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Dynastie franconienne

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La dynastie franconienne est une dynastie allemande du Moyen Âge. Elle compte quatre rois, qui ont tous été empereurs du Saint Empire romain Germanique entre 1027 et 1125 : Conrad II, Henri III, Henri IV et Henri V du Saint-Empire.

Cette dynastie, aussi appelée dynastie salienne, succède sur le trône impérial à une première dynastie, les Ottoniens. Après la mort d'Henri V, elle a été remplacée par une nouvelle dynastie, celle des Hohenstaufen.

Conrad II le Salique[modifier | modifier le wikicode]

Couronne impériale de Conrad II.

Conrad II est le fils du comte Henri de Franconie, une région du centre de l'Allemagne. C'est de là qui vient le nom de dynastie "franconienne".

Il était aussi le cousin d'Henri II le Boiteux, qui était roi des Germains (des Allemands) et empereur du Saint Empire romain Germanique. Cet empereur régnait sur un rassemblement d'états d'Europe centrale fondé en 936 sur les ruines de l'Empire de Charlemagne. Son trône n'était pas héréditaire : il était élu ou désigné par son prédécesseur.

Henri II est mort en 1024 sans enfants et sans avoir désigné de successeur. La noblesse allemande a donc nommé Conrad II à sa place. Conrad a été couronné empereur à Rome en 1027.

Il a essayé de renforcer l'empire en luttant contre l'indépendance des grands seigneurs allemands. Pour cela, il a soutenu contre eux les petits féodaux et encouragé une sorte d’anarchie (en s'arrangeant par exemple à la mort d'un duc, pour que son duché reste un temps sans duc).

Rapport avec la Hongrie et la Bourgogne[modifier | modifier le wikicode]

En 1030, le roi Étienne Ier de Hongrie, désireux de prendre la Bavière pour son fils Emeric, a déclaré la guerre à Conrad II et laissé les armées hongroises brûler les terres allemandes. Celui-ci a été obligé de demander la paix pour éviter une famine dans les terres bavaroises. En 1031, Conrad a soutenu le prince polonais Bezprym contre son frère, le roi Mieszko II.

En 1032, le roi de Bourgogne Rodolphe III est mort sans héritier. Son testament donnait son royaume à Conrad II, mais il avait pour concurrent le comte Eudes II de Blois, qui était un neveu de Rodolphe. En 1033, Eudes et Conrad ont tous deux été couronnés roi de Bourgogne par leurs partisans. Conrad envahit alors les terres d'Eudes, qui est obligé de se soumettre en 1034.

Mais en 1037, alors que Conrad est en Italie en train d'assiéger la ville de Milan, Eudes repasse à l'attaque en envahissant la Lorraine, mais il est tué près de Bar-le-Duc par un allié de Conrad, Gothelon. Conrad ne réussit pas à prendre Milan, et après avoir ravagé Parme, il retourne en Allemagne en 1038. Il meurt à Utrecht le 4 juin 1039.

Henri III, la Hongrie et l’Église[modifier | modifier le wikicode]

L'empereur Henri III remet Pierre sur le trône de Hongrie (manuscrit de 1358).

Henri III, dit le Noir, né en 1017, est nommé roi des Romains par son père Conrad II, et empereur à la mort de ce dernier (mais il n'est couronné qu'en 1046). Son règne est divisé en deux parties : l’intervention en Hongrie et la politique envers l’Église catholique.

L’empereur Henri III doit faire une longue guerre contre la Hongrie. Tout commence après son couronnement quand des nobles destituent le roi légitime Pierre de Hongrie et le remplacent par un Juif, le comte Samuel Aba, pour montrer leur hostilité à la christianisation et à la germanisation de leur peuple. Henri écrase une immense armée hongroise en 1044. Contrairement à beaucoup de princes de l’époque, il se montre humble dans la victoire, disant que le vrai vainqueur était Dieu, il accorde son pardon aux chefs hongrois et demande à Pierre d’en faire autant. En remerciement, Pierre donne à l’empereur une lance d’or qu’Henri envoie au pape comme cadeau. En 1046, Pierre est détrôné par André Ier qui se montre bon chrétien et fidèle serviteur de l’Empereur.

