Histoire de l'Algérie

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Carte de l'Algérie actuelle.

La Numidie[modifier | modifier le wikicode]

Fondation du Premier royaume[modifier | modifier le wikicode]

Le royaume de Numidie (en jaune), après les conquêtes de Massinissa en Tripolitaine.

L'Histoire de l'Algérie commence vraiment avec l’apparition du pays de Numidie, séparé en tribus vassalisées aux deux plus puissantes familles : les Massyli à l’Est et les Massaesyli à l’Ouest. La force cavalière de ce peuple fut sa principale ressource. Ignorant le chameau, ils utilisaient des éléphants comme monture de chasse et de guerre. Ils mangeaient des gazelles, des lions, des ânes, des autruches, des oranges, des olives et des dattes. Bien que bons fabricants de vase, cette qualité ne leur sera bénéfique que sous l’Empire romain.

Les Numides furent rapidement vassalisés à Carthage, une importante cité et colonie Phénicienne -située en Tunisie actuelle-, et leurs tentatives d’obtenir l’indépendance furent vaines.

Mais au IIIe siècle av. J-C, la situation changea. Carthage toute-puissante en Afrique du Nord (sauf pour l'Égypte) voit se dresser devant elle un rival : Rome. Le roi des Massyliens, Gala, resta fidèle à Carthage alors que le roi des Massaesyliens, Syphax, rejoignait les romains. Gala envoya son fils, le fougueux Massinissa écraser le royaume de Syphax et ce dernier le fit, mais, il cachait un secret. Massinissa n’avait qu’un rêve : faire de la Numidie un puissant royaume respecté. Hors, il lui semblait évident qu’il ne pourrait réaliser son rêve avec Carthage… mais avec Rome !

Alors, il signa une alliance secrète avec le consul Scipion l'Africain. Pourtant, rien ne laissait penser qu’un jour, Massinissa serait roi, car, chez les numides, le poste de roi ou de chef de tribu n’était pas héréditaire mais transmis au mâle aîné de la famille. Donc, quand Gala mourut, le roi suivant ne fut pas Massinissa, mais son oncle, Oesalcès, qui mourut au bout de quelques jours, laissant le trône à son fils débile, Capusa, détrôné par son frère, Lacumacès, qui laissa le royaume des Massaesyli aux mains de son Premier ministre, Mezetullus, impopulaire.

Massinissa convainquit le peuple de le choisir comme roi et une révolte le porta au pouvoir. Le début de son règne fut assez malheureux, écrasé trois fois par Syphax, il dut sa survie à une intervention romaine. Scipion ne regretta pas son choix d’aider Massinissa car celui-ci se révéla d’un grand secours dans la prise de Carthage. Allié fidèle, il refusera toute sa vie de repasser dans le camp de Carthage, même pour la somme colossale que lui proposa Hannibal. Quant à Syphax, il retenta une attaque, mais il fut emprisonné et son royaume passa aux mains de Massinissa.

Il voulut entamer une politique de conquête, mais Rome s’y opposa, de peur de voir l’avènement d’un Empire africain puissant et rival. Massinissa créa néanmoins un pays puissant et hiérarchisé, il mit des postes de gouverneurs dans les provinces, des suffètes dans les grandes villes mais il eut la sagesse de laisser aux tribus leurs chefs. Il mourut presque centenaire.

Le règne de Jugurtha[modifier | modifier le wikicode]

Pièce de monnaie à l'effigie de Jugurtha.

Respectant les coutumes numidiennes, le roi suivant fut le mâle aîné de la famille, Micipsa, fils aîné de Massinissa. Très intelligent et extrêmement cultivé, il aurait été un grand roi s’il n’avait pas fait deux lourdes fautes. La première, fut de trouver ennuyeux le fait de gouverner, la deuxième, fut de laisser le pouvoir à son neveu, Jugurtha, qu’il nomma Premier ministre. Ainsi, pendant que Micipsa étudiait la philosophie grecque et que ses fils courtisaient les filles ou chassaient, Jugurtha s'occupait de la paperasse. Micipsa mourut en -118, il partagea son royaume en deux, l’Est revint avec Adherbal et l’Ouest à Heimpsal Ier. Jugurtha, qui avait géré le royaume sous son oncle réclama d’être roi de toute la Numidie, ses cousins ne seraient que des vice-rois. Adherbal et Heimpsal Ier qui le méprisait tout deux refusèrent, ne voyant en lui qu’un vulgaire Premier ministre bouche-trou. Or, ses cousins étaient dans l’erreur de le mépriser : Jugurtha était plus populaire qu'eux en Numidie et avait une foule de partisans et l’un assassina Heimpsal Ier, permettant à Jugurtha d’être roi de l’Ouest.

