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Règne (biologie)

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Dans la classification classique, le règne est la plus grande des divisions. Les animaux, ou les végétaux, par exemple, constituent deux règnes.

Principe

Un loup qui court
Pour en savoir plus, lis l’article : Classification classique.

Carl von Linné, naturaliste suédois, inventeur du nom scientifique, a également entrepris de classer les êtres vivants, sous forme de groupes, dépendant les uns des autres. Il en a créé sept niveaux (cela lui paraissait plus harmonieux). Le règne est le groupe de plus haut niveau. Chaque règne est divisé en plusieurs embranchements, qui eux-mêmes sont divisés en plusieurs classes, etc.

Le mot « règne » vient probablement des auteurs de l'époque : La Fontaine, par exemple, et d'autres poètes, citaient le lion comme « roi des animaux ». Il fallait donc que les animaux constituent un royaume, et qu'il y ait un règne animal, dont le lion serait le roi... Pour compléter cette image, on a ajouté le deuxième règne : le règne Végétal.

Dans la classification de Linné, il y avait trois règnes : le règne animal, le règne végétal et le le règne minéral. Les roches ne faisant pas partie des êtres vivants, le règne minéral a été abandonné.

Pour Linné, la distinction était simple : les animaux sont libres (c'est-à-dire qu'ils peuvent se déplacer), alors que les plantes sont fixées (elles ne peuvent pas se déplacer). Bien sûr, cela posait un certain nombre de problèmes : un certain nombre d'animaux, comme les coraux, par exemple, ou les anémones de mer, étaient considérés par Linné comme des végétaux.

Devant les problèmes que suscitait cette classification, le nombre et la définition des genres n'ont cessé de varier au cours du temps.

L'évolution des modèles

Le modèle à deux règnes

Les deux premiers règnes étaient le règne animal, d'une part, et le règne végétal, de l'autre. Les définitions en étaient les suivantes :

  • Les animaux sont libres (ils peuvent se déplacer). Ils doivent manger pour se nourrir.
  • Les végétaux sont fixés. Ils se nourrissent en absorbant directement des éléments du sol (à l'époque, on ne connaissait pas encore la photosynthèse).

Mais les connaissances scientifiques ont progressé, et cela a posé un certain nombre de problèmes : on a découvert, notamment, que certains êtres vivants, qu'on prenait pour des plantes marines, comme les coraux, par exemple, se nourrissaient en réalité en capturant des proies minuscules : c'étaient donc des animaux, et non pas des plantes. Il pouvait donc exister des animaux qui vivent fixés !

On a donc créé pour ces animaux le groupe des Phytozoaires, ce qui veut dire « animaux-plantes », pour y ranger tous les coraux, éponges, bryozoaires (ce qui veut dire « animaux-mousses »), et tous les autres animaux vivant fixés.

La découverte du monde microbien

L'invention des premiers microscopes a permis de découvrir tout un monde de nouveaux êtres vivants qui nous étaient totalement inconnus. Antoni Van Leeuwenhoek, notamment, a décrit une quantité de ces nouveaux êtres vivants, que l'on appelait alors animalcules, ce qui veut dire « tout petits animaux », ou bien microbes, ce qui veut dire « petits êtres vivants ». Ce qui montre bien qu'à l'époque, on ne sait pas encore bien les décrire ou les qualifier autrement que par leur petite taille : il faut dire que les microscopes sont encore peu performants, et, en dehors du fait qu'ils existent, on sait peu de choses sur eux.

Comme ils bougent, cependant, on considère qu'ils s'agit d'animaux ; ils sont si petits qu'on les croit forcément primitifs, on les appelle donc Protozoaires, ce qui veut dire « premiers animaux », ou « animaux primitifs ».

Avec l'invention du microscope vient aussi la découverte des cellules. On se rend compte que les animaux et les végétaux sont constitués d'un grand nombre de cellules, tandis que les protozoaires, d'une seule. Cela permet d'appeler les animaux des Métazoaires, ce qui veut dire des « animaux supérieurs », ou « animaux plus avancés ».

La classification compte alors trois règnes : les animaux, les végétaux, et les protozoaires. À cette époque, on classe, pèle-mèle, parmi les protozoaires, les Paramécies, les Levures ou les Euglènes.

Le règne des protozoaires va faire l'objet de nombreux débats, et être souvent remis en question. On découvre, par exemple, que certains sont capables de photosynthèse, comme les plantes, (par exemple, les Euglènes). On distingue donc les Protophytes ("plantes primitives") des protozoaires, et l'on replace les premiers dans les végétaux, et les seconds parmi les animaux, et le tour est joué. Mais tout n'est pas résolu pour autant, et l'on finit par trouver un bon compromis, en créant le groupe des Protistes, qui réunit tous les êtres vivants unicellulaires.

