Révolution culturelle chinoise

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La révolution culturelle chinoise ou grande révolution culturelle prolétarienne est une période de l'histoire de la Chine populaire qui se déroule entre 1966 et 1969. Elle correspond à la lutte pour le pouvoir entre deux groupes de dirigeants communistes chinois. D'un côté il y a les « économistes » avec pour leaders Liu Shaoqi et Deng Xiaoping qui veulent introduire des stimulants matériels accordés aux travailleurs pour développer l'économie chinoise. De l'autre côté il y a les « maoïstes » avec Mao Zedong et Lin Biao qui veulent que le chinois à venir soit détaché de l'idée de propriété privée et soit prêt à se sacrifier pour la collectivité. Les maoïstes s'appuyant sur l'armée et la mobilisation des jeunes « gardes rouges » triomphent après une période de violence physique contre leurs opposants et après avoir détruit une partie du patrimoine du passé chinois.

Les deux tendances du parti communiste chinois[modifier | modifier le wikicode]

Le Petit livre rouge. Les pensées du président Mao. Édition chinoise en langue française

Au début des années 1960, les dirigeants communistes chinois se divisent sur l'appréciation des résultats de la période précédentes appelée le « grand bond en avant » imposé par Mao Zedong et sur les effets de la rupture économique (et politique) avec l'URSS, principal allié et soutien de la Chine, est survenu en 1960.

Le « Grand bond en avant » a désorganisé la production agricole. Il pariait sur le fait que l'emploi massif de la main-d'œuvre, abondant en Chine, permettrait de compenser le manque de matériel, de capitaux et de cadres expérimentés. La dispersion des usines dans les campagnes a également réduit la production industrielle en quantité et en qualité.

Le Stalinisme a été condamné par les dirigeants soviétiques en 1956. Or le PC chinois reste fidèle aux idées de Staline. La rupture politique est définitive en avril 1960, quand Mao Zedong critique violemment les dirigeants soviétiques. Il les accuse d'être des « révisionnistes » de la doctrine marxiste, de s'entendre avec l'Occident capitaliste et de vouloir rétablir le capitalisme. Les soviétiques retirent leurs 10 000 techniciens, ce qui désorganise encore plus l'économie chinoise.

Devant les mauvais résultats du « grand bond en avant », dès 1960, le gouvernement chinois doit modifier l'organisation agricole et rétablir les lopins privés permettant une amélioration de la production agricole et du niveau de vie des paysans. On ferme les petites installations industrielles peu productives. On encourage la limitation des naissances afin d'alléger la pression alimentaire (alors que Mao est favorable à de nombreuses naissances fournissant en deux décennies une main-d'œuvre abondante). De ce fait des éléments d'économie individualiste ont été réintroduits. Cette nouvelle politique est mise en œuvre par Liu Shaoqi (président de la république chinoise depuis 1959) et Deng Xiaoping et est soutenue par le premier ministre Zhou Enlai. Elle mécontente Mao Zedong et certains cadres de l'armée chinoise dont le maréchal Lin Biao. Ceux-ci veulent transformer les mentalités, créer un homme nouveau, qui ne recherche pas la satisfaction de ses besoins personnels jugés égoïstes, mais qui accepte de consacrer ses efforts pour le bien-être de la collectivité.

Le déroulement de la révolution culturelle chinoise[modifier | modifier le wikicode]

Mao (à gauche) et Lin Biao. Objet de propagande de 1967

Isolé dans le parti communiste et dans l'appareil de État, Mao Zedong, appuyé par Lin Biao, le chef de l'armée chinoise, lance la révolution culturelle à l'automne 1965. Il décide de lancer les jeunes « gardes rouges » (collégiens, lycéens et étudiants) contre les dirigeants aussi bien du parti communiste et des syndicats qu'il contrôle, que des collectivités locales ou du sommet de l'État. La première victime est Pen Zhen le maire de Pékin et surtout ami de Liu Shaoqi, il est accusé de révisionnisme, destitué après des humiliations publiques.

Pendant l'été 1966, les gardes rouges, qui ont été mis en vacances, affluent des campagnes vers les villes. Organisant des défilés, équipés des millions d'exemplaire du « petit livre rouge » (un résumé des pensées de Mao Zedong) ils dénoncent les autorités dans tous les domaines. Ils leur imposent des confessions publiques humiliantes et souvent violentes, leur enlèvent leurs fonctions officielles, les envoient en camp de rééducation... La culture chinoise traditionnelle jugée rétrograde est mise à mal, les professeurs sont licenciés, les bibliothèques sont épurées des livres jugés dangereux, des œuvres d 'art sont détruites. En décembre 1966, Mao demande aux ouvriers chinois de participer au mouvement de contestation. Les opposants à la révolution culturelles s'organisent et ripostent ; il y a des heurts sanglants entre les deux camps. Le pays est totalement désorganisé. La situation semble échapper aux maoïstes.

La reprise en main[modifier | modifier le wikicode]

S'étant débarrassé de ses adversaires politiques, Mao peut laisser Chou En-Lai et l'armée (seule force qui est restée organisée) reprendre le pays en main. Dès janvier 1967, progressivement des comités révolutionnaires regroupant dans une triple alliance, l'armée, les gardes rouges et les cadres communistes maoïstes prennent la directions des collectivités, des industries, des universités. Cela ne se fait pas sans difficulté dans certaines villes où les gardes rouges continuèrent leurs actions. L'armée doit intervenir violemment avec du matériel lourd, des bombardements contre les gardes rouges récalcitrants. Cependant les gardes rouges retournent à leurs études à leurs ateliers, leurs champs et leurs bureaux. En fait beaucoup sont déportés dans les campagnes.

Liu Shaoqi a perdu ses fonctions de président (octobre 1968) et est emprisonné (il meurt maltraité en novembre 1969). En avril 1969, le IXe congrès du parti communiste chinois, voit le triomphe de Mao Zedong. Lin Biao est désigné comme successeur de Mao. Cependant dès 1970, Lin Biao qui passait pour un rival de Mao et de Zhou Enlai est écarté. Il meurt en septembre 1971 dans un accident d'avion alors qu'il s'enfuyait pour Moscou, après avoir tenté un coup d'État (selon la version officielle chinoise). Il est remplacé par la bande des quatre (où se trouve l'épouse de Mao) qui reprend la lutte contre les révisionnistes.

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