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Portion congrue

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Pendant l'Ancien Régime la portion congrue était une pension annuelle que le titulaire d'un bénéfice ecclésiastique (religieux ou laïc) versait au prêtre qui exerçait réellement les fonctions religieuses dans une paroisse. C'était une partie de la dîme perçue par le curé primitif ou gros décimateur (fondateur de la paroisse et bénéficiaire revenus, qui est souvent un membre du haut-clergé catholique c'est-à-dire un évêque ou un abbé ou un chanoine). Elle était calculée au plus juste (congrue signifie qui convient) pour couvrir les besoins matériels du desservant. Fixée par la coutume ou par accord écrit, difficile à modifier, elle ne suit pas l'évolution du prix des céréales et son pouvoir d'achat diminue de décennies en décennies.

L'existence de la portion congrue, surtout reçue par les curés et les vicaires, c'est-à-dire, les membres du bas-clergé, est une des causes de la fracture de l'ordre du clergé dans les premières semaines de la Révolution française de 1789. Le bas-clergé se rallia alors au Tiers État pour s'opposer aux prétentions de la noblesse.

La valeur de la portion congrue évolue lentement, car les titulaires des bénéfices (le haut-clergé) s'opposent à son augmentation qui réduirait la part qui leur resterait. L'édit royal de 1571, la fixe à 170 livres tournois. En 1634, une déclaration royale la porte à 200 livres pour les curés sans adjoint (les vicaires) et à 300 livres pour les curés qui avaient un adjoint qu'il devait entretenir. En septembre 1786, le roi octroie 700 livres aux curés et 350 livres aux vicaires. Cependant l'augmentation que doivent consentir les gros décimateurs est compensée par le fait que les curés congruistes devaient leur abandonner les menues dîmes et les dîmes novales qu'ils percevaient jusqu'alors.

Les cahiers de doléances rédigés par le bas-clergé au printemps 1789, estiment que la portion congrue devrait être de 1200 livres. La portion congrue disparaît en même temps que la dîme avec l'abolition des privilèges en août 1789.

Le clergé desservant percevait en plus le casuel (c'est-à-dire des honoraires perçus pour la célébration des baptêmes, mariages et enterrements). Il recevait aussi une partie, souvent le tiers, des offrandes et donations faites par les fidèles à l'église paroissiale (le reste des sommes perçues étant géré par le conseil de fabrique, chargé de l'entretien des lieux de culte).

Par extension recevoir la portion congrue signifie recevoir une quantité faible, voire insuffisante de biens nécessaires pour subsister (alors qu'une autre personne qui n'effectue pas le travail rémunéré en perçoit la plus grande part des revenus)

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