Henri III mena surtout une politique religieuse intensive. Il estimait que son devoir de chrétien était de protéger les faibles et les malheureux. Ainsi, il lutta toute sa vie contre les vengeances privées, contre les seigneurs qui abusaient de leurs droits et il imposa la Trêve de Dieu pour limiter les guerres privées entre seigneurs qui faisaient souffrir les serfs. À Rome, la papauté était en crise depuis l'élection de Benoît IX comme pape en 1032. En 1046, lorsque Henri intervient pour remettre de l'ordre, il y avait trois papes concurrents ! Henri nomme à leur place Clément II, qui le couronne empereur, mais meurt l'année suivante. Henri le remplace par Damase II, qui meurt au bout de 23 jours, puis par Léon IX en 1049, et enfin par Victor II en 1054.

Henri III meurt le 5 octobre 1056, à 38 ans. Il est remplacé par son fils Henri IV, âgé de six ans.

Henri IV, bras de fer contre la papauté[modifier | modifier le wikicode]

Henri IV, miniature du XIe siècle.

Régence[modifier | modifier le wikicode]

Henri IV est né en 1050. En 1056, à la mort de son père Henri III, il est trop jeune pour entrer dans ses fonctions d’empereur. Le pape Victor II nomme alors sa mère Agnès d’Aquitaine régente de l’empire et, pour être sûr que rien ne vienne troubler la jeunesse d’Henri IV, il s’arrange pour réconcilier les seigneurs brouillés contre Henri III avec le pouvoir impérial.

Mais Agnès n’avait pas la poigne de son époux et elle dut faire beaucoup de cadeaux à des seigneurs pour rester indépendante. De plus, elle prenait comme ministre des religieux ou de petits nobles, ce qui irritait des hauts nobles. Enfin, elle n’arrive pas à régler les troubles en Hongrie dus à l’usurpation de Béla Ier. Dès sa régence, les rapports entre l’Église et l’Empire se resserrent.

À la mort de Victor II en 1057, les cardinaux élisent comme pape Saint Etienne IX sans mettre Agnès au courant de leur choix. Le nouveau pape veut faire une loi qui interdit à l’empereur germanique d’intervenir dans la nomination des papes, mais il meurt assassiné au bout de huit mois. Ce n’est qu’en 1061 qu’Agnès peut intervenir dans l’élection des papes pour élire Honorius II.

En fin d’année 1061, des nobles mécontents de la régente font une sorte de coup d’État, dirigé par l’archevêque de Cologne Annon II, qui kidnappe l’empereur et l’utilise pour faire pression sur l’impératrice pour qu’elle leur laisse le pouvoir. En 1065, Henri IV, enfin déclaré majeur, chasse Annon II et nomme conseiller en chef un autre clerc, Adalbert, l’archevêque d’Hambourg-Brême.

La révolte des Saxons[modifier | modifier le wikicode]

Le premier fait majeur du jeune empereur est la Révolte des Saxons. Les Saxons, en effet, ne veulent plus être soumis à des corvées pour construire des châteaux à l’empereur. Les révoltés sont soutenus par les nobles qui pensent affaiblir le pouvoir de leur jeune empereur. En 1075, Henri IV anéantit les révoltés et dirige une dure répression.

Le début de la Querelle des Investitures[modifier | modifier le wikicode]

Le fait majeur du règne d’Henri IV est la Querelle des Investitures, pour décider qui a le droit de nommer les évêques : le pape ou l'empereur ?

La querelle commence en 1071 quand l’empereur nomme archevêque de Milan Gotofredo, un homme excommunié. En 1073, le nouveau pape Grégoire VII lui ordonne de ne plus nommer de clercs sans son accord. Henri IV fait semblant d’accepter pour avoir le soutien du Vatican contre les seigneurs féodaux, mais continue à nommer des évêques. De plus, Grégoire VII ose prétendre que son pouvoir spirituel de pape est supérieur au pouvoir temporel des empereurs ou des rois.

