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Pont d'Iéna
Le pont d'Iéna est un pont parisien franchissant la Seine. Il relie la rive gauche au niveau de la tour Eiffel et du Champ de Mars (Paris), à la rive droite au niveau du Jardin du Trocadéro et du palais de Chaillot.
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Ce pont est l'un des quatre ponts voulus par Napoléon Bonaparte avec le pont d'Austerlitz, le pont des Arts et le pont Saint-Louis. Il fait construire ce pont en face de l'École militaire : un pont provisoire de bateaux y avait été construit lors de la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. Le pont se situe à 2,5 km du pont de la Concorde, qui était à cette époque le pont parisien le plus à l'ouest. Il y eut de nombreuses hésitations sur le nom à donner au pont, les principaux étant « pont de l'École militaire » et « pont du Champ de Mars ». Napoléon le nomme en 1806 « pont d'Iéna », en souvenir de la victoire française à Iéna en octobre 1806. Sa construction, qui dure de 1808 à 1814, est dirigée par Jacques Dillon, mais celui-ci meurt en 1807. Le projet est alors confié à Corneille Lamandé qui imagine un pont avec des piles et des culées de pierre et un tablier de fonte, technique relativement nouvelle pour l'époque. En mars 1808, il soumet ses plans qui sont refusés au profit d'un pont traditionnel en pierre.
Sous l'occupation prussienne de Paris en 1815, le général Blücher, qui juge le nom du pont humiliant, car évoquant sa défaite à la bataille d'Iéna, veut faire sauter le pont qu'il mine le 9 juillet 1815. Tayllerand va voir l'ambassadeur de Prusse, le comte de Goltz. Des rumeurs courent et des milliers de Parisiens se rassemblent autour du pont. Louis XVIII menace de se faire sauter avec le pont. Par décret du 15 juillet 1815, il doit cependant rebaptiser le pont en pont de l'École militaire ou pont des Invalides et le pont d'Austerlitz en pont du Jardin-du-Roi, et les aigles impériales sont enlevées et remplacées par le sigle royal « L ». Il retrouvera son nom et ses aigles impériales sous Louis-Philippe. Les nouvelles aigles ont été sculptées par Antoine-Louis Barye en 1853.
Le pont est réservé pour l'exposition universelle de 1900, il est aussi élargi de 5 m en rajoutant des trottoirs. Après l'exposition universelle le palais du Trocadéro est démantelé en 1935 et remplacé par le palais de Chaillot.
Durant l'exposition universelle de 1937, le pont est triplé en largeur : le tablier est élargi de 16 mètres et l'on rajoute de nouvelles piles au pont.
De nos jours, il mesure 155 mètres de long ; il repose sur 5 arches en arcs surbaissés de 28 mètres de portée, avec des piles décorées des aigles sculptées par Barye en 1853.
Le pont d'Iéna, lors de l'exposition universelle de 1900. Dans le fond l'ancien palais du Trocadéro.
Le pont de jour
Décoration[modifier | modifier le wikicode]
Les avant et arrière-becs sont décorés d'aigles impériales dessinées par François-Frédéric Lemot et sculptées par Jean-François Mouret. Au-dessus, la corniche est décorée d'une guirlande de lauriers. Il était prévu au départ d'installer quatre statues équestres de généraux napoléoniens morts pendant la campagne de Prusse, mais la bataille de Waterloo et la chute de l'Empire empêchent leur réalisation.
En 1853, deux sculptures sont rajoutées de chaque côté : elles représentent quatre cavaliers tenant leur cheval, le tout monté sur un piédestal : un gaulois par Antoine Pérault, un arabe par Jean-Jacques Feuchère, un romain par Louis Daumas et un grec par François Delvaux. Selon certains, elles symboliseraient les Dioscures (Castor et Pollux), qui sont les protecteurs des cavaliers. Ils pourraient également rappeler que, jusqu'au milieu du XIXe siècle, le Champ de Mars avait servi d'hippodrome. Lors de l'élargissement du pont, les statues seront tournées de 90°.
Le cavalier gaulois sur la rive gauche, en face du cavalier arabe.
Le cavalier arabe sur la rive droite, en face du cavalier gaulois.
Le cavalier romain sur la rive gauche, en face du cavalier grec.
Le cavalier grec sur la rive droite, en face du cavalier romain.
Une aigle impériale qui orne l'une des piles du pont.
Le pont d'Iéna dans la culture[modifier | modifier le wikicode]
En 1872, Ernest d'Hervilly (wp) lui dédie un poème de son recueil Les Baisers :
Singulier rendez-vous ! - Oui, c'était un jeudi,
À la fin de janvier ; il faisait clair de lune.
Les glaçons charriés par le fleuve engourdi
Nous rappelaient, si blancs sur l'eau luisante et brune,
Les larges nénuphars cueillis pendant l'été...
Va ! sur ce pont désert, sous cette bise rêche,
Nous n'avions froid ni l'un ni l'autre en vérité !
Seulement, mon cher cœur, ta joue était si fraîche !...
Ta lèvre était tantôt glacée, ô mon amour,
Comme une fraise encore humide de rosée,
Et tantôt tiède ainsi qu'une fraise exposée
Au soleil, et qu'on cueille à la chute du jour...
Tandis que la rivière où le gaz se reflète,
Avec un cliquetis doux et charmant filait,
Dans chacun de tes yeux, à travers la voilette,
Une petite lune exquise étincelait.}}
Source[modifier | modifier le wikicode]
- Article sur le pont d'Iéna sur Paris au fil des ponts
- Le pont d'Iéna
- Histoire du pont d'Iéna
- Poème d'Ernest d'Hervilly en ligne
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Article mis en lumière la semaine du 10 octobre 2016. |
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