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Mont Everest

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Le sommet de l'Everest éclairé par le Soleil.

Le mont Everest, le plus souvent simplement l’Everest, aussi appelé Chomolangma Feng1 (« Déesse mère des neiges » en tibétain) ou Sagarmatha (« Mère de l'Univers » en népalais), est un mont situé au centre de la chaîne2 de l'Himalaya, entre le Népal et le Tibet (situé en Chine), au sud de l'Asie centrale.

Son sommet est le plus élevé du monde : il y fait si froid que la neige ne fond pas de l'année. Les dernières mesures donnent une hauteur d'environ 8 848 m, mais sont généralement reconnues celles de 1999 : environ 8 850 m. Il fait partie des quatorze sommets de plus de 8 000 m, tous répartis entre l'Himalaya et le Karakoram3.

Après de nombreuses tentatives démarrées dans les années 1920, son ascension jusqu'au sommet fut finalement réussie en 1953 par le néo-zélandais Edmund Hillary et le sherpa népalais Tensing Norgay. D'autres furent couronnées de succès depuis, mais de tout temps eurent lieu des disparitions dramatiques.

Autour du nom[modifier | modifier le wikicode]

Le nom le plus connu[modifier | modifier le wikicode]

George Everest, celui qui a donné son nom à la montagne sans le vouloir

En 1842, George Everest, alors arpenteur en chef de l'Inde britannique4, fut le premier à officiellement enregistrer l'emplacement de la montagne (mais pas la hauteur de son sommet ; il fallut attendre encore 10 ans). Pour des questions pratiques, il le surnomma Peak XV (appellation anglaise à traduire par « pic XV » en français), car c'était la 15e montagne qu'il enregistrait dans la région. À l'époque, seul un repérage pouvait être fait à distance ; il ne pouvait être question de mesures sur place car le Népal et le Tibet étaient fermés aux étrangers5.

Plus de vingt ans plus tard est née, dans un étrange contexte, l'appellation la plus connue et la plus utilisée du plus haut sommet du monde (ce fait était alors établi depuis une dizaine d'années ; voir la section Évolution des mesures). En 1865, précisément, Andrew Waugh, le successeur d'Everest, a choisi le nom officiel d'Everest en son honneur, alors qu'Everest avait comme position qu'il valait mieux utiliser les noms locaux pour nommer des lieux. Waught s'en est ainsi expliqué par écrit :

« Mon respecté chef et prédécesseur le Colonel Sir George Everest m’a enseigné à désigner tout objet géographique par son véritable nom local ou indigène. Mais voici une montagne, probablement la plus haute au monde, dont nous n’avons pu trouver aucun nom local. L'appellation indigène, si elle en a une, ne sera très probablement pas découverte avant que nous soyons autorisés à pénétrer au Népal. En attendant, il m’incombe le privilège comme le devoir d’assigner … un nom, par lequel cette montagne puisse être connue des citoyens et des géographes et devenir un mot d'usage courant dans les nations civilisées. »6

Le sommet le plus élevé du monde[modifier | modifier le wikicode]

Radhanath Sikdar (Inde), le premier à avoir établi que le mont Everest était le point culminant du monde.

Le sommet, pas la montagne[modifier | modifier le wikicode]

L'Everest est le sommet le plus élevé du monde. Cette découverte fut faite au milieu du XIXe siècle (1852) par Radhanath Sikdar, un topographe et mathématicien indien originaire de Calcutta.

Cela ne signifie pas que l'Everest soit la plus haute montagne du monde si l'on se référe à sa base, autrement dit à la croûte terrestre. Les normes géographiques prévoient que le calcul de la hauteur d'un sommet soit compté à partir du niveau de la mer (ou « niveau zéro ») : l'altitude est donc prise en compte. La base réelle d'une montagne peut se situer au-dessous ou au-dessus du niveau de la mer. La plus haute montagne du monde est en fait un volcan : le Mauna Kea, à Hawaï, mesure 10 230 m si l'on considère la base sous-marine. Le Chimborazo, en Équateur, est simplement le sommet le plus éloigné du centre de la Terre. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une mesure relative à un point déterminé, le centre terrestre, ce dernier n'étant ni la base réelle de la montagne, ni un niveau moyen de référence. Il ne s'agit donc pas de hauteur, selon la définition du terme, d'autant que les plissements géologiques ne se produisent qu'à la surface de la croûte terrestre.

