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Roman courtois

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Un chevalier à pied combattant un dragon
Le combat d'Yvain et du dragon

Le roman courtois est un genre de récit qui apparaît dans la littérature française de langue romane au XIIe siècle (exemple: Tristan et Iseult) amour fidèle. Il traite des amours plus ou moins contrariés entre le chevalier et sa dame et des aventures qui en découlent.

Ce sont des récits destinés à un public aristocratique (de cort, la cour princière d'où le mot courtois). Le roman courtois décrit des aventures sentimentales, analyse les sentiments amoureux et décrit avec souvent un grand soucis du détail le mode de vie luxueux des nobles de l'époque.

Dans le roman courtois le chevalier parcourt le monde à la recherche d'aventures qui prouveront son courage. Il ne s'agit plus de montrer seulement sa force physique et son attachement aux liens de fidélité envers son suzerain comme dans les chansons de geste. Désormais, il faut aussi servir sa dame, qui bien souvent se montre sans pitié ou très exigeante pour son chevalier servant. Celui-ci doit montrer à la perfection les qualités attendues du chevalier. Pour mériter cet amour il doit accomplir de multiples exploits, comme combattre d'autres chevaliers mais aussi affronter des créatures extraordinaire et « merveilleuses ». Il rencontre et triomphe ainsi des géants, des dragons, des monstres.

Le roman courtois était destiné à être lu à haute voix (il est écrit en vers octosyllabes), certainement devant une petite assemblée (avec un public en grande partie féminin).

Les plus célèbres parmi les romains courtois sont Tristan et Iseut et les récits ayant pour héros le Roi Arthur et les nombreux chevaliers de la Table ronde.

Les romans antiques

À ses début la littérature courtoise est souvent une copie d'œuvres antiques célèbres. Les auteurs courtois s'inspirent fortement des Métamorphoses d'Ovide ou de l'Énéide de Virgile. Le « merveilleux » déjà présent dans les chansons de geste est toujours un ingrédient des récits. Seulement les héros de l'Antiquité deviennent des chevaliers chrétiens, les devins antiques sont des évêques catholiques.

Le Roman de Thèbes (vers 1150), s'inspire de la Thébaïde de Stace. Il raconte les aventures d'Œdipe et de sa famille. LEnéas (vers 1160) est copié sur l'Énéide qu'il transforme en roman galant. Benoît de Sainte-Maure, vers 1160, écrit le Roman de Troie (avec 30 000 vers).

Ces romans à l'antique assurent la transition entre la chanson de geste et le roman courtois proprement dit.

Le roman courtois

Le roman courtois puise son inspiration dans les histoires et légendes d'origine celtique. Elles baignent dans le merveilleux païen auquel s'ajoute la ferveur chrétienne. Mais le roman courtois bénéficie aussi d'autres influences comme celle de la littérature arabe (en particulier andalouse) voire des Mille et Une nuits.

Le roman courtois bénéficie de l'apport de la littérature des troubadours (en grande partie en langue d'oc). Dans cette France du Sud, du moins dans l'aristocratie, les femmes joue un rôle plus important qu'au nord du royaume. Les nombreux poètes occitans comme Bertrand de Born, Bernard de Ventadour... chantent la beauté des saisons, l'amour heureux, l'amour lointain. Aliénor d'Aquitaine, fille du duc et troubadour Guillaume d'Aquitaine, reine de France importe au Nord les douceurs régnant dans ses possessions du sud-ouest. Ses filles Aelis de Blois et Marie de Champagne, protectrice de Chrétien de Troyes, diffusent ces valeurs.

Le roman courtois s'appuie sur les transformations opérées dans le monde des militaires professionnels que sont les chevaliers. L'action de l'Église catholique a adouci les mœurs jusque là très brutaux et frustres des guerriers (la Trêve de Dieu, l'aspect religieux de la cérémonie de adoubement du chevalier...). Les récits de la vie en Orient musulman, à partir des Croisades montrent un monde beaucoup plus raffiné et luxueux que le monde européen (Espagne musulmane exceptée).

Les personnages du roman courtois

miniature médiévale. Un chevalier agenouillé et les mains jointes, reçoit son heaume des mains de sa Dame
Le chevalier soumis à sa Dame, comme le vassal à son suzerain dans la cérémonie de l'hommage vassalique.

Le chevalier du roman courtois possède des qualités physiques ; il est fort, endurant, habile dans le maniement du cheval et de ses ares. Il montrer sa vaillance dans lhttps://fr.vikidia.org/wiki/Roman_courtoises joutes, les tournois, les combats en duel. Mais il montre aussi des qualités morales : il est loyal, il refuse de tuer un adversaire désarmé, et franc avec ses amis, il est fidèle à la parole donnée. Il est généreux avec tous ceux qu'il rencontre. Il est croyant, il a la foi chrétienne et respecte les enseignements de l'Église catholique. Son but est de préserver son honneur, de secourir les faibles et les opprimés afin de servir sa dame.

Le roman courtois décrit la vie à la cour des rois ou des grands princes féodaux. Il mêle les idéaux amoureux, chevaleresques et féodaux. Il reprend les bases du système vassalique de l’époque.

La Dame occupe la place du seigneur ou suzerain. Le roman courtois tente donc de donner une place plus importante à la femme que celui qui lui est accordé dans les chansons de geste de la période précédente (ainsi la « belle Aude », la fiancée effacée de Roland). Il y a donc une promotion sociale de la femme (du moins dans l'aristocratie).

Le chevalier amoureux occupe la place du vassal. De ce fait il est toujours de rang inférieur (ainsi Lancelot et la reine Guenièvre). Comme tout vassal envers son suzerain, le chevalier se soumet volontairement aux volontés de sa dame. Il lui prouve son amour au moyen de différentes exploits chevaleresques. Mais il accepte aussi des épreuves d'un autre genre. Il reste chaste dans le lit qu'il partage avec sa Dame. Il accepte de se rabaisser si c'est le seul moyen de conquérir sa Dame, ainsi Lancelot qui monte dans la charrette d'infamie conduite par un nain, ce qui choque fortement les autres chevaliers. Cet amour total est le modèle de l'amour courtois.

Fin du roman courtois

L'inspiration courtoise disparait peu à peu à partir du milieu du XIIIè siècle. En effet l'amour courtois suppose souvent une relation adultère entre la Dame (Guenièvre et Iseut, sont mariée ou promise à Arthur et à Marc et non à Lancelot ou Tristan). Cela ne peut être proposé comme modèle social, même si cette situation de concubinage ou d'adultère est très fréquente dans les milieux aristocratiques.

L’Église catholique condamne cette situation. D'ailleurs un chevalier qui vit dans le péché, ne peut réussir sa mission. C'est ainsi que Lancelot ne peut conquérir le Graal. C'est Galaad, son fils, sans attache amoureuse qui y réussira. L'Église détourne également la soumission à la Dame vers le personnage de la Vierge Marie (le culte marial est en grand essor à cette époque).

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