René-Nicolas de Maupeou

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Portrait du Chancelier Maupeou par Pierre Lacour l'Ancien, Château de Versailles

René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou est un magistrat et homme d'État français, qui fut chancelier entre 1768 et 1790 et garde des Sceaux de 1768 à 1774. Il est resté célèbre pour sa réforme de la justice et des parlements, effectuée pour Louis XV courant 1771 et qui a fonctionné durant les dernières années de son règne.

René-Nicolas de Maupeou est né le 25 février 1714 à Montpellier et mort le 29 juillet 1792 au Thuit (dans l'Eure).

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Jeunesse[modifier | modifier le wikicode]

Issu d'une famille hybride entre la noblesse de robe et la noblesse d'épée, il est le fils ainé de René IV de Maupeou et d'Anne Victoire de Lamoignon. Il nait à Montpellier et grandit à Paris où il fait ses études à Louis-le-Grand. Il entre au parlement de Paris en août 1733 et hérite de la charge de son père du vivant de ce dernier, charge qu'il exercera lorsque son père deviendra premier président du parlement de Paris. Il se marie avec une riche noble, mais celle-ci meurent rapidement après avoir donné naissance à deux fils, Maupeou choisira comme précepteur pour son fils aîné Charles-François Lebrun. À la suite des tensions entre le parlement de Paris et le roi à l'hiver 1756, Maupeou pense qu'il est nécessaire de restreindre les droits des parlement qui gênent le pouvoir royal et empêche le bon fonctionnement du pouvoir.

Chancelier de France et garde des Sceaux[modifier | modifier le wikicode]

En 1763, Louis XV nomme son père vice-chancelier et Garde des Sceaux, son fils est alors nommé premier président à sa place, il aura notamment à rejuger l'affaire Calas. En 1768, le Chancelier Lamoignon démissionne, et Maupeou père est nommé comme convenu Chancelier, mais il prend sa retraite dès le lendemain 16 septembre au profit de son fils nommé Chancelier le même jour. Deux jours plus tard, le 18, Maupeou se voit aussi confier la garde des sceaux, contrairement à la tradition instaurée avec d'Aguesseau, qui voulait que les deux fonctions (de chancelier et de garde des sceaux) soient séparées.

Afin de mettre un terme à l'opposition devenue presque systématique des parlements aux actes royaux (ordonnances, édits, lettres patentes) ayant force de loi, Maupeou va alors s'atteler à une réforme en profondeur du système judiciaire français.

Maupeou et la fronde parlementaire[modifier | modifier le wikicode]

Maupeou se montra particulièrement sévère lors de l'affaire de Bretagne1 qui oppose le duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne à La Chalotais, procureur général du parlement de Rennes.

Le 18 janvier 1771, le parlement de Paris refuse de siéger pour enregistrer les décisions royales et Maupeou convainc le roi de briser cette opposition. Les parlementaires parisiens sont arrêtés et exilés le 20 janvier, puis leurs charges confisquées et rachetées. Enfin, le parlement de Paris est divisé en plus petits tribunaux et grandement affaibli. La réforme provoque une levée de bouclier de la part de la noblesse et des jansénistes, alors qu'elle est, entre autres, soutenue par Voltaire (du moins au début) et Arthur Young qui ne cachaient pas leur hostilité aux parlements. Mais ainsi réformée, la justice fonctionne, les juges jugent (au lieu de faire de la politique et de vouloir gouverner à la place du roi).

Mais à l'avènement de Louis XVI (10 mai 1774), Maupeou, comme les deux autres membres (l'abbé Terray et le duc d'Aiguillon) du "triumvirat" en place lors des dernières années du règne précédent, est rapidement écarté du pouvoir, cela à la demande insistante de Maurepas devenu ministre principal du jeune roi. Dès août 1774, Louis XVI retire la garde des sceaux à Maupeou et la confie à Armand Thomas Hue de Miromesnil. Le roi rappelle également les magistrats exilés et revient sur l'ensemble de la réforme conçue par le Chancelier (qui l'est toujours, car c'est une charge inamovible, mais qui n'a plus l'oreille du roi).

Maupeou demeure chancelier jusqu'au 1er juillet 1790, date à laquelle l'office est supprimé. Il meurt le 27 juillet 1792. Il aura été le dernier chancelier de France de l'Ancien Régime.

Note[modifier | modifier le wikicode]

  1. L'affaire de Bretagne débute en 1763 et culmine avec l'arrestation et incarcération de La Chalotais en novembre 1765.
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