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Question irlandaise

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Caricature dessinée par James Gillray en 1798. L'hostilité entre les Irlandais à droite et les Anglais symbolisés par l'épouvantail à gauche

La question irlandaise est un des problèmes importants qui agitent le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande aux XIXe siècle et au début du XXe siècle. Depuis le XVIIe siècle,les Britanniques traitaient l'Irlande comme une colonie. La population d'origine, les Irlandais, était formée de paysans très pauvres dépossédés de leurs terres ancestrales par les grands propriétaires venus de Grande-Bretagne qui leur imposaient des conditions de travail très dures. Les Irlandais très majoritairement de confession catholiques devaient payer des impôts qui finançaient l'église officielle anglicane introduite dans l'île par les Britanniques protestants. Depuis 1800 l'île avait perdu son gouvernement particulier et était soumise au gouvernement de Londres et au parlement de Westminster où les députés élus par les Irlandais étaient tous des protestants. Les Irlandais réclamaient la fin de la discrimination religieuse qui défavorisait les catholiques, une amélioration important des conditions de travail des paysans et en particulier une réforme de la propriété de la terre. Les plus politisés demandaient aussi le rétablissement d'un gouvernement particulier, voire l'autonomie au sein du Royaume-Uni (le « Homerule »).

Au XIXe siècle, par des attentats contre les représentant de la domination britannique, de grandes manifestations contre les propriétaires, l'opposition parlementaire à Westminster, et des alliances politiques épisodiques, les Irlandais parviennent àarracher aux gouvernements britanniques, en particulier ceux dirigés par les libéraux, comme William Gladstone, des lois en leur faveur. L'Église anglicane perd ses privilèges, des lois améliorent le sort des paysans locataires, et même leur permettent de devenir propriétaires en rachetant les terres. Promis par Gladstone, le Home Rule ne fut voté qu'en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, provoquant la division des Irlandais entre partisans de l'autonomie voire de l'indépendance totale de l'Irlande (le Sinn Fein) et les protestants (les Orangistes) qui demandent le maintien dans le Royaume-Uni. La séparation de l'île entre les deux communautés religieuses est la solution adoptée par les deux parties. La guerre empêche l'application de l'accord qui devra attendre 1921 et la fin de la lutte armée de l'IRA (Irish Republican Army) en 1923 pour créer la République d'Irlande indépendante du Royaume-Uni (occupant la plus grande partie de l'île) et l'Ulster (au nord) où se retrouvent les protestants et qui reste dans le Royaume-Uni.

L'Irlande au début du XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Une paysannerie misérable[modifier | modifier le wikicode]

Paysans irlandais cherchant des pommes de terre. Timbre de 1982 reprenant une gravure du milieu du XIXe siècle

Au début du XIXe siècle, il y avait environ 4 millions d'habitants en Irlande. La très grande majorité d'entre eux (près de 3 millions) étaient d'origine celtique et de confession catholique. Une partie très minoritaire des habitants, surtout implantés dans la partie nord ouest de l'île ( l' Ulster) étaient d'origine britannique (soit Anglais,Gallois ou Écossais) et de confession protestante, soit anglicans soit presbytériens, Église officielle de l'Écosse. Cette minorité avait été introduite en Irlande depuis le Moyen Âge à la suite de plusieurs étapes de la conquête de l'île par les rois d'Angleterre.

La dernière vague d'introduction de personnes originaires de Grande-Bretagne a eu lieu au milieu du XVIIe siècle, pendant la guerre civile anglaise au cours de laquelle les Irlandais avaient pris le parti du roi en guerre contre les partisans du Parlement dirigés par Olivier Cromwell. Battus, les Irlandais avaient été en partie massacrés, ou déportés dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord. Les terres des petits paysans irlandais avaient été confisquées pour être données à des grands propriétaires anglais souvent non résidents (les landlords) (en guise de remboursement du soutien financier qu'ils avaient apporté à Cromwell). De ce fait les protestants possédaient près de 90% des terres sur lesquelles, avec l'aide de régisseurs souvent très durs, ils employaient les Irlandais comme tenanciers ou ouvriers agricoles. Ces derniers, soumis à existence misérable et ayant une famille nombreuse, pouvaient être congédiés du jour au lendemain, sans indemnités ni remboursement pour les améliorations éventuelles qu'ils auraient pu apporter aux terres qu'ils cultivaient. Aussi, dès le début du siècle, une partie des Irlandais, chassés par les conditions de vie subies depuis deux siècles, émigraient vers l'Amérique du Nord.

