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Révolution anglaise de 1688

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La révolution anglaise de 1688, ou Glorieuse Révolution est un mouvement politico-militaire qui chassa du trône le roi Jacques II d'Angleterre, au pouvoir depuis 1685.

Le roi avait mécontenté une grande partie des Anglais en tentant d'introduire en Angleterre la monarchie absolue à l'imitation de Louis XIV, roi de France. S'étant converti au catholicisme, il a aussi favorisé l'installation des catholiques dans les postes militaires et administratifs, ce qui est pourtant interdit depuis 1679. Pour trouver des partisans il promet aussi de laisser la liberté religieuse aux Anglais protestants, qui refusent de se soumette aux règles de l'anglicanisme, religion officielle de l'Angleterre. En 1688, un garçon naît et doit succéder à Jacques II. Il est baptisé catholique. Les Anglais, en grande majorité répartis entre les différentes confessions protestantes, craignent alors la perpétuation d'une dynastie catholique, qui persécuterait les protestants (comme le faisait à cette époque le roi Louis XIV).

Des parlementaires et des évêques anglicans font alors appel à Guillaume d'Orange, dirigeant des Provinces-Unies, qui est le gendre du roi Jacques II. Guillaume est un des champions du protestantisme en Europe et combat le roi Louis XIV. Une petite armée provenant des Provinces-Unies intervient et bat le roi Jacques II, abandonné par une partie de son armée. Le roi est alors contraint à s'enfuir en France où son cousin Louis XIV l'accueille et l'aide à préparer sa revanche.

Guillaume d'Orange et sa femme Marie II d'Angleterre, fille de Jacques II, sont alors choisis par le Parlement pour être les souverains d'Angleterre et d'Écosse. Les nouveaux souverains ont conclu un accord avec le parlement de Londres, qui garantit les libertés accordées aux Anglais depuis 1215, qui reconnaît le rôle décisif du Parlement dans le vote des impôts et l'élection périodique des députés à ce dernier pour représenter l'élite bourgeoisie et la petite noblesse rurale. Les souverains doivent aussi garantir la liberté d'expression et installer une tolérance religieuse aussi bien avec les autres confessions protestantes considérées comme dissidentes ou « non-conformistes », mais aussi avec les catholique (ce qui sera difficile de faire). Cet accord installe en Angleterre un début de démocratie parlementaire, où le roi partage le pouvoir avec les représentants élus du peuple.

L'anti-catholicisme en Angleterre[modifier | modifier le wikicode]

Depuis l'acte de suprématie de 1534 et celui de 1559 le souverain d'Angleterre est le chef de l'Église anglicane (une variante des confessions protestantes). Sous le règne de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, l'anglicanisme est organisé et devient la religion officielle du pays. Néanmoins certains Anglais restent fidèles au catholicisme, qu'une très grande majorité d'Anglais rejettent car ils considèrent que les catholiques sont soumis à un souverain étranger (le pape) et qu'ils veulent interdire l'existence des autres religions chrétiennes dans les pays qu'ils contrôlent. D'autres Anglais, bien que partisans des conceptions protestantes de la religion, refusent de se soumettre aux règles de l'anglicanisme, qu'ils considèrent comme trop proche du catholicisme. On les appelle les non-conformistes.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la question religieuse devient un motif de division politique, car les souverains de la dynastie des Stuarts se montrent favorables aux catholiques voire même se convertissent à cette confession. Après la Restauration de 1660, le Parlement dominé par les royalistes anglicans vote une série de lois très défavorables aux non-conformistes, pour les obliger à se soumettre aux règles de l'anglicanisme sous peine de perdre leurs emplois.