Adherbal tenta de le vaincre en guerre, mais il fut vaincu. Il rejoignit Rome où il plaida sa cause devant le Sénat. Sauf que Jugurtha connaissait les sénateurs et leurs penchants pour les cadeaux et l’or. Le Sénat corrompu propose de partager le royaume aux deux prétendants ? il paye les envoyés du Sénat pour avoir les trois quarts du pays. Il attaque le royaume d’Adherbal, assiège sa capitale, le Sénat envoie des ambassadeurs demander la paix ? L’argent lui fait changer d’avis. Il prend la capitale, assassine Adherbal, tue les habitants, des hommes robustes aux nouveau-nés, le Sénat rouspète ? un peu d’or… ne le fait pas changer d’avis ! car, le peuple de Rome, profondément choqué par la mise à mort des civils de la capitale d’Adherbal vient manifester devant le Sénat pour réclamer le jugement de Jugurtha. Ce dernier vint à Rome où il fit preuve de tant d’arrogance que les sénateurs déclarèrent la guerre. Fin stratège, Jugurtha écrasa plusieurs fois l’armée romaine, quand, soudain, le consul Marius parvint secrètement à s’entendre avec le plus puissant soutien de Jugurtha : le roi de Maurétanie Bacchus Ier. Ce dernier expliqua aux romains le point faible de l’armée numidienne et Jugurtha fut vaincu, emprisonné, enfermé dans un cachot froid où il mourut de faim.

La province romaine[modifier | modifier le wikicode]

Provinces romaines de Maurétanie tingitane (à l'ouest), Maurétanie césarienne (au centre-ouest), Numidie (au centre-est) et Africa (à l'est) au 1er sciècle de notre ère

Après la défaite de Jugurtha, la Numidie fut donnée à son neveu, Heimpsal II puis à Juba Ier. Ami avec Pompée, il soutint celui-ci dans la guerre contre César, ce dernier le renversa et proclama la Numidie province romaine. Elle sera ensuite conquise par les Vandales qui l’annexeront à leur royaume.

Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Après la domination des Vandales, l'Empire byzantin reprend les zones côtières.

Les musulmans arrivent sur le territoire entre 670 et 702, notamment avec le général Oqba Ibn Nafi al-Fihri (Oqba).

L’Algérie est pendant longtemps soumise aux pouvoirs musulmans successifs.

Période ottomane[modifier | modifier le wikicode]

Les espagnols prennent la ville d'Oran en 1509, soit quelques années après la fin de la Reconquista en Espagne. Ils y resteront jusqu'en 1792. Leurs incursions ne conduisent pas à une occupation de grands territoires, mais menacent dans un premier temps les musulmans.

L'Algérie, ou au moins ses régions côtières, tombe alors sous la domination de l'Empire ottoman à partir de 1515, dont elle devient une province puis un état relativement autonome. C'est la Régence d'Alger.

Le temps des gouverneurs ottomans[modifier | modifier le wikicode]

Khayr ad-Din Barberousse, bey d'Algérie au 16ème siècle.

En l’an 1516, le pouvoir ottoman en fait une province puissante dirigée par des beylerbey (sorte de gouverneur des gouverneurs). Les premiers furent les frères Barberousse. Puis, vint Hassan Agha. Ce dernier ravagea les îles vassales de l’empereur Charles Quint qui, pour se venger, assiégea la capitale. Ce fut un désastre pour l’empereur, sa défaite fut si humiliante, que des tribus algériennes qui avaient choisi son camp se rallièrent aussitôt à Hassan Agha. Bien entendu, certaines tribus durent être soumises de force (comme le royaume de koukou). En 1543, il tombe gravement malade et, ne pouvant plus gouverner son pays, les janissaires se donnent pour beylerbey son bras droit, Hadji, qui dut renoncer au pouvoir au bout de huit mois car le sultan lui préférait Hassan Barberousse.

