Quatre éléments

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Gravure de 1624 représentant les quatre éléments, avec en dessous dessiné leur symbole alchimique respectif.

Les quatre éléments sont une théorie philosophie, une façon de concevoir le monde. Cette théorie décrit le monde comme étant constituée de quatre éléments : l'eau, la terre, le feu et l'air. Cette théorie est apparue à partir de la Grèce antique, notamment avec le mythe de Prométhée façonnant les humains à partir de terre et d'eau tout en leur donnant le feu. Elle a notamment été proposée pour la première fois par Aristote.

On sait aujourd'hui que cette conception du monde est erronée, pendant longtemps la théorie des quatre éléments n'a pas été remise en question avant le XVIIe siècle et l'apparition de la chimie moderne, avec les découvertes de l'atome, du proton et d'autres constituants de la matière.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

L'origine de la théorie, expliquer la matière[modifier | modifier le wikicode]

Statue d'Empédocle à Vienne en Autriche

L'une des principales questions philosophiques durant la Grèce Antique était de savoir ce qui constituait la matière. L'observation ne suffisait pas, il fallait rationaliser la nature. Les trois principaux penseurs grecs à s'être intéressé à cette question sont Empédocle, Aristote et Platon.

Le premier à poser les jalons de cette théorie fut Empédocle au Ve siècle av. J.-C. célèbre pour avoir selon la légende sauté dans l'Etna pour mourir. Originaire de Sicile il fut le premier à théoriser les quatre éléments :

«  Connais premièrement la quadruple racine

De toutes choses : Zeus aux feux lumineux,

Héra mère de vie, et puis Aidônéus,

Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent.1 »

Ainsi Zeus pourrait symboliser le Feu, Héra l'Air, Aidônéus (Hadès) la Terre et Neistis (Poséidon) l'eau. La religion est à cette époque indissociable de la pensée philosophique, il n'est donc pas étonnant de voir que les Dieux grecs symbolisent un élément constituant toute la matière.

Un des solides de Platon, l'icosaèdre, proche d'une sphère et symbolisant donc l'Eau

.

Platon reste dans la droite lignée de la pensée d'Empédocle, mais l'enrichit de ses observations sur les nombres et les formes hérités de Pythagore. Qui outre les propriétés du triangle rectangle et le célèbre théorème qui porte son nom, il aurait également découvert les polyèdres, des solides réguliers qui possède les mêmes figure sur chaque face. Au nombre de cinq, que l'on nomme les solides de Platon. Platon associe à chacun de ces solides un élément :

Les quatres forces d'Aristote et l'élément qui leur correspond.

Le dernier des solides de Platon, le dodécaèdre est plus particulier. De par ses propriétés d'abord, il est composé de 12 faces, comme le nombre de signes du Zodiaque, chacune de ses faces étant un pentagone, figure assez particulière, les rapports de longueurs de ses segments faisant intervenir le nombre d'or supposé magique par les Grecs. Ainsi, Platon lui associa un rôle semblable à la force motrice de la matière, ce qui la rend "vivante", tangible.2 On en fait également le symbole de l'éther, qui est censé se situer entre les étoiles, qui incluraient donc les autres éléments.

Aristote, élève de Platon, reprend la théorie, et y ajoute les quatre "forces", qui permettent de donner vie aux corps élémentaires : le froid, le sec, le chaud et l'humide. Le chaud représente l'énergie, le froid le principe d'inertie, c'est-à-dire de non-changement, l'humide est le principe d'unification, tandis que le sec est celui de séparation. Ces quatre forces peuvent former quatre couples (on exclut les couples chaud/froid et sec/humide), auxquelles on associe donc un élément.  

Empédocle Platon Aristote
Feu tétraèdre chaud-sec
Air octaèdre chaud-humide
Eau icosaèdre froid-humide
Terre hexaèdre froid-sec

Cette théorie subsista durant le Moyen-Âge, en étant transmis des Arabes aux Occidentaux via les croisades, avec l'apparition notamment de l'alchimie, mais finira par ne plus être utilisé dès lors que la théorie atomiste se démocratisa, on en trouve encore des vestiges dans la conception que l'on se fait du monde, de part sa facilité descriptive et visuel.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Empédocle, Fragment B6
  2. Platon, Le Timée
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