Par ailleurs, les parlementaires doivent régler le problème de la succession du roi Charles II. Celui-ci ne parvient pas à avoir d'enfants légitimes. Son héritier légitime et présomptif est donc son frère cadet Jacques duc d'York. Celui-ci s'est converti au catholicisme entre 1668 et 1669, la conversion a été gardée secrète, mais Charles II ordonne que les deux filles de Jacques, Marie et Anne soient élevées dans la foi anglicane et soient mariés à des princes protestants. Le roi Charles II tente de maintenir les droits de son frère à lui succéder, car celui-ci est la principale cible des parlementaires qui refusent l'arrivée sur le trône d'un roi catholique. En 1673 puis en 1679, des lois sont votées qui exigent que les fonctionnaires, les militaires de haut-rang et la noblesse soient de confession anglicane. À cette occasion apparaissent les partis politiques whig et tory (les premiers étant favorables à l'exclusion de Jacques, les seconds y étant opposés). En 1673, Jacques épouse une princesse catholique, Marie de Modène, alors âgée de 15 ans.

La politique de Jacques II mécontente une grande partie des Anglais[modifier | modifier le wikicode]

En février 1685 conformément à l'ordre de succession, le duc d'York devient roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. En Angleterre il règne sous le nom de Jacques II et en Écosse sous celui de Jacques VII. Les premiers mois de son règne, en juin et juillet 1685, sont marqués par l'insurrection des partisans protestants regroupés autour de James Scott duc de Monmouth, fils illégitime du roi Charles II. Le duc, de confession protestante, pense pouvoir s'approprier le trône de son oncle. L'insurrection échoue et est très cruellement réprimée : de nombreuses exécutions ont lieu, les parlementaires whigs, opposants à Jacques II doivent s'exiler dans les Provinces-Unies, sous la protection du Stathouder Guillaume d'Orange, gendre de Jacques II.

Débarrassé de l'opposition, Jacques II entreprend d'installer l'absolutisme et le catholicisme en Angleterre. Pour se passer du contrôle du Parlement, le roi s'assure des revenus importants en percevant les droits de douanes et les taxes sur la vente de certains produits. Il tente de limiter les pouvoirs des juges de paix qui jouent un rôle important dans l'application des libertés individuelles liées à l'Habeas corpus. Pour s'assurer d'une force qui lui soit favorable, le roi créé progressivement une armée permanente de près de 30 000 hommes. Cette mesure est considérée comme illégale en Angleterre où traditionnellement il ne peut y avoir d'armée permanente en temps de paix. Une partie des troupes et surtout leur encadrement sont formés par des catholiques, auxquels le roi accorde des dispenses individuelles pour contourner le Bill du Test (qui interdit les fonctions civiles et militaires aux non-anglicans).

La politique pro-catholique, mais aussi les quelques mesures favorables aux non-conformistes, font perdre au roi le soutien du parti tory, essentiellement composé des protestants anglicans, qui de par leur confession jouissent d'importants privilèges.

Accentuant sa politique pro-catholique, Jacques II, en avril 1687, puis en avril 1688, promulgue une « déclaration d'indulgence » générale concernant les protestants non-conformistes et les catholiques. Ces déclarations les dispensent de toutes les mesures discriminatoires les frappant au sujet de l'emploi dans l'administration et l'armée. Le roi ordonne la lecture de ses décisions dans les églises par le clergé anglican. Celui-ci proteste et refuse d'obéir au roi. Sept évêques anglicans protestataires sont traduits en justice, mais finalement déclarés non-coupables fin juin 1688.

L'opposition des protestants à la politique royale augmente lorsque, le 10 juin 1688, la reine accouche d'un garçon, qui selon l'ordre de succession « passe » devant ses deux demi-sœurs ainées, de confession protestante, et devrait devenir roi à la mort de Jacques II. Ce garçon est immédiatement baptisé dans la confession catholique. Les protestants qui croyaient qu'il suffisait d'attendre la mort du roi pour garder la prééminence de l'anglicanisme craignent désormais la poursuite de la réimplantation du catholicisme en Angleterre.

