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Question d'Alsace-Lorraine

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Groupe sculptural représentant l'Alsace et la Lorraine regrettant de ne plus être françaises. Intitulé Le souvenir. Nancy.

De 1871 à 1914, la question d'Alsace-Lorraine a été le fondement de l'hostilité des Français contre les Allemands. Les Français sont persuadés que les Alsaciens-Lorrains, devenus allemands en 1871, sont très mécontents de leur sort et ne pensent qu'à redevenir français. Du côté français toutes les occasions de tension avec l'Allemagne sont exploitées pour maintenir le souvenir des provinces perdues et préparer la population à la nécessité d'une nouvelle guerre.

Du côté allemand tout est mis en œuvre pour isoler la France et la priver des alliés qui lui seront nécessaires pour affronter l'Allemagne. À partir de 1890, la rupture des bonnes relations entre l'Allemagne et la Russie, rapproche cette dernière de la France. La politique navale et commerciale agressive de l'Allemagne pousse le Royaume-Uni a rechercher l'alliance française. Ayant désormais des alliés de poids la France peut envisager une nouvelle guerre.

L'esprit de revanche[modifier | modifier le wikicode]

L'Alsace-Lorraine en 1905 (encadrée en rouge). Extrait de Le Tour de la France par deux enfants, un livre de lecture pour les enfants, édité en 1906

En 1871, par le traité de Francfort, la France vaincue doit abandonner au nouvel empire allemand, les deux départements alsaciens et le nord de la Lorraine (actuel département de la Moselle). Ces territoires, deviennent alors l'Alsace-Lorraine, prise de guerre commune des différents États qui composent l'empire allemand.

Une petite partie de la population quitte la région pour s'installer en France et en Afrique du Nord française. La population restée sur place est intégrée à l'empire. Les Français sont persuadés que les Alsaciens-Lorrains même s'ils participent à la vie politique allemande et bénéficient du développement économique et des lois sociale avantageuses mises en place par Bismarck, sont mécontents de leur sort. En France règne l'esprit de Revanche pour récupérer les provinces perdues. L'enseignement est mis à contribution pour mobiliser les esprits et maintenir cet espoir. Des associations, comme la Ligue des Patriotes, sont créées pour affirmer publiquement que la France ne renonce pas à l'Alsace-Lorraine. Les artistes (dessinateurs, musiciens et chanteurs populaires) entretiennent dans leurs œuvres le mépris voire la haine des Allemands, qui ne se privent pas d'en faire de même avec les Français.

Les crises franco-allemandes[modifier | modifier le wikicode]

Propagande en faveur du général Boulanger. Derrière lui, la France encadrée par l'Alsace et la Lorraine. 1888

De multiples incidents entretiennent l'hostilité. En 1875, la France modifie l'organisation de son armée, en augmentant considérablement le nombre d'officiers et de sous-officiers, ce qui permettrait d'encadrer efficacement et rapidement une armée ayant des soldats plus nombreux (en cas de mobilisation pour faire la guerre). Les Allemands protestent, menacent d'intervenir militairement ; une intervention diplomatique de la Russie et du Royaume-Uni parvient à calmer l'Allemagne.

En avril 1887, Schnaebelé un commissaire de police français est arrêté par des policiers allemands opérant illégalement en territoire français près des frontières. Malgré qu'il ait été libéré immédiatement sur ordre de Bismarck, sa mésaventure permet aux français de manifester leur hostilité à l'Allemagne.

Au même moment, les spectaculaires succès électoraux du général Georges Boulanger, ministre de la guerre et porte-parole d'une coalition anti-républicaine et anti-allemande, inquiète fortement les Allemands.

En 1898, l'éclatement au grand jour de l'Affaire Dreyfus, condamnation d'un officier français soupçonné de trahison au profit de l'Allemagne (1894, renforce l'hostilité, franco-allemande). La plus grande partie de l'opinion défendra pendant longtemps l'honneur de l'armée française, qui doit rester le rempart ou le fer de lance face à l'Allemagne.

Les alliances pour régler le problème franco-allemand[modifier | modifier le wikicode]

Bismarck, l'implacable adversaire de la France, contraint d'abandonner le pouvoir en 1890.

À l'avenir pour avoir une chance de gagner une guerre la France doit trouver des alliés. Pour empêcher la guerre de revanche, Bismarck tente alors d'isoler diplomatiquement la France.

L'Allemagne isole la France diplomatiquement[modifier | modifier le wikicode]

Bismarck regroupe les grands pays européens autour de l'Allemagne. Ce sera d'abord en 1873, l'entente des trois empereurs regroupant l'Allemagne, la Russie et l'Autriche-Hongrie. Elle prévoit l'aide des deux autres pays si l'un deux est attaqué par une puissance européenne (sous-entendu la France). Mais cette entente se fissure gravement à l'issue du congrès de Berlin de 1878, quand l'Allemagne ne soutient pas les demandes russes concernant l'amputation de l'empire turc. Cependant par d'habiles manœuvres diplomatiques Bismarck parvient à un renouvellement de l'entente en juin 1881.

En 1881, profitant de la crise franco-italienne à propos de la Tunisie, Bismarck conclut la Triple Alliance regroupant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie. Cette Triplice est renouvelée en 1887 et cette même année l'alliance avec la Russie est réaffirmée. La France était alors totalement isolée en Europe.

La France sort de son isolement diplomatique[modifier | modifier le wikicode]

Affiche russe célébrant la Triple Entente dans les premiers mois de la Première Guerre mondiale. À gauche, la France ; au centre, la Russie ; à droite, le Royaume-Uni

Cependant à partir de 1888, la France sort de son isolement diplomatique. Les Russes qui ont besoin d'un grande quantité de capitaux pour moderniser leur pays, trouvent en France ce qui leur est nécessaire. Banques françaises et particuliers souscrivent (achètent) des titres des emprunts d'État russes ou investissent dans les entreprises russes.

En 1890, le nouvel empereur d'Allemagne, Guillaume II rompt l'alliance avec la Russie pour favoriser ses relations avec l'Autriche-Hongrie (rivale des Russes dans les Balkans). La Russie cherche alors des alliés. Malgré son hostilité au régime républicain, l'empereur de Russie, le tsar Alexandre III, accepte un rapprochement avec la République française. L'alliance franco-russe se met en place dès 1891. Ce sera la première étape de la Triple Entente, qui groupe la Russie, le Royaume-Uni et la France. En effet au même moment les Britanniques sont irrités par la concurrence allemande basée sur des progrès industriels et commerciaux. La volonté allemande de se doter d'une puissante marine de guerre inquiète aussi les Britanniques. Il cherche alors un allié sur le continent pour faire face à l'Allemagne. Ce sera la France (pourtant l'ennemi multiséculaire).

La France peut alors envisager de préparer une nouvelle guerre, car maintenant la Russie pourra attaquer l'Allemagne à l'est et la puissante marine de guerre anglaise pourra paralyser la marine allemande.

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