Syngman Rhee

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Rhee Syngman, en 1956.

Syngman Rhee (en coréen : 이승만), aussi appelé Rhee Syngman1, né le 26 mars 1875 à Hwanghae ou Pyongsan23, et mort le 19 juillet 1965 à Honolulu aux États-Unis, est un homme politique sud-coréen ayant été le premier président de la Corée du Sud de 1948 à 1960.

Premier et dernier président du gouvernement coréen en exil de 1919 à 1925 et de 1947 à 1948, il est élu président de la Corée du Sud après la proclamation d'indépendance de 1948. Syngman Rhee, dans un contexte naissant de guerre froide, adopte une position fortement anticommuniste et pro-américaine, combattant les armées nord-coréenne et chinoise pendant la guerre de Corée (1950-1953), avec le soutien de l'ONU. Son régime, formé autour du principe de l'Ilminisme, est considéré comme une dictature marquée par la répression politique et la corruption généralisée4. En 1960, après sa deuxième réélection, il est contraint à la démission par de violentes manifestations et l'adoption d'une nouvelle Constitution. Il s'exile à Hawaï, où il y meurt cinq ans plus tard.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Engagement dans le mouvement indépendantiste coréen[modifier | modifier le wikicode]

Issu d'une famille aristocratique où il reçoit un traditionnel enseignement confucianique, il rejoint en 1896 le club Indépendance avec plusieurs indépendantistes coréens3. Il est emprisonné lors de la dissolution du groupe, de 1898 jusqu'en 1904. C'est pendant cette période qu'il devient chrétien2. À sa libération, il part étudier dans plusieurs universités américaines comme Princeton, George Washington ou Harvard, où il obtiendra un master à cette dernière en 19092. Il développe ses opinions politiques au cours de ses enseignements5. Il retourne dans un premier temps en Corée en 1910, avant de se rendre en Chine puis à Hawaï en 1925. Il dirige la rédaction d'un journal coréen, pendant qu'il est nommé, en son absence, président du gouvernement provisoire coréen fondé à Shanghai, en 19192. En exil, il tente d'obtenir le soutien du monde international à l'indépendance de la Corée.

La Corée, colonie japonaise qui est vaincu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est occupé par les Alliés en septembre 1945. Les Américains, implantés dans la partie sud de la péninsule, nomment Syngman Rhee à la tête de leur administration2. Ce dernier parvient à faire organiser des élections dans les territoires occupés par les Américains, qui sont initialement opposés à une proclamation d'indépendance5. En mai 1948, il est élu par le Parlement le premier président de la Corée du Sud indépendante.

Président de la Corée du Sud[modifier | modifier le wikicode]

Aussitôt élu, il met en place une politique massive de répression contre ses opposants réels ou soupçonnés, conduisant à la mort plus de 80 000 personnes, plusieurs officiers de l'armée et les dirigeants perçus comme modérés56. Le gouvernement forme rapidement un monopole, matant plusieurs insurrections et liquidant la majorité des députés du Parlement2. En 1950, le régime nord-coréen de Kim Il-sung, désireux d'unifier la péninsule coréenne sous un unique État communiste, envahit la Corée du Sud avec le soutien de la Chine. L'armée sud-coréenne, faiblement équipée et n'étant formée que pour des opérations de guérilla, est contrainte à la retraite6. L'ONU, sur proposition des États-Unis, autorisa l'envoi de troupes pour soutenir les Sud-Coréens. Ces derniers parviennent ainsi à reprendre le contrôle du pays, et repousse l'armée nord-coréenne jusqu'à la frontière chinoise. La Chine, proche idéologiquement de la Corée du Nord, envoie son armée dans le pays et contre-attaque à son tour, amenant progressivement à une stabilisation du front. Souhaitant d'abord poursuivre les combats, il se rétracte après une promesse américaine d'offir une aide financière et de laisser des troupes dans le pays de façon permanente6. L'armistice de Panmunjeon, mettant fin à la guerre, est signé le 27 juillet 1953.

Son pouvoir autoritaire s'accentue dans les années 1950 par l'instauration de la loi martiale, et la prise de contrôle du Parlement par ses partisans2. La reconstruction du pays, financée à plus de la moitié par les États-Unis, fut entravée par la corruption du pouvoir, au contraire du Nord qui parvint rapidement à redynamiser son économie, grâce notamment à son industrie7. La situation sécuritaire précaire constitua un prétexte de renforcement de l'influence de la police secrète. Rhee, malgré ces pratiques, ne parvient pas à empêcher l'élection en 1956 d'un vide-président issu de l'opposition, Chang Myŏn3. En 1960, après sa réélection supposée à plus de 90 % des voix, des manifestations éclatent contre des soupçons de fraudes électorales, qui sont violemment réprimées. Désavoué par le Parlement et le Congrès américain3, Syngman Rhee démissione le 27 avril 1960 et s'exile à Hawaï, où il y meurt le 19 juillet 1965.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Rhee Syngman ou Yi Seung Man - Larousse
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Syngman Rhee - New World Encyclopedia
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Syngman Rhee - Britannica
  4. RHEE SYNGMAN ou LI - Encyclopædia Universalis
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Syngman Rhee - Encyclopedia
  6. 6,0 6,1 et 6,2 Rhee, Syngman - Wilson Center Digital Archive
  7. 1953-2013 : La guerre froide coréenne - L'Histoire
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