Politique extérieure du Troisième Reich

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Dès son installation, le Troisième Reich mène une politique extérieure agressive. Au nom du pangermanisme, Hitler agit pour regrouper, de gré ou de force, dans un même État toutes les populations européennes de langue ou de culture allemande (Autriche et Sudètes de Tchécoslovaquie). Il est encouragé dans sa politique par les faibles réactions des démocraties occidentales (en particulier de la France et du Royaume-Uni). Des coups de force successifs lui permettent d'atteindre son but. En vue d'affrontements militaires prévisibles, Hitler réarme l'Allemagne, et trouve des alliés (Italie fasciste, Espagne franquiste, puis Japon). Puis il met en œuvre l'expansion territoriale du Reich afin de conquérir l'espace vital du peuple allemand. Le Reich attaque la Pologne en septembre 1939. Cela déclenche la Seconde Guerre mondiale. Cette guerre provoquera en mai 1945, l'effondrement du Troisième Reich.

Les bases de la politique extérieure des nazis

Dès 1924, dans son livre Mein Kampf, Hitler annonce quels seront les objectifs de la politique extérieure des nazis s'ils accèdent au pouvoir. Dans un premier temps il s'agira de liquider les mesures anti-allemandes du traité de Versailles. Les nazis recréeront une armée allemande puissante et remilitariseront l'Allemagne et les territoires allemands de la région rhénane. Dans une seconde étape, il s'agira de regrouper de gré ou de force autour du Reich allemand tous les peuples européens de culture germanique. L'étape suivante sera la conquête d'un espace vital nécessaire à l'épanouissement des Aryens dont les Allemands sont considérés par les nazis comme les plus purs représentants. Cette conquête devra être faite contre les Slaves (Polonais, Russes et Ukrainiens) mais aussi contre les Français.

Hitler en attendant l'épreuve finale de la conquête, compte sur la non intervention de la France où le sentiment pacifiste est très fort. Hitler peut aussi compter sur le soutien des groupuscules fascistes français qui sont très actifs. La réaction française est de plus paralysée par les violentes luttes politiques qui affaiblissent le gouvernement. Hitler pense pouvoir « neutraliser » le Royaume-Uni en ne remettant pas en cause la récupération des colonies allemandes d'avant 1914 et en acceptant de ne pas concurrencer trop ouvertement la suprématie de la marine de guerre anglaise. De plus, il observe l'anticommunisme d'une grande partie des dirigeants français et britanniques qui voient dans l'Allemagne nazie un bon rempart contre l'URSS communiste.

La mise en cause des traités de paix de 1919

Un timbre allemand en faveur du rattachement de la Sarre au Reich. août 1934

En décembre 1932, les pays européens signent un accord sur l'égalité des droits pour le réarmement. Mais la France freine son application vis à vis de l'Allemagne. En octobre 1933, le Reich quitte la Conférence du désarmement et la SDN. Il indique ainsi qu'il reprend sa liberté militaire. L'Allemagne augmente alors son programme d'armement (commencé plus ou moins clandestinement depuis 1927). En mars 1935, lorsque la France institue un service militaire de deux ans, l'Allemagne rétablit le service militaire obligatoire (interdit par le traité de Versailles) afin de porter son armée à 36 divisions (près de 600 000 soldats). En juin 1935, le Reich signe un accord naval avec le Royaume-Uni (le Reich limite sa marine de guerre à 35% de celle des Britanniques mais est à égalité pour les sous-marins).

En juillet 1934, un groupe de nazis autrichiens assassine le chancelier autrichien Dollfuss afin de réaliser l'union territoriale avec l'Allemagne (interdit par le traité de Versailles). La réaction de Mussolini, qui envoie des troupes à la frontière italo-autrichienne fait échouer la tentative.

En janvier 1935 l'occupation française du territoire allemand la Sarre prend fin. Après des mois de propagandes nazies et une faible réaction du gouvernement français, 90% des Allemands habitant la Sarre, votent leur rattachement à l'Allemagne. La France est désormais directement menacée par l'Allemagne sur sa frontière Nord-Est (ce que voulait éviter le traité de Versailles).

En mars 1936, l'armée allemande entre dans la zone démilitarisée de la Rhénanie (interdit par le traité de Versailles). Le gouvernement français, en pleine campagne électorale pour les élections législatives, proteste faiblement mais n'agit pas. La SDN condamne l'Allemagne mais ne prend pas de sanctions. Désormais l'armée allemande campe sur les frontières avec la France. La démission française inquiète la Pologne (dont la sécurité est garantie par la France) ; la Pologne va chercher un accord avec l'Allemagne. Mussolini très mécontent de l'attitude franco-anglaise vis à vis de l'intervention militaire italienne en Éthiopie, constatant la faiblesse de la réaction franco-anglaise se rapproche de Hitler. C'est le début de l'Axe Rome-Berlin (octobre 1936), qui sera complété, en novembre 1936, par le Pacte antikomintern avec le Japon dirigé contre l'URSS.