En 1076, Henri IV réunit à Worms une diète où ne sont invités que des clercs hostiles à Grégoire VII : cette diète déclare Grégoire VII déchu. En réponse, Grégoire VII réunit un synode ne comportant que des clercs hostiles à Henri IV : elle déclare la déchéance et l’excommunication de l’empereur. La chrétienté en Germanie est divisée. Partout circulent des pamphlets ridiculisant le pape ou l’empereur. De plus, à Pâques 1076, Henri IV est à deux doigts de mourir frappé par la foudre : pour les Allemands, c’est un avertissement de Dieu qui soutient Grégoire VII.

Canossa[modifier | modifier le wikicode]

Henri IV et l'abbé de Cluny à Canossa, devant la comtesse Mathilde de Toscane.

L'empereur est obligé de se soumettre. En janvier 1077, il se rend à Canossa, dans le nord de l'Italie, habillé comme un mendiant, les pieds nus dans la neige, pour demander à voir le pape. Grégoire VII refuse pendant trois jours de le recevoir, puis finit par l'accueillir et accepte de lever son excommunication.

Les antirois[modifier | modifier le wikicode]

L’ordre n’est pas rétabli en Allemagne. Des nobles hostiles à Henri IV, dirigés par l’archevêque de Mayence Siegfried Ier, nomment le duc de Souabe Rodolphe antiroi. Henri et les nobles qui lui sont fidèles mettent Rodolphe au ban. Ces conflits relancent les tensions avec l’Église, car Henri menace de destituer le pape si celui-ci n’excommunie pas Rodolphe. Le 15 octobre 1080, les partisans d’Henri et ceux de Rodolphe s'affrontent à Hoenmölsen, près de Mersebourg, dans l'est de l'Allemagne. Henri est sur le point d'être vaincu, mais Rodolphe est blessé et meurt le lendemain. Henri doit alors lutter contre un nouvel antiroi, Hermann de Salm, qui est rapidement vaincu.

Fin du règne[modifier | modifier le wikicode]

Henri IV décide alors de punir le pape Grégoire VII pour ne pas avoir excommunié Rodolphe. Il nomme un antipape, Clément III, et entre en Italie avec une puissante armée pour affronter le plus puissant soutien du pape, la marquise Mathilde de Toscane. Les armées impériales battent les armées de Toscane pour faire couronner pape Clément III. Rome est alors ravagé par une guerre civile entre partisans de Clément III et partisans de Grégoire VII.

En 1088, son fils Conrad, qu’il avait nommé roi des Romains, prend parti pour le nouveau pape Urbain II et devient roi d’Italie. Henri, coincé plusieurs années avec ses armées dans le nord de l'Italie, réussit à retourner la situation et en 1098 il le fait remplacer par son autre fils, Henri V.

À nouveau excommunié par un pape en 1102, Henri IV tente de revenir dans l’Église en proclamant la Trêve de Dieu et en préparant un pèlerinage à Jérusalem, mais en 1105 il est emprisonné par trahison par son fils Henri V, qui devient le nouvel empereur.

Henri V, la fin de la Querelle des Investitures[modifier | modifier le wikicode]

Henri V rend visite à son père en prison (miniature de 1450).

Henri V, né en 1086, devient empereur en 1106 après avoir emprisonné son père. Pour mettre fin à la Querelle des Investitures, il propose de supprimer les pouvoirs temporels des évêques, qui seraient alors des simples théologiens. De personnalité agressive, il s’attire la haine de tous ses vassaux et tente de kidnapper le pape Pascal II pour le remplacer par les antipapes Sylvestre IV et Grégoire VIII. Finalement, l’archevêque Brunon de Trêve convainc les nobles de se soumettre à l’empereur, tout en convainquant l'empereur de se soumettre au pape. Au concordat de Worms en 1122, Henri V renonce à son droit de nommer les évêques. C’est la fin de la Querelle des investitures.

La fin de sa vie est occupée par une guerre aux Pays-Bas. Il meurt du cancer le 23 mai 1125 à Utrecht, sans avoir eu d'enfants, marquant la fin de la dynastie franconienne.

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