Pogrom

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Les cadavres des victimes du pogrom de 1906, dans la cour de l'hôpital juif de Białystok (Pologne).

Le mot pogrom (d'origine russe : погром, parfois orthographié pogrome12) signifie détruire, piller. Il est utilisé pour décrire les attaques, accompagnées de pillages et de carnages, contre les Juifs en Russie, perpétrées par la majorité chrétienne. Les autorités ne réagissent pas, voire soutiennent ces actions.

Le mot désigne aussi, de façon générale, des violences et des émeutes sanglantes dirigées par une partie de la population contre des minorités ethniques, religieuses ou d'origine différente de cette population.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Pogroms antisémites[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Shoah.

En Russie, les attaques perpétrées contre les Juifs existent depuis des siècles, et ces derniers sont notamment victimes d'expulsions et de restrictions de déplacement3. Les premières vagues d'attaque à l'encontre de la communauté juive apparaissent, quant-à-elles, à la suite de l'assassinat du tsar Alexandre II en 1881, des groupes d'extrême-droite réactionnaires accusant alors les Juifs d'être responsables de l'assassinat. La politique libérale du tsar à l'égard des Juifs, qui leur avait permit d'acquérir une réelle importance au niveau économique, laisse place à des violences massives dans toutes les grandes villes et les villages de l'Empire. Ces actes sont encouragés par la passivité des autorités, qui laissent faire et parfois même adoptent des législations discriminatoires contre les Juifs, dont un grand nombre de métiers leurs sont désormais interdits. Les violences contribuent à des exodes massif45. D'autres vagues suiveront dans les décennies à venir, comme à Kichinev (actuelle Chișinău en Moldavie) en avril 1903 où la brutalité des violences provoque l'indignation de la communauté internationale6, et lors de la guerre civile où près de 2 000 pogroms sont perpétrés sur plus de 100 000 Juifs, tant par les armées blanches et rouge que par les Verts et les indépendantistes locaux78.

Des violences similaires, mais d'ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et dans les Balkans. Dans tous ces territoires, les actes antisémites seront amplifiés par les conséquences désastreuses de la Première Guerre mondiale (crise économique, instabilité politique...). En Allemagne, le régime du Troisième Reich encourage les pogroms en introduisant des législations anti-juives (lois de Nuremberg, en 1935), ou en les organisant lui-même (nuit de Cristal, en 1938). Dans ce dernier cas, des centaines de synagogues sont incendiées en deux jours et plusieurs dizaines de milliers de Juifs envoyés dans des camps de concentration9. L'Autriche subit le même sort après son annexion, ainsi que les pays collaborateurs de l'Allemagne (Roumanie, Hongrie, régime de Vichy...) pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'historien Raul Hilberg définit le pogrom comme « une brève explosion de violence d'une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d'elle-même »1.

En Europe, l'antisémitisme à l'origine des pogroms peut se nourrir du vieil antijudaïsme chrétien (c'est-à-dire de la haine des chrétiens contre les Juifs à cause de leur religion), ou encore de la séparation religieuse, et plus largement de l'intolérance. Pendant et après la Première Guerre mondiale, les armées blanches puis les dirigeants nationalistes d'extrême-droite associent le communisme naissant au judaïsme, considérant que les Juifs infiltrent les milieux communistes pour mieux chercher à dominer le monde. Cette idée, appelée le « judéo-bolchevisme », sera plus tard reprise par les nazis en Allemagne, qui en feront une des bases de leur politique antisémite10.

Les victimes de pogroms sont généralement désignés comme bouc émissaires par la population majoritaire, ou par des groupes politiques qui cherchent à attiser les haines et les tensions au sein de la société. Les Juifs sont ainsi désignés comme bouc émissaire par les nazis, tout comme le sont par exemple les tziganes.

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

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