Politique des compensations de Napoléon III

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Napoléon III en 1868

Pendant la guerre austro-prussienne de 1866, la France de Napoléon III n'est pas intervenue en faveur de l'Autriche. Elle a laissé la Prusse battre l'Autriche et chasser celle-ci d'Allemagne. Napoléon III se rend alors compte de la menace que la Prusse fait peser sur la France. Il demande alors des compensations pour récompenser sa neutralité passée.

La politique française des compensations

La politique de Napoléon III vise à effacer les conséquences des traités de 1814 et 1843, qui avaient amputé le territoire français par rapport à la situation d'avant la révolution de 1789. Cela devrait contenter les Français et les rassembler autour du régime impérial qui est alors en difficultés à l'intérieur. Napoléon III demande d'abord beaucoup. Il veut la rive gauche du Rhin, afin d'éloigner le plus possible la Prusse de la France et d'avoir un obstacle difficile à franchir pour les Prussiens. Pendant la période révolutionnaire cette rive gauche du Rhin a été pendant longtemps annexée à la République, puis à l'Empire. Mais en 1866, les territoires réclamés appartiennent à la Bavière et à la Hesse. Les princes allemands concernés et Bismarck, le Prussien, refusent.

Napoléon III réclame alors bien moins. Il veut le retour aux frontières françaises d'avant 1814. Il souhaite récupérer les villes-places fortes de Landau et de Sarrelouis, ce qui permettrait de verrouiller un peu plus la frontière avec l'Allemagne. Il veut également acheter le Grand Duché de Luxembourg que son propriétaire, le roi des Pays-Bas cherche à vendre. Bismarck favorise ces demandes et même propose que la France annexe la Belgique, en compensation de la possibilité pour l'Allemagne de s'unir avec les États allemands du Sud. Le Royaume-Uni s'oppose à l'annexion de la Belgique. Les États allemands sont contre l"annexion du Luxembourg qui depuis le Moyen Âge est considéré comme une terre allemande. Bismarck manœuvre alors pour faire échouer les demandes françaises. De plus la Conférence de Londres de mai 1867, déclare que le Luxembourg devient indépendant et neutre.

Le rapprochement de la Prusse avec les États allemands su Sud

Les revendications territoriales françaises déplaisent aux États allemands du Sud (grand-duché de Bade, royaume de Wurtemberg et royaume de Bavière). Bismarck en profite pour s'en rapprocher. Il conclut avec eux des accords économiques (création d'un parlement douanier à Francfort) et militaires contre les ambitions françaises.

Napoléon III n'a rien obtenu et est humilié. Mais de plus il a poussé les États allemands du Sud à se rapprocher de la Prusse, et donc il a augmenté la menace allemande pour la France.

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