Le profond antagonisme entre les habitants d'origine anglaise et ceux d'origine irlandaise (gaélique)[modifier | modifier le wikicode]

L'opposition entre Irlandais d'origine gaélique et Irlandais d'originaires de grande Bretagne est très ancienne. Elle remonte au XIIe siècle quand les rois d'Angleterre prennent pieds en Irlande. Des vagues successives de colons venus de Grande-Bretagne, encouragés par le gouvernement anglais, vont progressivement dominer socialement et politiquement l'île et les populations préexistantes à leurs arrivées. Les anciens habitants sont dépossédés de leurs terres, donc de leurs moyens d'existence au profit des colons (création du système dit des plantations). Au XVIe siècle, la création de l'anglicanisme, religion officielle de l'Angleterre va approfondir la division entre Irlandais de confession catholique et ceux de confession anglicane (la plus grande partie des nouveaux arrivés). Au milieu du XVIIe siècle, les guerres qui opposent les Irlandais royalistes et catholiques aux troupes anglaises républicaines et protestantes vont provoquer des massacres qui vont durablement marquer la mémoire des habitants et créer deux camps qui se haïssent. Jusqu'à l'époque de la Révolution française, le gouvernement anglais va imposer des lois défavorables aux catholiques (interdiction d'occuper des fonctions publiques, interdiction des mariages mixtes, législation défavorables aux paysans locataires ou ouvriers agricoles travaillant sur les domaines tenus par les colons ...)

Pour en savoir plus, lis l’article : Problèmes religieux en Irlande avant l'indépendance.

L'opposition entre catholiques et protestants se traduit dans le fonctionnement des cultes. L'Église anglicane dispose de tous les bâtiments du culte (construits du temps où l'Irlande était entièrement catholique), les catholiques dont le culte est toléré doivent se contenter de lieux privés qu'ils doivent édifier et entretenir à leurs frais. Le clergé anglican perçoit un impôt ecclésiastique y compris sur les catholiques qui en plus doivent financer l'existence de leur propres curés.

Des sujets de second rang[modifier | modifier le wikicode]

Depuis le règne d'Henri VIII, l'Irlande est un royaume uni à titre personnel au roi d'Angleterre. L'Irlande dispose d'un parlement, exclusivement composé par des députés protestants en vertu du Bill du test qui interdit toutes fonction politique ou administratives aux catholiques. Ayant besoin de l'appui de toute la population britannique dans la lutte qu'il entreprend contre la France révolutionnaire, en 1793 le gouvernement anglais accorde le droit de vote aux catholiques, mais ceux-ci restent inéligibles.

En janvier 1801, le gouvernement de William Pitt le Jeune, par l' Acte d'Union supprime le royaume d'Irlande, celui-ci est rattaché au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Le parlement de Dublin est supprimé, désormais les députés élus en Irlande doivent siéger à Londres. Pitt veut alors supprimer les discriminations contre les catholiques, mais se heurte à l'opposition du roi George III et de tous les courants protestants, il doit démissionner en mars 1801. Par ailleurs l'Acte d'Union ruine l'industrie irlandaise naissante qui est désormais au même lois et règlements que l'industrie anglais déjà bien installée.

L'Acte d'Union ne réalise pas l'égalité politique entre les Irlandais et le reste des habitants du Royaume-Uni. En 1815, alors que sa population est de 6 millions d'habitants l'Irlande n'élit que 100 députés ; au même moment l'Angleterre et le Pays de Galles, peuplés par 11 millions d'habitants ont droit à 513 députés et l'Écosse avec 2 millions d'habitants en élit 45.

L'émancipation des catholiques[modifier | modifier le wikicode]

Après la chute de Napoléon, les Britanniques vont modifier leur législation concernant les catholiques aussi bien Anglais (très peu nombreux) qu'Irlandais. L'action de l'Irlandais Daniel O'Connell va être décisive. Ayant fait une partie de ses études en France, il devient avocat. En 1822 il fonde l'Action catholique destinée à obtenir de manière pacifique, par la voie d'un changement des lois, l'émancipation des catholiques. Cette association, où les cotisations étaient très peu couteuses afin d'attirer le maximum de personnes, parvient à soutenir les protestants candidats à la députation qui s'engageaient à voter l'émancipation. Puis en 1828, O'Connell, bien qu'inéligible selon les lois en vigueur, se fait élire député dans le comté de Clare en Irlande. Craignant des troubles, le gouvernement britannique dirigés par les Tories (conservateurs) n'intervient pas.