On sait aujourd'hui que ces êtres vivants unicellulaires regroupent en vérité des végétaux unicellulaires (algues vertes, comme par exemple les Pleurocoques), des champignons unicellulaires (les Levures), et beaucoup d'autres groupes très différents, comme les Ciliés, les Flagellés ou encore les Amibes. Mais la classification en trois règnes, Animaux, Végétaux et Protistes, était vraiment pratique, et sera utilisée pendant très longtemps.

De plus en plus petits : les bactéries

C'est encore Antoni Van Leeuwenhoek qui a découvert le premier les bactéries, même si, bien sûr, il ne le savait pas à l'époque. Il constate tout simplement l'existence d'êtres vivants encore plus petits que les microbes. Plus tard, on découvrira que toutes les cellules contiennent un noyau, mais pourtant, ce n'est pas le cas des bactéries. On décide donc de classer le vivant en deux catégories : ceux qui ont un noyau, et que l'on nomme Eucaryotes (ce qui veut dire « vrai noyau », et ceux qui n'en n'ont pas, les Procaryotes ("avant le noyau"). Un nouveau règne est donc créé pour les bactéries : celui des procaryotes.

L'intrus : les champignons

Le dernier problème en date dans le choix des règnes vient des champignons : on s'aperçoit qu'ils sont incapables de se nourrir seuls, ils consomment des matières organiques en décomposition, comme le ferait un animal charognard...

Pire : on découvre l'existence de champignons capables de se déplacer1, et même des champignons carnivores2! Décidément, les champignons ressemblent de moins en moins à des plantes, et l'on décide de créer un règne spécial pour eux, le règne des champignons.

Le modèle à cinq règnes

Durant longtemps, la classification va donc considérer qu'ils existe cinq groupes qui ont le rang de règne :

  • les Procaryotes (bactéries)
  • les Protistes (microbes)
  • les Végétaux
  • les Champignons
  • les Animaux

Parmi tous ceux-ci, les Procaryotes ont un statut un peu particulier : ils sont au dessus des autres, puisque tous les autres sont regroupés sous le terme d'Eucaryotes.

Un nouveau niveau de classification va donc être inventé (ce qui fait huit en tout) : la division:

  • division : Procaryotes
  • division : Eucaryotes
    • règne : Protistes
    • règne : Végétaux
    • règne : Champignons
    • règne : Animaux

Les apports de la classification phylogénétique

La classification phylogénétique a totalement bouleversé les cinq règnes (ou deux divisions et quatre règnes) de la classification classique, en étudiant comment les être vivants évoluent et sont apparentés entre eux.

Plusieurs règnes ont été remaniés, comme les Végétaux ou les Champignons : des groupes entiers y ont été rajoutés, ou supprimés, pour être déplacés dans un autre règne, ou même dans de nouveaux groupes créés pour l'occasion.

On a notamment découvert que les algues n'étaient pas toutes des végétaux, ou que certains êtres vivants considérés comme des champignons étaient en fait plus proches des algues, ou des amibes.

Le règne des protistes a été totalement éclaté, et ses représentants répartis dans de nouveaux groupes.

On a créé quantité de nouveaux groupes, pour contenir les différents êtres vivants.

Mais le propre de la classification phylogénétique, c'est qu'il n'existe plus de règnes, ou d'embranchements, mais un grand nombre de taxons placés à des niveaux de hiérarchie différents. On peut cependant citer les plus importants, qui s'apparentent plus ou moins à des règnes, dans la classification classique. En ne tenant compte que de plus importants, on obtiendrait donc comme « règnes » :

  • les Végétaux (dont les algues vertes)
  • les Algues rouges (anciennement classées parmi les végétaux)
  • les Ciliés (unicellulaires, anciennement placés parmi les Protistes)
  • les Dinoflagellés (unicellulaires, anciennement placés parmi les Protistes)
  • les Algues brunes (anciennement classées, pour la plupart, parmi les Végétaux. Certaines étaient toutefois considérées comme des Champignons)
  • les Flagellés (unicellulaires, anciennement classés parmi les Protistes)
  • les Champignons (auxquels on a rajouté un certain nombre d'unicellulaires, classés auparavant parmi les Protistes, comme les Levures)
  • les Animaux
  • les Amibes (pour la plupart unicellulaires, ils faisaient partie des Protistes. Ceux qui sont pluricellulaires étaient généralement considérés comme des Champignons)

Notes

  1. la Fleur de tan, se déplace en rampant, de manière quasi imperceptible : quelques centimètres par jour. Quoique proche des champignons, on sait aujourd'hui qu'elle n'en fait pas partie : elle est plus proche des amibes
  2. On connaît aujourd'hui plusieurs espèces de champignons, notamment la famille des zoophagacées, qui se nourrissent de petits vers microscopiques, qu'ils capturent dans l'eau ou dans les milieux humides, grâce à des filaments spéciaux
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