Ce dernier eut un règne difficile, il dut sans cesse repousser des marocains ou des espagnols. Épuisé, il abandonne le pouvoir en 1551. Le beylerbey suivant, Salah, lança des expéditions contre Majorque. À sa mort en 1556, son bras droit, Hassan Corso prit la régence du gouvernorat en attendant le nouveau beylerbey, mais il tenta de faire de l’Algérie un royaume indépendant, vaincu par l’envoyé d’Istanbul, Takarli, il fut empalé avec ses complices.

Impopulaire en Algérie, honnit par les janissaires, Takarli fut assassiné par Yusuf qui lui succéda huit mois avant de mourir de la peste qui frappa également son successeur, Yahya. En plus de la peste, l’Algérie dut faire face à des revanchards espagnols qui profitaient de la situation pour attaquer le pays, alors, Istanbul redonna à Hassan Barberousse le poste de beylerbey qu’il accepta avec réticence, mais il eut le courage de prendre son poste au sérieux et de repousser les espagnols. Accusé de trahison, il fut enchaîné et ramené en 1561 à Istanbul pour être jugé. Heureusement, il fut innocenté en 1562 et put reprendre son poste de beylerbey à la demande des algériens. Son premier geste fut de faire immoler les janissaires qui avaient comploté contre lui, et de tenter une contre-attaque en Espagne qui échoua. En 1564, le sultan lui ordonna d’attaquer Malte, ce fut un désastre militaire pour les ottomans. Hassan Barberousse fatigué de la politique démissionna en 1567, mais resta en poste en attendant l’arrivée de son successeur, Mohammed.

Celui-ci ne régna qu’un an et demi, mais il dut réprimer une révolte et décréta une loi qui permettait aux corsaires de devenir janissaire et aux janissaires de devenir corsaire. Le beylerbey suivant, Ochali, fut l’un des plus grands chefs militaires algériens. Stratège accompli, il avait guerroyé aux côtés d’Hassan Barberousse et de Mohammed et sa renommée lui valut d’avoir le poste de gouverneur des gouverneurs à la mort de Mohammed. Son règne de quatre ans (1568 à 1572), il le passa en guerre contre les européens et contre les tunisiens révoltés. En 1572, le sultan qui avait trop besoin de lui le nomma Grand Amiral, poste qui l’obligea à quitter le gouvernorat. Les beylerbey suivants furent bons, mais régnèrent peu de temps (le record revient à Hassan Vénitien qui régna trois ans !). En 1587, le sultan juge le poste de beylerbey inutile et l’abolit.

Les deys à la tête de la régence d'Alger[modifier | modifier le wikicode]

En 1600 le sultan ottoman lui donne pour gouverneur un dey, puissant chef militaire élu à vie par les janissaires. Le premier dey fut un puissant guerrier, Chaâbane. Sous son règne le sultan du Maroc, Moulay Ismaël tenta d’envahir l’Algérie, mais il fut repoussé, sauf que Chaâbane ne s’arrêta pas là : il le poursuivit jusqu'au Maroc et il accepta de laisser tranquille que quand il s’agenouilla devant lui pour lui demander grâce. Sous le dey suivant, Hadj Mustapha, le Maroc tenta une nouvelle fois de prendre l’Algérie avec l’aide de la Tunisie, mais il fut à nouveau repoussé. Les deys firent de l’Algérie un puissant pays et, même s'ils se disaient vassal du sultan ottoman, tous les signes montraient qu’ils étaient en fait des seigneurs indépendants.

Pour en savoir plus, lis l’article : Régence d'Alger en 1830.

