Rhétorique

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La rhétorique ou art oratoire est l'art de la parole. La parole occupe une place essentielle dans la vie humaine, aussi bien individuelle que collective. Dans la vie individuelle, c'est elle qui permet de défendre ses idées, d'exprimer ses sentiments et émotions. Dans la vie collective, la parole est fondamentale dans les métier du droit (comme dans les Tribunaux) ainsi qu'en politique.

Les pouvoirs de la rhétorique[modifier | modifier le wikicode]

Selon Platon[modifier | modifier le wikicode]

«  L'art de la rhétorique n'est-il pas l'art d'avoir de l'influence sur les âmes, par les discours prononcés, mais aussi dans des réunions privées ?  » 1 Avec Platon ici, la parole a le pouvoir de fasciner, d'envoûter et de captiver. En d'autres, thermes, la parole a un pouvoir fort, et donc dangereux.

En effet, si la parole peut consoler et informer, son pouvoir n'est pas univoque : elle peut aussi détruire, tromper et cacher une vérité. De plus, un discours peut avoir différents objectifs : il peut attaquer ou bien servir la paix. Le message véhiculé par un discours varie en fonction de l'intonation utilisée.

Selon Socrate[modifier | modifier le wikicode]

Tableau illustrant l'Apologie de Socrate, dans laquelle il se défend, en utilisant la rhétorique, face à l'Assemblée des citoyens

La rhétorique est une forme de flatterie. La flatterie est une chose qui vise uniquement à plaire, sans pourtant être une chose positive. « La flatterie n'a aucun soucis du meilleur état de son objet. La rhétorique vise à l'agréable sans soucis du meilleur »2. C'est le reproche que fait Socrate à la rhétorique. Cependant, Socrate est un grand orateur (un maître de la rhétorique) : Il enseigne, discute et débat avec les athéniens. C'est d'ailleurs pour cela qu'il sera amené à comparaitre devant les juges de la Démocratie athénienne, et qu'il tiendra un discours pour se défendre, retranscrit dans l'Apologie de Socrate, de Platon.

D'après Gorgias[modifier | modifier le wikicode]

pour provoquer l'assentiment « Si une discussion devait s'engager, j'affirme que le médecin n'existera pas et que l'orateur sera préféré. L'orateur sera toujours préféré à n'importe quel artisan car personne ne peut mieux persuader qu'un orateur. »2

Ici, Gorgias compare deux types de paroles : Celle d'un médecin et celle d'un orateur.

  • La parole d'un médecin s'appuie sur des connaissances scientifiques et sur des raisonnements : il va convaincre.
  • Celle d'un orateur n'aura pas besoin de connaissances particulières. Il va jouer avec et sur les sentiments de sol public, il va persuader.

D'après Kafka[modifier | modifier le wikicode]

La parole a un pouvoir ontologique. En effet, la parole créée un effet qui n'existait pas avant. « La cuisinière me traita de "Ravachol" je ne savais pas ce que cela signifiait. Le lendemain, j'avais de la fièvre. Ce mot me mettait dans un état de tension intolérable. Ce mot resta en moi comme un aiguillon. » 3

La parole prend ici un dimension "magique" : La parole de la cuisinière est créatrice : dès le lendemain, il avait de la fièvre; sa parole est suffisamment puissante pour créer un traumatisme. C'est-à-dire marquer durablement un individu.

D'après T.S. Eliot et Julien Gracq[modifier | modifier le wikicode]

Ces deux écrivains du 20e siècle et 21e siècle, Mettent en avant les bienfaits de poser des mots sur une expérience.
Chez Eliot,
« Nous avons eu l'expérience, mais pas saisi la signification;
Sous une forme différente, passant toute signification.
 » Il montre que poser des mots sur une expérience, permet de se débarrasser d'une émotion que l'on ne souhaite pas garder trop longtemps. Ainsi, on comprend mieux la signification de cette expérience.4

Chez Gracq, « La littérature va du moi confus et aphasique au moi informé par l'intermédiaire des mots ». En posant des mots sur une expérience, avec Gracq, on prend le dessus sur son vécu. Passer par les mots permet d'organiser ses idées et ses émotions pour mieux comprendre son vécu.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Dans Phèdre, de Platon
  2. 2,0 et 2,1 Dans Conversation avec Gorgias, de Platon
  3. Dans Conversations avec Kafka de Gustav Janouch
  4. Dans "Quatre Quatuors", de Eliot
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