Robert Peel (à gauche) et le duc de Wellington (à droite) , obligeant John Bull (symbole du du Royaume-Uni) à avaler l'indépendance es catholiques. 1829)

Les principaux ministres Canning, Arthur Wellesley et Robert Peel font voter en 1829, l'émancipation ces catholiques. Désormais ceux-ci peuvent être élus députés, détenir des emplois gouvernementaux et exercer des professions libérables. Cependant pour réduire le nombres d'électeurs de confession catholique le cens qui permet d'avoir le droit de vote est fortement augmenté et passe de 2 à 10 livres de revenus annuels, en Irlande le nombre d'électeurs catholiques passe chute de 100 000 à 16 000. Comme les fonctions de députés sont bénévoles, peu d'Irlandais sont candidats et sont élus (environ une quarantaine sur les 100 possibles).

Malgré cette émancipation politique, les catholiques irlandais sont toujours contraints de verser la dîme pour le clergé anglican (le problème ne sera réglé qu'en 1838). Rien n'est prévu pour le rétablissement d'un parlement irlandais à Dublin. Rien n'est envisagé pour changer l 'inégale répartition des terres qui contraint de très nombreux Irlandais à émigrer soit vers les îles britanniques où le grand développement industriel demande beaucoup de main d'œuvre ouvrière soit vers l'Amérique du Nord.

O'Connell tente d'obtenir l'autonomie politique pour l'Irlande. Il organise une campagne d'agitation, grâce à des réunions (meetings) qui parviennent à regrouper plusieurs dizaines de milliers de sympathisants (jusqu'à 200 000), jusqu'à un million prévu à Dublin en 1843. Très inquiet le gouvernement fait arrêter O'Connell et la campagne échoue. O'Connell meurt en 1847 au début de la grand famine qui va décimer la population irlandaise (un million de morts et un million d'émigrés).

En 1848, profitant de la vague révolutionnaire qui ébranle d'Europe continentale, un petit groupe de révolutionnaires (la Jeune Irlande) tente un soulèvement. C'est un échec, les chefs sont arrêtés et déportés.

A Dublin, monument commémorant la grande famine de 1847.

Les Irlandais en lutte pendant la seconde moitié du XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

La Grande famine[modifier | modifier le wikicode]

De 1845 à 1849, comme nombre de pays européens l'Irlande est frappée par la maladie de la pomme de terre, la nourriture principale des Irlandais (les céréales sont exportées aux bénéfices des grands propriétaires). En Irlande, pays très pauvre et densément peuplé (près de 9 millions d'habitants), la crise alimentaire est dévastatrice, c'est la Grande famine. À la crise alimentaire et migratoire s'ajoute une crise économique. Ne pouvant payer le loyer des terres qu'ils cultivent les petits paysans sont chassés de leurs exploitations agricoles par les propriétaires (les landlords d'origine anglaise et protestants).

Malgré l'importation de maïs américain et les mesures de réductions des droits de douanes sur les céréales prises par le gouvernement britannique de Robert Peel, plus de un million et demi d'Irlandais meurent de faim, de choléra, de dysenterie et de typhoïde. Près d'un millions d'autres émigrent vers les États-Unis voire en Angleterre. Comme ce sont surtout des Irlandais d'origine gaélique qui disparaissent, la langue anglais devient prédominante dans l' île.

Les fenians[modifier | modifier le wikicode]

Les conservateurs au pouvoir : l'échec du projet de Home Rule[modifier | modifier le wikicode]

La Liberté de l'Irlande. Dessin paru à New York en 1866

Les Irlandais vont alors se battre pour obtenir pour obtenir les trois F (fixity of tenure, concernant la location des terres, free sale (permettant au locataire désirant partir de pouvoir vendre son droit au bail, et fair rent c'est à dire des conditions de fermages plus équitables entre les propriétaires et les locataires).

La voie parlementaire ayant échoué avec la déroute d'O'Connell, les Irlandais les plus actifs, et en partie financés par les immigrés vivant aux États-Unis, se regroupent et adoptent des moyens de lutte violents. En plus des trois F ils réclament l'autonomie voire l'indépendance de l'Irlande. En 1858 est fondée à Dublin la Fraternité Républicaine Irlandaise (Irish Republican Brotherhood, IRB), en gaélique le mouvement «Fenian» (les Fianna étant des guerriers celtes mythiques), au même moment est crée une branche américaine du mouvement. Pendant la période 1867-1868, les fenians organisent des attentats à la bombe ou au couteau contre des personnalités ou des institutions anglaises (début 1868, une prison de Londres est attaquée, le bilan est d'une vingtaine de morts).