Évolution des mesures[modifier | modifier le wikicode]

Au fil du temps, les mesures ont varié et les moyens aussi (méthodes et outils) :

  • En 1852, les calculs de Sikdar établirent 8 839,20 m (en faisant des calculs à partir de points de référence déjà connus).
  • En 1954, environ 8 848 m furent trouvés par des chercheurs britanniques : il s’agissait de la moyenne de mesures faites à partir d'une douzaine d'emplacements autour de la montagne.
  • En 1992, cette mesure fut confirmée par des Italiens utilisant un appareil GPS.7
  • En 1999, des alpinistes états-uniens prirent également une mesure GPS, mais de 8 849,87 m (validée par la National Geographic Society)8.
  • En 2005, des scientifiques chinois obtinrent pour la première fois un résultat à la baisse : 8 844,43 m (± 0,21). Ils utilisèrent une technologie GPS sophistiquée, permettant d'exclure des calculs la couche de glace qui couvre le sommet.

Généralement, on se réfère à celle de 1999, qu'on arrondit à 8 850 m ; car la technologie utilisée est du même type que celle d'autres mesures récentes de sommets, comme celle du mont Blanc.

De cette altitude découlent la présence de « neiges éternelles », ainsi que des conditions particulièrement difficiles pour la survie de l'être humain, dues notamment au froid et au manque d'oxygène.

Une difficile conquête[modifier | modifier le wikicode]

Les premiers essais[modifier | modifier le wikicode]

George Mallory quelques années avant sa disparition

Atteindre le plus haut sommet du monde devint l'enjeu des hommes à partir du début des années 1920, mais il fallut attendre une trentaine d'années pour que l'exploit soit réussi.

Les sept premières expéditions, réalisées par des Britanniques, s'engagèrent du côté du Tibet, c'est-à-dire sur la face Nord.

L'Anglais George Mallory dirigea la première (1921) : c'était une reconnaissance pour trouver des itinéraires possibles et établir une carte exacte des environs de la montagne ; c'était aussi la première fois qu'un Occidental posait le pied sur l'Everest. Parti de Chantse, il découvrit le col Nord (7 066 m) et, comme il estima que cette voie — l'arête nord-est — était la plus sûre et la plus sensée, les expéditions suivantes tentèrent l'ascension en l'utilisant. Toutes furent infructueuses et Mallory, qui dirigea aussi la 2e (1922) et la 3e (1924), ne revint jamais de cette dernière, tout comme son équipier, l'Anglais Andrew Irvine. En 1999, soit 75 ans plus tard, le corps de Mallory a été retrouvé à quelques centaines de mètres du sommet.

Edmund Hillary et Tenzing Norgay, après leur ascension.

En 1933, 1935, 1936 et 1938, le succès ne fut également pas au rendez-vous.

L'exploit[modifier | modifier le wikicode]

Pendant les années 1950 et le début des années 1960, tous les grands sommets de l'Himalaya et, à la finale, du monde3 — plus de 8 000 m d'altitude — furent conquis. En 1952, une équipe suisse, aidée par le guide sherpa9 Tensing Norgay10, retenta l'expérience de l'Everest par l'arête Sud-Est, du côté du Népal (ce choix fut fait pour des raisons politiques, car la frontière tibétaine était fermée aux étrangers par la Chine depuis 1949), mais elle n'atteignit pas non plus son but.

Finalement, les premiers alpinistes à réussir de façon certaine furent en 1953 le Néo-Zélandais Edmund Hillary et Tensing Norgay, le même guide qui avait accompagné les Suisses l'année précédente, mais cette fois dans le cadre d'une expédition anglo-néozélandaise. Ils passèrent par la face Sud-Est, tout comme leurs prédécesseurs ; bénéficièrent notamment de vivres et d'oxygène laissés par ces derniers, aussi de l'expérience de Norgay ; et finirent par atteindre le toit du monde le 29 mai 1953.

