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Révolution française

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Le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille, est devenu la date symbolique de la Révolution française.
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La révolution française de 1789, couramment nommée Révolution française (car c'est la plus importante révolution qu'ait connue la France), est un événement fondateur de la France moderne.

Très mécontent de l'injustice sociale, fiscale et politique qu'il subit, le tiers état (c'est-à-dire la très grande majorité des Français) détruit l'Ancien Régime et la monarchie absolue qui caractérisaient jusqu'alors la France. Mais la reconstruction d'une France nouvelle et la stabilisation politique vont demander une dizaine d'années et créer des luttes politiques et sociales entre les Français.

La fin de la monarchie absolue et de l'Ancien Régime

Pour en savoir plus, lis l’article : Début de la Révolution française.

En 1788, le gouvernement royal est en très grand déficit (il traverse une période de crise financière). Les projets de réformes, visant à faire payer des impôts aux privilégiés (noblesse et clergé) ont échoué. Le roi Louis XVI se résout à convoquer les États généraux en mai 1789, et demande aux Français de s'exprimer en rédigeant des Cahiers de doléances.

Dès le début les États-généraux, le tiers état s'oppose aux deux ordres privilégiés sur la question du vote. Si chacun des trois ordres compte pour une seule voix, le clergé et la noblesse s'opposeront au tiers-état. Par contre, si chaque député compte pour une voix, le tiers état, qui a une courte majorité peut espérer que quelques députés du clergé et de la noblesse le rejoindront et qu'ainsi on pourra faire les réformes réclamées par les Français. De plus, le roi n'a annoncé aucune réforme profonde. Pour lui, rien n'est à changer. Ce n'est que le 20 juin que le tiers-état décide, avec le Serment du jeu de Paume, de se transformer en Assemblée nationale et que, désormais, c'est lui qui votera l'impôt. Les députés de l'Assemblée jurent de ne pas se séparer avant d'avoir rédigé une Constitution pour la France.

Le refus du roi et des privilégiés de se soumettre conduit à la préparation d'un coup de force royal, que les Parisiens déjouent en attaquant la Bastille le 14 juillet afin d'y prendre des armes pour se défendre. Dans le même temps, depuis le printemps, dans les campagnes, les paysans contestent les impôts et attaquent les châteaux de leurs seigneurs pour brûler les preuves de leurs titres de noblesse. C'est la Grande Peur. Pour mettre fin à la destruction de leurs propriétés, la noblesse, les provinces, les corporations et le clergé décident, le 4 août au soir, d'abandonner leurs privilèges (avec rachat pour les impôts seigneuriaux).

La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen votée le 26 août 1789, jette les bases d'une France nouvelle basée sur la souveraineté du peuple, l'égalité des droits, la liberté d'opinion, et la sacralisation de la propriété privée, ce qui indispose fortement le roi et ses partisans. Le chômage augmente du fait du départ en émigration d'une partie des privilégiés qui licencient leurs serviteurs et leurs fournisseurs. Le ravitaillement est difficile. L'attitude du roi fait craindre un nouveau coup de force, et le pain manque dans la capitale, aussi les 5 et 6 octobre les femmes de Paris, se rendent à Versailles pour réclamer du pain et ramener aux Tuileries la famille royale et l'Assemblée qui désormais seront sous le contrôle de la population de la capitale.

La construction d'une France nouvelle

Un assignat émis sous la Première République.
Pour en savoir plus, lis l’article : Constitution française de 1791.
Pour en savoir plus, lis l’article : Constitution civile du clergé.
Pour en savoir plus, lis l’article : Réorganisation administrative de la France en 1789-1790.
Pour en savoir plus, lis l’article : Biens nationaux.
Pour en savoir plus, lis l’article : assignat.