La conquête française[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la Révolution française, la France avait emprunté beaucoup d’argent au dey d’Algérie. En 1827, seule une partie avait été remboursée…

Désireux d’avoir tout son argent, le dey Hussain fit la chose qui allait déclencher la guerre. Le 30 avril 1827, il demanda à recevoir le consul de France, Pierre Deval pour lui demander si le roi de France Charles X avait reçu les lettres lui demandant quand il recevrait l’argent. Le consul l’insulta et le dey furieux lui donna deux légers coups de chasse-mouche à l’épaule ce qui fut perçu par la France comme étant une déclaration de guerre. Plus tard, les manuels d’histoire de la troisième République coloniale modifieront la vérité, transformant les légers coups de chasse-mouche en « des soufflets (gifles) administrés à notre consul (dont ils ne citent pas le nom) qui venait réclamer des comptes au sujet de nos navires marchands attaqués par les corsaires algériens ».

Le roi Charles X donc ordonna un blocus contre l’Algérie. Ce qui devait être un blocus se transforma en guerre en 1829 quand un équipage français fut massacré par des algériens et que le dey ordonna de tirer aux canons sur les navires agitant le drapeau blanc de la négociation. La France déclare la guerre, les français débarqués en juin 1830, prennent Alger le 4 juillet.

Pour en savoir plus, lis l’article : Prise d'Alger par les Français en 1830.
Bombardement d'Alger par la mer le 3 juillet 1830.

Dans un premier temps les Français se contentent d'occuper les ports. Puis ils se lancent vers l'intérieur en particulier vers le Constantinois. En 1836, la cité de Constantine où se rassemblent les nationalistes algériens refusent la soumission et se déclarent ville-état indépendante. Le roi des Français Louis-Philippe Ier mobilise 7000 hommes commandés par le maréchal Clausel. Malgré les coups de canons français, la ville refuse de se rendre et, un renfort lui arrive : la neige. Tant pis, les français persévèrent mais perdent énormément d’hommes. Finalement, ils battent en retraite… pour revenir l’année suivante et, cette fois, ils purent prendre la ville rebelle. Sauf, que les nationalistes algériens avaient un autre chef…

Né en septembre 1808, Abdelkader était un enfant précoce de la confrérie soufi. En 1832, il voit le dey Hussain céder à la France, il en a honte et décide de s’insurger : jamais l’Algérie ne serait française ! proclamé Émir par les nationalistes, il enclenche une série de combats parfois défectueux, parfois victorieux contre la France depuis son QG situé dans l’Oasis de la smala. À la prise de sa capitale mobile, la Smala, en 1843, et la défaite de ses alliés marocains en 1844, Abdelkader se rend en 1847 : c’est la fin de l’Algérie indépendante.

Pour en savoir plus, lis l’article : Conquête de l'Algérie par les Français.

L'administration de l'Algérie française[modifier | modifier le wikicode]

L'Empereur Napoléon III lors de sa visite officielle en Algérie le 20 mai 1865.

L'Algérie, où s'est installé une importante communauté d'origine européenne, connait une succession de régimes administratifs. Il y eut des tentatives d'"assimilation" (1852-1860) puis (1870-1896), pendant lesquelles on essaie de "franciser" le pays en encourageant l'immigration européenne et en créant un cadre administratif (comme les préfets) rattaché aux différents ministères métropolitains (1881).

Une autre politique est tentée, comme "l'association" avec l'idée de création d'un royaume arabe, sur une idée de Napoléon III (1863), ce qui supposait l'arrêt de l'immigration européenne, cette idée disparait avec la chute du Second Empire en 1870.

Dès 1896, l'Algérie connait le régime d'une certaine autonomie administrative et financière. Mais les indigènes musulmans sont tenus à l'écart des affaires qui restent entre les mains des colons d'origine européenne.

La société coloniale algérienne[modifier | modifier le wikicode]

L'Algérie est un territoire colonisé par la France à partir de 1830. Avec l'arrivée des européens l'Algérie a connu de nombreuses transformations. Il y a eu la construction de voies ferrées, de routes qui relient les villes entre elles et de ports qui permettent d'exporter les marchandises. Les grandes villes algériennes comme Alger ont aussi été transformées par les français.