L'appel à l'étranger[modifier | modifier le wikicode]

La politique absolutiste et pro-catholique de Jacques II forge l'alliance entre les anglicans, les non-conformistes, une grande partie des tories, et les whigs. Après l'acquittement des évêques anglicans, quelques chefs tories et whigs font appel à Guillaume d'Orange, époux de la fille de Jacques II. Celui-ci réunit une armée, où combattent de nombreux huguenots français ayant fui les persécutions ordonnées par le roi Louis XIV. L'armée d'invasion est forte de14 000 mercenaires au service des Provinces-Unies et de 3 300 soldats huguenots français, ainsi que de volontaires anglais et écossais. Jacques II refuse l'offre de soutien militaire offerte par son cousin, le roi Louis XIV. Ce corps expéditionnaire hollandais débarque à Torbay le 15 novembre 1688 (5 novembre 1688 selon le calendrier julien à l'époque encore en usage dans les îles britanniques).

Jacques II ne peut s'opposer à une armée divisée entre catholiques et quelques anglicans. Sans espoir de pouvoir résister, Jacques II quitte l'Angleterre le 22 décembre 1688, et se réfugie en France où Louis XIV lui offre l'hospitalité au château de Saint-Germain-en-Laye. Guillaume d'Orange arrive à Londres le 28 décembre 1688. Les partisans de Jacques II qui refusèrent l'allégeance à Guillaume et Marie furent appelés les non-jureurs ou jacobites. Beaucoup se réfugièrent en France à partir du 2 janvier 1689 et furent accueillis par Louis XIV à Versailles, le 22 janvier suivant.

Les Anglais considèrent que cette fuite est l'équivalent d'une abdication. Le Parlement offre la couronne à l'ainée des filles de Jacques II, la princesse Marie qui doit régner conjointement avec son mari Guillaume d'Orange. Des négociations ont lieu entre les nouveaux souverains et un nouveau Parlement où whigs et tories peuvent collaborer librement. Le 13 février 1689, les souverains acceptent la déclaration des droits. Celle-ci révolutionne le fonctionnement politique de l'Angleterre. Désormais le Parlement doit être convoqué au moins tous les trois ans ; les députés des communes et les lords sont libres de leurs paroles et décisions et ne peuvent être poursuivis pour ce qu'ils ont décidés (immunité parlementaire). Le roi ne peut plus suspendre les lois votées par le Parlement ; il ne peut imposer de nouveaux impôts s'ils ne sont pas approuvés par le Parlement. Il ne peut organiser d'armée permanente sauf accord du Parlement ; le gouvernement royal, nommé par le roi, est responsable de sa politique devant le Parlement. En mai 1689, un acte de tolérance accorde la liberté de conscience et de culte à tous les non-conformistes, sauf pour les unitariens (protestants radicaux niant le dogme de la Trinité) ; les lois du Test et la loi sur les corporations municipales demeurent en vigueur et favorisent les anglicans ; les dissidents continuent de subir des discriminations mais atténuées. Par contre les catholiques ne bénéficient pas de cette tolérance.

Si en Angleterre la révolution a été rapide et peu sanglante, il n'en est pas de même en Irlande. Les Irlandais, en majorité catholique, se soulèvent pour défendre Jacques II. Un corps expéditionnaire des partisans de l'ex-roi, renforcé de contingents français, débarque en Irlande. Mais il est battu en juillet 1690, sur les bords de la rivière Boyne. Les Irlandais doivent accepter le traité de Limerick en 1691. Les autres tentatives des « jacobites », ont lieu dans les décennies suivantes (1692, 1708, 1715) ; elles se soldent toutes par un échec (la dernière constitue la défaite jacobite à bataille de Culloden en avril 1746).

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • [1] article de Wikipédia sur le même sujet
  • [2] article de l'encyclopédie Universalis sur le même sujet
  • [3] article de Bookwiki sur le même sujet. Texte issu d'une traduction déplorable.
  • [4] article de Wikipédia sur le roi Jacques II
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