Gladstone et Parnell[modifier | modifier le wikicode]

Gladstone contraint de signer une loi agraire sous la menace de Pat (représentant symbolique de l'Irlande). 1881

La condition politique et sociale des Irlandais va progresser dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle est due à l'action de William Gladstone, premier ministre [parti[libéral (Angleterre)|libéral]] (ou whig) à partir de décembre 1868 et de Charles Parnell un député irlandais depuis 1875, fils d'un landlord, partisan du « HomeRule » qui va organiser les députés Irlandais pour faire pression sur le gouvernement britannique .

Gladstone est un esprit profondément religieux mais c'est aussi un politicien pragmatique. Pour désamorcer une partie du problème irlandais en 1869 il fait voter la loi supprimant en Irlande les privilèges de l'Église anglicane, en particulier le paiement de la dîme versée par les paysans. Une partie des biens détenus par l'Église anglicane sont donnés à des œuvres charitables catholiques.

Pour garantir une plus grande liberté de vote, en 1872, malgré l'opposition de la Chambre des lords, la loi du « Ballot Act » impose le vote secret ce qui permet aux les électeurs catholiques, d'échapper aux pressions politiques exercées par les grands propriétaires protestants dont ils sont le plus souvent locataires des terres. Dès 1874, les députés catholiques vont siéger au Parlement de Londres où ils vont se montrer très actifs. Exploitant une faille du règlement parlementaire (l'interdiction d'interrompre un orateur) ils paralysent le travail parlementaire en discourant sans fin sur tous les sujets, avec au besoin de longues citations de la Bible.

En 1870, comme cela existait déjà en Ulster (peuplée de protestants d'origine écossaise), une loi contraint les propriétaires à indemniser les métayers en cas de rupture du fermage, afin de les rembourser des améliorations apportées par l'exploitant agricole. Pour amoindrir les effets de la loi, les landlords augmentent légalement le montant des fermages, car le locataire qui ne règle pas son loyer en temps voulu (le terme) est évincé sans indemnité. De 1877 à 1880, une série de mauvaises récoltes ne permet pas aux paysans de régler leurs loyers. Les éviction se multiplient : 6000 en 1879, 10500 en 1880. Les Irlandais fondent alors la Ligue agraire irlandaise qui organise l'agitation contre les grands propriétaires ou leurs représentants locaux (voir le boycott). Revenu au pouvoir en 1880, Gladstone dissout la Ligue agraire, fait arrêter Parnell, mais doit faire des concessions aux Irlandais . En 1881, une commission nommée par le gouvernement fixe le montant des fermages pour une durée de 15 ans, période pendant laquelle le locataire ne pouvait être évincé s'il payait son loyer.

Les conservateurs au pouvoir : l'échec du projet de Home Rule[modifier | modifier le wikicode]

Dessin de 1885. Pat et Erin, symboles de l'Irlande (à droite), veulent se séparer de l'Angleterre et de l'Écosse (à gauche

Aux élections de 1886, Les députés irlandais favorables au Home Rule sont 86, ils sont les maitres du jeu face aux deux grands partis gouvernementaux les Conservateurs (« Tories ») (251) et les libéraux (Whigs) 333. Gladstone tente de faire voter le Home Rule. Mais son parti se divise, une partie des députés dirigés par Joseph Chamberlain adversaire du Home Rule, quitte le parti (ce sont les Unionistes) et de rapprochent des conservateurs. Les élections sont un grand succès pour les conservateurs (317) et les Unionistes (75), les « gladstoniens » ne sont que 191. Gadstone doit démissionner et est remplacé par un gouvernement de coalition réunissant les Conservateurs et les Unionistes dirigé par lord Salisbury : le Home Rule est abandonné jusqu'en 1906, malgré l'éphémère retour au pouvoir de Gladstone de 1892 à 1895.

Cependant un nouveau règlement permettra au président de la Chambre des Communes (les « speaker ») de retirer la parole aux députés trop bavards. Le pape Léon XIII, soucieux d'améliorer ses relations avec le gouvernement anglais conseille aux Irlandais de renoncer à toute violence et à se retirer de la Ligue agraire. En 1891 Parnell est déconsidéré après qu'on l'ait compromis dans une affaire d'adultère (la morale de la société victorienne triomphante à cette époque est très pointilleuse sur le sujet).

Dès 1885 des lois sont votées afin d'améliorer le sort des paysans. Ceux-ci peuvent racheter les terres que leurs propriétaires veulent vendre. Ils sont aidés par le gouvernement qui leur prête les sommes nécessaires remboursables en 40 annuités. Dès 1903, le gouvernement conservateur décide de racheter des domaines entiers en les payant avec de l'argent comptant et non plus des bons du Trésors. Des facilités de paiement étaient accordées aux paysans pour devenir ensuite acquéreurs. En 1872, les Irlandais ne possédaient que 3% du sol, mais en 1914 les deux-tiers des terres arables d'Irlande étaient passées dans leurs mains.