Les députés qui ont triomphé du roi, vont satisfaire une grande partie des vœux exprimés dans les cahiers de doléances. Désormais le peuple, et non plus le roi, est le souverain ; mais le nombre de citoyens « actifs » est réduit à cause de l'adoption du suffrage censitaire à deux degrés. Le roi, « par le consentement des François » et non plus de droit divin, exerce le pouvoir exécutif et dispose d'un droit de veto de 4 ans sur les lois votées, c'est-à-dire qu'il a 4 ans pour s'y opposer après leur proposition à l'Assemblée. Une assemblée unique vote les lois, le budget de l'État, la guerre et la paix. L'Ancien Régime social caractérisé par les privilèges disparaît. L'égalité devant l'impôt et l'accès de tous à toutes les fonctions publiques sont affirmés. Les libertés d'opinion et d'expression sont définies ; mais la liberté d'association est refusée (les députés ont peur des groupes de pression organisés par les ouvriers ou les patrons). Les députés créent une France de régions indépendantes avec des départements et des communes qui s'administrent par des assemblées élues par les citoyens. Le gouvernement central n'a plus qu'un faible droit de regard sur les affaires locales. Les bourgeoisies urbaine et rurale s'installent à la tête des administrations locales et donnent naissance aux notables. Pour alimenter le Trésor, vide, les biens accumulés par l'Église catholique sont confisqués et mis en vente. Leur achat doit se faire par des billets (les assignats) dont la valeur est garantie par la valeur des biens nationaux. Commence alors un vaste transfert de propriétés qui profite à ceux qui ont les moyens d'acheter (la bourgeoisie urbaine et rurale). Par la Constitution civile du clergé l'organisation de l' Église catholique en France est modifiée afin de la faire correspondre aux nouvelles divisions administratives, curés et évêques sont élus par les citoyens, le pape n'a qu'un droit de regard réduit. Cette mesure va diviser profondément les Français.

La guerre et l'échec de la monarchie constitutionnelle

Pour en savoir plus, lis l’article : déclaration de guerre de 1792.
Arrestation de la famille royale à Varennes en juin 1791.

Cependant, les Français dépossédés de leur pouvoir et de leur richesse (le roi, la noblesse, le clergé catholique) vont résister. Certains vont quitter la France (les Émigrés) et trouver refuge auprès des rois étrangers qui sont effrayés par une possible contamination de leurs pays par l'exemple français (les frères du roi émigrent, le roi Louis XVI lui-même tentera, sans succès, de s'enfuir en juin 1791). La fuite du roi poussera les révolutionnaires à demander sa démission en signant une pétition au Champ de Mars le 17 juillet 1791. En réponse Bailly, le maire de Paris, et Lafayette, commandant de la garde nationale, feront tirer sur la foule, faisant plusieurs centaines de morts. Souvent, par son véto le roi bloque l'action de l'Assemblée législative. La situation économique et sociale est difficile. Les prix des denrées alimentaires augmentent car les paysans ne vendent plus leur blé, et le sucre de Saint-Domingue ne parvient plus car les esclaves de l'île sont révoltés. Les affamés pillent les boutiques et attaquent les convois de blé.

Pour beaucoup de politiques, la guerre semble être le moyen de débloquer la situation. Le roi pense que la France ne pourra pas faire face aux armées de ses homologues étrangers et qu'il pourra alors avec leur aide rétablir la monarchie absolue. Les Brissotins pensent que la guerre démasquera le roi, affaiblira les querelles sociales. De plus, ils souhaitent une guerre destinée à libérer les peuples d'Europe de leurs tyrans. Bien que favorable à la guerre pour des raisons opposées, le roi fera donc appel à un ministère brissotin et le 20 avril 1792, la France déclare la guerre à l'Autriche qui reçoit l'appui de la Prusse.

Aux club des Jacobins, Robespierre sera le principal opposant à la guerre. Il explique que toute guerre offensive est par nature contre-révolutionnaire, que l'envoi de troupes armées à l'étranger risquerait de rendre repoussants les idéaux révolutionnaires, qu'une défaite militaire risquerait d'anéantir la révolution par le rétablissement de la monarchie absolue, qu'à l'inverse, un général victorieux pourrait être tenté d'imposer une dictature militaire.

Attaque des Tuileries le 10 août 1792

En pleine désorganisation l'armée française ne peut arrêter l'invasion austro-prussienne dans l'Est du Royaume. Le roi s'oppose aux mesures prises pour y faire face et renvoie ses ministres pour les remplacer par des feuillants. Pour obliger le roi à céder, les sans-culottes parisiens envahissent sans succès le 20 juin le palais royal des Tuileries. Le 25 juillet par le Manifeste du duc de Brunswick, les Austro-prussiens menacent Paris de représailles impitoyables si on touche à la personne du roi, prouvant ainsi que ce dernier est d'intelligence avec l'ennemi. Indignés plus que terrifiés, le 10 août 1792, les Parisiens, avec l'aide des gardes nationaux Brestois et Marseillais, attaquent de nouveau les Tuileries et obtiennent de l'Assemblée qu'elle suspende le roi de ses fonctions, l'emprisonne et convoque une nouvelle assemblée constituante : la Convention nationale. Pour une période transitoire d'un mois, un gouvernement de six ministres, dont Danton, administrera le pays. La défaite de Verdun réjouira, pour une courte durée, les aristocrates et prêtres réfractaires détenus dans les prisons parisiennes. Ces derniers espèrent être libérés par les Austro-prussiens rapidement. Inquiets, les sans-culottes, massacreront environ 1500 prisonniers entre le 2 et le 6 septembre 1792.