La France et le territoire Algérien entretiennent de nombreux échanges commerciaux. L’Algérie exporte des produits agricoles alors qu'elle importe des marchandises industrielles. Par exemple, elle exporte du vin pour 50,4 millions de francs, mais aussi des céréales, des moutons, des brebis, de la peau et de la laine brute, des fruits. L'Algérie importe du coton tissé pour 35,4 millions de francs ou encore des meubles, des objets manufacturés…

Dans la société coloniale algérienne il existe de nombreuses inégalités entre colons et colonisés. Il y a des inégalités politiques : les Algériens ne peuvent pas voter. Il y a aussi des inégalités sociales. Pour le même travail, les Algériens sont moins payés que les européens. Par exemple les tailleurs de vignes sont payés seulement 12 à 14 francs par jour alors que les européens sont payés 24 francs. Il y a aussi des inégalités scolaires : 80 % des européens sont scolarisés, contre 4 % des algériens.

Pour en savoir plus, lis l’article : Algérie en 1954.

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Guerre d'Algérie.

L'Algérie depuis 1962[modifier | modifier le wikicode]

Crise de l’été 1962[modifier | modifier le wikicode]

Réjouissance de la population après la proclamation officielle de l'indépendance, le 5 juillet 1962.

Après l’indépendance, les chefs du Front de libération nationale (FLN) entrent en guerre. Le 25 septembre 1962, la fin du conflit porte Ahmed Ben Bella à la tête d’une Algérie épuisée. Ben Bella en profite pour instaurer un pouvoir fort dominé par une idéologie socialiste (il se rapproche d’ailleurs de certaines puissances communistes comme la Chine). Son bras droit de toujours, le colonel Boumédiène est ministre de la Défense. Il entre rapidement en conflit avec le royaume du Maroc pour le Sahara occidental, c’est la guerre des Sables, qui prend fin grâce à l’intervention de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) (l'équivalent de l’Union européenne pour l’Afrique). Mais, la paix ne revient pas, le peuple Kabyle se révolte, mais est facilement maté. Ben Bella fut de plus en plus un dictateur qui condamnait à l’exil quiconque le contrariait (comme Mohamed Boudiaf, fondateur du parti d’opposition Parti de la révolution socialiste).

L’ère de Boumédiène[modifier | modifier le wikicode]

Le colonel Boumédiène, surnommé le « Dauphin de Ben Bella » n’en peut plus du comportement de son président. En 1965, il fomente un coup d'État qui chasse le dictateur et lui permet de devenir président. Le peuple algérien, soucieux de démocratie, le laisse faire en espérant le voir démocrate, mais, pendant ses treize ans de pouvoir, il sera lui aussi un dictateur, ne tolérant que son parti politique et dirigeant avec l’armée. Boumédiène veut développer son pays, il démarre les Trois Révolutions (la première industrielle, la seconde agraire, c'est-à-dire concernant l'agriculture et les terres, la troisième culturelle), fait de l’Algérie un État laïque, nationalise les secteurs et baisse le pouvoir souvent oppressant des propriétaires terriens. Mieux éduquée, mieux lotie, mieux payée, la population algérienne soutient son président, même s’il n’est pas le démocrate espéré. Désireux de paix, il met fin aux tensions avec le Maroc en signant avec le roi Hassan II un traité fixant les frontières du royaume et de la république. Il se montre aussi partisan du dialogue entre l’Europe et le Maghreb.

Pour en savoir plus, lis l’article : Houari Boumédiène.

Les années 1980[modifier | modifier le wikicode]

Houari Boumédiène meurt de maladie en 1978. L’armée porte alors au pouvoir le généralissime Chadli Bendjedid car il est le plus haut gradé. Bien que partisan de la nationalisation, il met aussi en place une politique libérale pour l’économie. Sur le plan international, il dialogue avec les chefs d’état du Maghreb et de France et il parvint à adoucir les relations avec les États-Unis. En 1983, il est le premier président algérien à venir à l'Élysée et, en 1998, il fonde l’Union du Maghreb arabe.