L'obtention du Home Rule[modifier | modifier le wikicode]

L'absorption difficile du Home Rule par John Bull (personnage alité qui symbolise le Royaume-Uni). 1913

En 1893-95 lors de son éphémère retour au pouvoir Gladstone parvient à faire voter par les députés de la chambre des Communes une loi instituant le Home Rule en Irlande. Mais la Chambre des Lords s'y oppose et le projet est une nouvelle fois enterré.

Ce n'est qu'à partir de 1910, que le Home Rule réapparait dans les discussions parlementaires. Les Irlandais, qui sont nécessaires aux Libéraux pour avoir une majorité qui leur permette de gouverner et réduire les pouvoirs de la Chambre des Lords dans le vote des lois, acceptent le Home Rule. Le projet présenté en 1912 prévoit la création en Irlande d'un parlement local, constitué d'un sénat et d'une chambre des députés élus. Mais on maintenait la présence de 42 députés irlandais au parlement de Londres. Par deux fois en 1912 puis en 1913, comme ils en avaient désormais le droit, les Lords refusèrent la loi. L'opposition au Home Rule se manifeste également parmi les protestants habitant en Irlande, en particulier en Ulster ; ils refusent le Home Rule qui aurait donné la majorité politique aux catholiques. La solution du Home Rule, c'est à dire de l'autonomie au sein du Royaume-Uni, est également refusée par les irlandais catholiques partisans du mouvement Sinn Fein (« Nous-mêmes ») qui réclament l'indépendance totale de l'île et la création d'une république irlandaise.

En 1914 pour obtenir le vote de la loi, que depuis la loi de 1911, les Lords ne peuvent plus refuser, le gouvernement décide d'exclure la partie Ulster de l'accord de Home Rule. La loi est votée en mai 1914, bien qu'elle mécontente aussi bien les unionistes de l'Ulster et les partisans du Sinn Fein. La Première Guerre mondiale qui éclate en août 1914 renvoie à plus tard l'application du Home Rule.

La lutte armée pour l'indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la Première Guerre mondiale, des partisans du Sinn Fein et des membres de l'Irish Citizen Army, s'insurgent à Dublin pendant la période de Pâques 1916 et proclament la république. La marine britannique bombarde la ville et l'insurrection prend fin après une semaine de combats. Les chefs des insurgés sont exécutés. Cependant aux élections de décembre 1918, le Sinn Fein triomp forme un parlement irlandais qui proclame l'indépendance de l'île. Le gouvernement britannique interdit la tenue du parlement, ce qui provoque un soulèvement armée mené par IRA (Irish Republican Army). Pendant trois ans les insurgés tiennent tête aux soldats anglais et désorganisent la vie de l'île en boycottant les administrations gouvernementales. Pour vaincre les insurgés, le gouvernement britannique s'allie à des groupes extrémistes protestants qui font régner la terreur dans les régions et quartiers catholiques. Les chefs insurgés sont emprisonnés, les insurgés pris les armes à la main ou les suspects de républicanisme sont exécutés sommairement.

En 1921, le gouvernement britannique de David Lloyd George, parvient par la menace à obtenir que les républicains irlandais modérés acceptent que les comtés protestants du nord-est (Ulster) restent rattachés au Royaume-Uni. En janvier 1922, par accords entre le gouvernement britanniques et les chefs modérés, l'Irlande État libre d'Irlande devient un dominion dans le cadre de l'empire britannique (administration autonome mais le roi est représenté par un gouverneur). Une partie des indépendantistes irlandais, dirigés par De Valera refusent le compromis et continuent la lutte armée et le terrorisme. Aux élections de 1937, les soutiens de De Valera ont la majorité au parlement irlandais et proclament l'indépendance totale, c'est-à-dire la rupture complète avec le Royaume-Uni : le territoire où vivent les catholiques irlandais devient l'Eire.

Cependant la partition de l'île en deux pays étrangers est considérée comme temporaire par les Irlandais catholiques et le sort de la minorité catholique vivant dans l'Ulster n'est pas réglé et va créer des problèmes souvent sanglants au cours du XXe siècle.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Entre autres , les articles de Wikipedia en français

  • [1] Guerre agraire (Irlande)
  • [2] Histoire de l'Irlande
  • [3] Guerre d'indépendance irlandaise
  • [4] Home Rule (Irlande)
  • [5] Charles Stewart Parnell
  • [6] William Ewart Gladstone
  • [7] Plantations en Irlande
  • [8] Daniel O'Connell
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