Les républicains face à la guerre : la Terreur

Pour en savoir plus, lis l’article : Girondins.
Pour en savoir plus, lis l’article : Montagnards.
Pour en savoir plus, lis l’article : Soulèvement vendéen en 1793.
Pour en savoir plus, lis l’article : Terreur (Révolution française).
Pour en savoir plus, lis l’article : gouvernement révolutionnaire (Révolution française).
Pour en savoir plus, lis l’article : Tribunal révolutionnaire (Révolution française).

Le 21 septembre, lors de sa première séance, la Convention proclame la République. L'armée française, renforcée par des volontaires, bat les Austro-prussiens à Valmy le 20 septembre. Repoussant l'envahisseur, elle conquiert la Belgique et les États de la rive gauche du Rhin en Allemagne, également la Savoie. Ces pays sont rapidement annexés à la France. Ces conquêtes inquiètent toutes les monarchies européennes en particulier le Royaume-Uni; elles s'unissent contre la République française. La reprise de la guerre au printemps 1793, est dramatique pour la France républicaine. Les Anglo-autrichiens reprennent la Belgique et envahissent le nord de la France, les Prussiens récupèrent la rive gauche du Rhin et menacent le nord de l'Alsace, les Espagnols entrent en Roussillon. Pour faire face la Convention, dirigée par les républicains Girondins décide la création (levée) d'une armée de 300 000 hommes (volontaires et tirés au sort). Les paysans vendéens et les Chouans refusent de défendre la révolution et déclenchent une guerre civile contre les républicains.

La bourgeoisie républicaine se divise sur les mesures à prendre pour sauver la révolution. Les Girondins refusent de s'allier aux sans-culottes car ils ne veulent pas prendre les mesures économiques et sociales demandées par ceux-ci (fixation d'un prix maximum et réquisition des denrées alimentaires, impôt sur les riches). Par contre, une autre fraction de la bourgeoisie, les Montagnards, accepte cette alliance et promet de satisfaire les revendications des sans-culottes. Les Girondins sont éliminés le 2 juin 1793. Leurs chefs sont arrêtés. Ceux qui sont en fuite organisent le soulèvement de leurs partisans en Normandie, en Gironde, à Lyon et à Marseille.

Un comité révolutionnaire en 1793-1794

De l'été 1793 à l'été 1794, la Convention, penchant désormais plutôt du côté de la Montagne, va prendre des mesures énergiques, c'est ce qu'on appelle la Terreur. Le gouvernement est centralisé sous la direction du Comité de Salut public. Ses décisions sont votées par la Convention puis appliquées sans opposition possible dans les provinces et aux armées par les députés représentants en mission et les agents nationaux. Des comités révolutionnaires surveillent la population. Le tribunal révolutionnaire (créé le 22 mars 1793) conserve le système de procès pour faire bonne figure, mais juge les suspects par trente, dont beaucoup seront guillotinés. Pour satisfaire les sans-culottes la loi du maximum des prix et des salaires (septembre 1793) tente d'arrêter par de sévères sanctions la hausse des prix, des réquisitions de denrées alimentaires sont organisées. En février 1794, on prévoit de distribuer aux pauvres les biens des ennemis de la révolution. L'armée renforcée par le service militaire obligatoire est mieux équipée (la levée en masse d'août 1793), réorganisée et confiée à de jeunes généraux qui ont fait leurs preuves dans les combats. Les manifestations anti-religieuses se multiplient. Robespierre, inquiet des dérives de la déchristianisation et de l'athéisme, tente d'instaurer le culte de l'Être Suprême par le peuple Français.

Arrestation mouvementée de Robespierre le 9 thermidor an II

Dès l'automne 1793, l'invasion est repoussée dans le Nord et l'Est ; la victoire de Fleurus en juin 1794 permet l'entrée des Français en Belgique. Après des combats où des atrocités sont commises par les deux camps, le soulèvement vendéen est écrasé en décembre 1793 et la répression s'abat sur la Vendée.