Le regroupement des Allemands dans le Reich

L'extension du Troisième Reich de 1937 à 1939

En 1937, Hitler peut compter sur la « bienveillance » du gouvernement britannique dirigé par Neville Chamberlain soucieux d'« apaiser » l'Allemagne afin d'en faire un rempart contre le communisme. Le Troisième Reich poursuit son aide militaire aux rebelles nationalistes espagnols du général Franco qui s'opposent au gouvernement républicain légitime du pays. En Espagne, aux côtés des Allemands, combattent des soldats italiens envoyés par Mussolini. Celui-ci, par ailleurs en guerre en Éthiopie, laisse ainsi le terrain libre en Europe à son nouvel allié Hitler. En novembre 1937, l'Italie adhère au Pacte antikomintern.

L'Autriche est la nouvelle cible de Hitler. Au début mars 1938, Hitler convoque, dans son repaire de Berchtesgaden, le chancelier autrichien Schuschnigg, qui est contraint de nommer ministre de l'Intérieur d'Autriche, le nazi Seyss-Inquart. De retour en Autriche Schusschnigg tente d'organiser un vote populaire anti-allemand pour le 12 mars. Le 11 mars, sous la menace d'une guerre avec l'Allemagne, Schusschnigg doit démissionner. Il est remplacé par Seyss-Inquart qui appelle l'armée allemande. L'Autriche est occupée par l'armée allemande le 12 mars. Un vote populaire en Allemagne et en Autriche approuve à 97% l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. C'est l'Anschluss. Les gouvernements britannique (Chamberlain) et français (Chautemps) se contentent de protester alors qu'il s'agit d'une violation très importante des traités de paix de 1919.

La Tchécoslovaquie est la cible suivante. Le 12 septembre 1938, Hitler réclame le territoire tchécoslovaque des Sudètes peuplé par des populations d'origine germanique. Les Sudètes doivent lui être « cédés » pour le 1er octobre. Les deux voyages de Chamberlain à Berlin sont des échecs. La Tchécoslovaquie mobilise son armée, l'Allemagne, l'Italie, la France et l'URSS rappellent dans les casernes leurs soldats réservistes. On est à la veille d'une nouvelle guerre. Mais sur proposition de Mussolini, Hitler, Chamberlain et Daladier, nouveau chef du gouvernement français, se rencontrent à Munich et y signent le 29 septembre les accords de Munich qui donnent les Sudètes à l'Allemagne. L'URSS, non invitée à Munich doute désormais de la valeur des engagements pris par les Britanniques et les Français. Il en est de même pour la Pologne qui est liée par un traité d'assistance avec la France. Commence alors le démembrement de la Tchécoslovaquie. Le 15 mars 1939, le président tchécoslovaque Hácha, convoqué à Berlin doit accepter, pour le même jour, l'entrée de l'armée allemande en Bohême (le cœur industriel et agricole de la Tchécoslovaquie). La Bohême (peuplée de Tchèques et non d'Allemands) est annexée au Reich et devient le protectorat de Bohême-Moravie. La veille la Slovaquie dirigée par Monseigneur Tiso, un prêtre nationaliste et pro-allemand, s'était séparée de la Tchécoslovaquie.

L'affaire de Dantzig

Affiche nazie proclamant que Dantzig est allemande. 1939

Afin de montrer sa « bonne volonté » Hitler accepte de signer le jour même des Accords de Munich, un pacte de non-agression avec le Royaume-Uni. La France en fera de même en décembre 1938. Cette position franco-anglaise garantit la tranquillité de l'Allemagne à l'Ouest. Cela inquiète, à l'Est, l'URSS et la Pologne qui deviennent alors le terrain d'expansion territoriale de l'Allemagne nazie. Hitler ne croit pas à la consistance de la garantie que la France et le Royaume-Uni offrent à la Belgique, à la Hollande, à la Suisse puis à la Pologne en cas d'agression allemande. Il pense qu'elles reculeront encore comme à Munich.

Signature du pacte germano-soviétique

Aussi le 15 mars 1939, l'Allemagne revendique le rattachement au Reich de la ville libre de Dantzig (qui est de fait le principal port maritime utilisé par les Polonais). De plus, elle demande que des routes et des voies ferrées lui soient données à travers le territoire polonais pour relier la Prusse orientale à l'Allemagne. Ces revendications nazies sont une mise en cause de la souveraineté et de la sécurité de la Pologne. Les nazis arment les troupes de Dantzig, qui se renforcent par l'arrivée soudaine et massive de jeunes hommes allemands venus faire du « tourisme ». Reste pour Hitler à « neutraliser » provisoirement l'URSS. Le 23 août 1939, le monde apprend avec stupéfaction, la signature d'un accord de non-agression valable dix ans entre le Reich nazi et l'URSS communiste. La France et le Royaume-Uni tentent alors de concilier les positions allemandes et polonaises. Elles échouent. Le 1er septembre 1939, l'armée allemande attaque la Pologne. Après deux jours d'hésitation, le 3 septembre le Royaume-Uni suivi de la France déclarent la guerre à l'Allemagne. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.

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