Depuis la conquête[modifier | modifier le wikicode]

Les autres exploits[modifier | modifier le wikicode]

À pied[modifier | modifier le wikicode]

D'autres voies furent explorées, notamment celle de la face Ouest (la dernière face inexplorée) par des Américains, en 1963.

En tout, jusqu'en mars 2007 (donc en un peu plus d'un demi-siècle), 3 050 personnes ont réussi l'ascension (mais certaines ont péri en descente) :

Autrement[modifier | modifier le wikicode]

  • Le 14 mai 2005, un hélicoptère s'est posé sur le sommet et, 3 min 15 après, en a décollé. C'est aussi le record du monde du poser et décollage en altitude. L'hélicoptère était un Ecureuil/AStar350 B3 de la société Eurocopter (filiale du groupe aéronautique européen EADS). Celle-ci entendait ainsi prouver la supériorité de ses appareils pour travailler en altitude, suite aux essais infructueux de son concurrent américain Bell11.

Itinéraires et expérimentation[modifier | modifier le wikicode]

La face Nord (du côté du Tibet).
La face Sud (du côté du Népal).

En tout, on comptait quinze itinéraires en 1996. Parmi eux, deux principaux se distinguent :

  • l'arête12 du Sud-Est, par le Népal : cet itinéraire, emprunté par Hillary et Norgay, est au bout du compte le plus facile techniquement et donc le plus utilisé ;
  • l'arête du nord-est, par le Tibet.

Au début de ce siècle, près de 1 500 personnes s'étaient déjà risquées dans l'aventure. Mais l'Everest est réservé aux spécialistes : pour envisager son ascension, il faut être un alpiniste confirmé, habitué au grand froid et en excellente condition physique. 176 personnes y ont en effet trouvé la mort entre 1922 et 2003, y compris des alpinistes très aguerris.

La meilleure période est le printemps (avril-mai).

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • [Everest]. Wikipedia. (Page consultée le...)
  • Everest. Zone Himalaya (Page consultée les...)

Liens choisis[modifier | modifier le wikicode]

  • Photo satellite de l'Everest. Lexilogos. [Page consultée 4 août 2007]
  • 1953-2003 - 50e anniversaire de l'ascension de l'Everest : plein d'infos et d'images sur des héros de l'Everest (dont un certain nombre est cité dans le présent article), comme Tensing Norgay et Edmund Hillary, Reinhold Messner, Junko Tabei, etc. Bernard Voyer (explorateur, alpiniste et conférencier français). [Page consultée le 29 novembre 2007]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Aussi transcrit en Chomolungma.
  2. Une chaîne de montagnes est une suite de massifs formant un ensemble montagneux plus ou moins continu.
  3. 3,0 et 3,1 Les autres sont l'Annapurna, le Broad Peak, le Cho Oyu, le Dhaulagiri, le Gasherbrum I, le Gasherbrum II, le K2, le Kanchenjunga, le Lhotse, le Makalu, le Manaslu, le Nanga Parbat et le Shishapangma, répartis entre l'Inde, le Pakistan, le Népal et la Chine.
  4. L'Inde était alors colonisée par le Royaume-Uni.
  5. Il fallut attendre 1921 pour que le 13e dalaï-lama, souverain du Tibet et chef religieux des bouddhistes tibétains, ouvre le Tibet au monde extérieur et autorise une première expédition.
  6. Traduction d'une citation trouvée sur Everest, Wikipédia (consulté le 08/08/07).
  7. Everest, Chomolungma ou Sagarmatha. Zone Himalaya. [Page consultée le 2 décembre 2007].
  8. Une société américaine créée en 1888, dont le but est le développement et la diffusion de la connaissance géographique.
  9. Les Sherpas sont un peuple montagnard du Népal, originaire du Tibet.
  10. Son prénom est parfois transcrit par Tenzing.
  11. Source (info de l'AFP) : Records : Un hélicoptère se pose au sommet de l'Everest, Insolite ! Mais vrai.
  12. Ligne courbe ou brisée qui sépare les deux versants d’une chaîne de montagnes. - Source GFDL : Arête, Wiktionnaire.
Article mis en lumière la semaine du 11 février 2008.

27°59′17″N 86°55′31″E / 27.98806, 86.92528

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