

La ville fortifiée de Saint-Malo, à marée basse.
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