Vainqueurs, les Montagnards se divisent. Les Hébertistes veulent continuer la déchristianisation et renforcer les mesures économiques et sociales de la Terreur. À l'opposé les Dantonistes veulent arrêter la Terreur («Qu'on épargne le sang des hommes », s'écriera Danton) et rechercher la paix avec les rois étrangers. Les Robespierristes estimant la situation encore fragile souhaitent poursuivre la politique d'exception. Les Hébertistes sont exécutés le 24 mars, les Dantonistes le 5 avril 1794. Robespierre restant désormais la principale figure de la Révolution. Mais craignant l'ascension du pouvoir de Robespierre, et pour leurs vies personnelles, une grande partie des députés de la Convention, le 9 thermidor osent attaquer Robespierre qui est arrêté et exécuté le 10 thermidor (27 juillet 1794).

Changement de direction : la Convention thermidorienne et l'échec du Directoire

Pour en savoir plus, lis les articles : Thermidorien et Directoire.

La situation militaire s'améliorant, l'alliance avec les sans-culottes n'est plus nécessaire. Aussi les républicains vainqueurs de Robespierre (les thermidoriens) reprennent ce qu'ils avaient dû accorder aux plus humbles des Français. Le tribunal révolutionnaire est prié de se montrer plus indulgent. La loi du maximum des prix et des salaires est annulée. Les prix augmentent très fortement. L'échec des manifestations populaires parisiennes du 12 germinal an III (avril 1795) et du 1er prairial an III (mai 1795) permet aux thermidoriens de se débarrasser des derniers chefs Montagnards. La jeunesse dorée (les Incroyables et les Merveilleuses) s'en prend aux sans-culottes. Les royalistes s'organisent en bandes armées (comme les Compagnons de Jéhu) qui attaquent les républicains. Les thermidoriens rédigent une nouvelle constitution (Constitution de l'an III) qui exclut de la vie politique les Français non-imposés. Elle tente d'éviter le retour à la dictature en partageant le pouvoir législatif entre deux assemblées élues (le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens) et le pouvoir exécutif entre cinq Directeurs, s'inspirant du modèle anglais d'un siècle auparavant. Mais le système du renouvellement annuel d'un tiers des assemblées et d'un directeur installe l'instabilité politique. Enfin, en avril et juillet 1795, la Prusse et l'Espagne signent la paix, mais le Royaume-Uni et l'Autriche restent en guerre (car ils n'acceptent pas l'occupation française de la Belgique et de la Rive gauche du Rhin).

Le Directoire (1795-1799) se heurte à la double opposition des républicains (les néo-jacobins) qui réclament un retour à la Terreur (conspiration de Égaux en 1796) et des royalistes qui espèrent profiter des élections annuelles pour parvenir au pouvoir. Pour faire face aux succès électoraux de leurs opposants, les thermidoriens organisent des coups d'État en déclarant nuls les résultats des élections (coup d'État du 18 fructidor an V -septembre 1797 contre les royalistes et du 22 floréal an VI-mai 1798 contre les républicains jacobins). Par contre, le 30 prairial an VII-juin 1799 ce sont les conseils qui destituent trois directeurs. Devant l'échec d'une nouvelle monnaie, le gouvernement doit décréter, en septembre 1798, la banqueroute des deux tiers (ceux qui ont prêté de l'argent à l'État perdent alors les deux tiers du montant prêté). Heureusement pour le gouvernement, la guerre en Italie contre les Autrichiens permet le pillage du pays, ce qui renfloue le Trésor public. Les victoires de Lodi, d'Arcole et de Rivoli permettent au général Napoléon Bonaparte de devenir un héros national. Il se passe de l'accord du gouvernement pour négocier avec les Autrichiens la paix de Campo-Formio (octobre 1797). Pour se débarrasser de Bonaparte, le Directoire l'envoie en Égypte d'où il doit menacer l'Inde anglaise. Cette expédition est un échec. Devant l'instabilité politique totale, certains thermidoriens s'organisent pour confier le pouvoir à un homme fort, capable de faire taire les opposants. Ce sera le général Bonaparte, avec lequel ils organisent le coup d'État du 18 brumaire an VIII (novembre 1799). Ce sera la fin de la Révolution.

Article mis en lumière la semaine du 14 juillet 2008, la semaine du 4 juillet 2011.
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