À la fin des années 80, l’Algérie est touchée par une grave crise financière qui entraîne les premiers mouvements de révolte, démocrate ou islamiste. À partir de 1988, l’armée décide de son plein gré de tirer sur les manifestants, tandis que le régime de Bendjedid s’enlise dans une corruption qui fait hurler les démocraties européennes. Pour calmer les tensions, le président Bendjedid se lance dans une série de réformes libérales (augmentation des droits des femmes, nouvelle constitution qui met fin au parti unique (début du multipartisme), liberté de la presse…)

La guerre civile[modifier | modifier le wikicode]

L’ouverture démocratique et le multipartisme donnèrent certes naissance à plus de liberté mais aussi à des partis islamiques radicaux. En 1990, le Front islamique du salut, parti assez fondamentaliste, gagne les élections municipales puis, en 1991, les législatives. L’armée force alors le président Bendjedid à démissionner et le remplace par un Haut Comité d’État aux mains de généraux, appelé les Janviéristes, qui disaient œuvrer pour la défense des libertés et de la laïcité face aux menaces islamistes. Une de leurs premières actions fut de faire dissoudre le Front islamique du salut qui avait remporté les élections surtout par un fort taux d’absentéisme (en fait, 59% des algériens n’avaient pas voté en 1991 !). Les musulmans fondamentalistes ne voulurent pas renoncer au pouvoir et appelèrent au djihad. Des bombes explosent, des politiciens sont assassinés, des gens sont kidnappés. Cela dit, le gouvernement ne fut pas mieux et multiplia les arrestations arbitraires, les assassinats et peut-être même eu recours à la torture.

Le Haut Comité d’État commença par mettre à sa tête un héros de la guerre d’indépendance, Mohamed Boudiaf, démocrate, moderne et fervent défenseur de la liberté de religion. Mais, six mois après son arrivée à la présidence, il fut assassiné par un de ses gardes du corps pour des raisons inconnues. Ali Kafi lui succède jusqu’en 1994 puis Liamine Zéroual sous qui eurent lieu une série d’attentats et l’assassinat des moines de Tibhirine, apparemment par les fondamentalistes du GIA (Groupe islamique armée). Pour lutter contre ce GIA, Zeroual renforce la sécurité, restreint les libertés et les champs d’action de l’ONU.

De 1999 à nos jours[modifier | modifier le wikicode]

En 1999, Abdelaziz Bouteflika prend en main son premier mandat présidentiel. Il s’engage à établir un programme en trois points : retour à la paix, réactivation de l’économie, retour de l’Algérie sur la scène internationale. Son premier mandat est marqué par deux attentats à Alger en 2007 et par le tragique Printemps noir.

Le Printemps noir eut lieu dans la région de Kabylie. Il commence le 18 avril 2001, date à laquelle un jeune lycéen, Massinissa Guermah, est assassiné dans une gendarmerie locale. Très vite, ses camarades de classes et mêmes ses professeurs demandent des explications restées sans réponses. Ils marchent dans la rue, la police les disperse avec la force et le ministre de l’Intérieur tenta même de convaincre les émeutiers que Guermah était un délinquant de 26 ans… alors que son bulletin de naissance lui donnait bel et bien 18 ans. Une manifestation de grande ampleur eut lieu, rassemblant collégiens et lycéens que la police reçut à coups de fusil ! Des jeunes réagissent en brûlant des bâtiments de l’État (mairie, centre d’impôts, gendarmerie…). Le président Bouteflika répliqua par une violence inouïe qui réussit certes à mettre fin aux émeutes, mais qui mirent des doutes sur sa politique démocratique.

Bouteflika doit cependant avoir encore l’estime du peuple, car il est réélu à 85% en 2004 (à moins que les élections aient été truquées). Il met en place un plan quinquennal pour relancer l’économie. Il fit aussi enfermer quelques opposants.

En 2009, Bouteflika est réélu, mais on suspecte un trucage et son peuple épuisé par sa politique pourra peut-être entrer lui aussi dans le Printemps arabe.

Pour en savoir plus, lis l’article : Élection présidentielle algérienne de 2009.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Cosmovision et wikipédia.
  • Manuels scolaires de quatrième :
  • Histoire-Géographie classe de 4e, Paris, Belin, 2016
  • Histoire-Géographie classe de 4e, Paris, Nathan, 2016
  • Histoire-Géographie classe de 4e, Paris, Magnard, 2016
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