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Phoque moine des Caraïbes

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Phoque moine des Caraïbes
L'une des dernières images d'un phoque moine des Caraïbes, à l'aquarium de New York, vers 1910.
L'une des dernières images d'un phoque moine des Caraïbes, à l'aquarium de New York, vers 1910.
Nom(s) commun(s) Phoque moine des Caraïbes, Phoque caraïbe, Phoque moine tropical, Ours de mer, Loup de mer
Nom scientifique Monachus tropicalis
Classification Famille des phoques
Répartition Caraïbes : des Keys de Floride au nord, aux Bahamas et à la péninsule du Yucatán (Mexique), au sud.
Milieu de vie Côtes, récifs et mers peu profondes.
Taille 2 m à 2m40
Poids 160 kg
Longévité environ 20 ans dans la nature, un peu plus en captivité
Reproduction un petit vivant par an, naissant vers le mois de décembre.
Régime alimentaire Inconnu dans la nature. En captivité, il se nourrissait de poisson
Statut UICN EX IUCN 3 1.svg Éteint
Un phoque moine de Hawaï, en plongée. Il existe très peu de photos du phoque moine des Caraïbes, mais son très proche cousin donne une idée de ce à quoi il ressemblait.
Un phoque moine de Hawaï, en plongée. Il existe très peu de photos du phoque moine des Caraïbes, mais son très proche cousin donne une idée de ce à quoi il ressemblait.
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Le phoque moine des Caraïbes (nom scientifique : Monachus tropicalis) est une espèce de phoque, qui a disparu dans les années 1950. C'était un proche parent du phoque moine de Méditerranée et du phoque moine hawaïen, qui vivait, comme son nom l'indique, dans les Caraïbes.

Il a été observé pour la première fois par Christophe Colomb, lors de son second voyage vers l'Amérique, en 1494. Mais il n'a été décrit par les scientifiques que plusieurs siècles plus tard, en 1850, alors qu'il était déjà menacé de disparition.

Description et mode de vie[modifier | modifier le wikicode]

Le phoque moine des Caraïbes a été peu étudié de son vivant. Les principales informations que l'on ait à son sujet proviennent de l'étude des individus vivant en captivité, et de la comparaison avec les espèces vivantes.

Le phoque moine a le corps long, et fuselé, il a un peu la forme d'une torpille, ce qui lui permet de nager très vite dans l'eau : on dit qu'il est hydrodynamique. Une épaisse couche de graisse, sous la peau, le protège du froid, et lui donne son aspect « potelé ». Cependant, contrairement à la plupart de ses cousins, qui vivent dans les eaux très froides, le phoque moine des Caraïbes vivait dans les eaux tropicales, beaucoup plus chaudes : il avait donc moins à se préserver du froid, et possédait moins de graisses que les autres phoques : alors que la plupart des autres phoques de même taille pèsent entre 200 et 300 kg environ, le phoque moine des Caraïbes ne pesait « que » 160 kg, pour une taille pouvant aller de 2 m à 2,40 m. La femelle est un petit peu plus petite que le mâle, et pèse entre 70 et 140 kg, alors que le poids des mâles peut aller jusqu'à 200 kg.

Son corps était recouvert d'un épais pelage, gris presque noir sur le dos, et beaucoup plus clair sur le ventre. Ainsi, la couleur sombre de son dos se confondait avec celle du fond de la mer quand on le regardait de dessus, et la couleur claire de son ventre se confondait avec celle du ciel ensoleillé quand on le regardait de dessous, ce qui constituait un excellent camouflage pour se protéger contre les prédateurs : la plupart des poissons ont des couleurs similaires. Ses poils très resserrés et courts ne laissaient pas passer l'eau, et mettaient le phoque à l'abri du froid, lorsqu'il plongeait longtemps, car c'était un animal qui passait une très grande partie de son temps dans l'eau.

Le corps du phoque moine est parfaitement adapté à la nage : comme tous les phoques, il n'a pas d'oreille externe qui dépasse de sa tête, et ses pieds sont regroupés à l'arrière de son corps, pour former une sorte de nageoire, ce qui le différencie des otaries.

Proies et prédateurs[modifier | modifier le wikicode]

On ne sait pas exactement ce que mangeait le phoque moine des Caraïbes : ceux que l'on a élevé en captivité, dans les zoos, mangeaient du poisson, mais il est possible que dans la nature, le phoque moine ait mangé d'autres choses, qu'il ait chassé d'autres proies, comme des crustacés ou des mollusques, par exemple... En tous cas, ce qui est certain, c'est que c'était un animal carnivore, ou essentiellement carnivore. Il attrapait ses proies dans l'eau, et plongeait pour les capturer.

Le phoque moine n'avait qu'un seul prédateur connu : les requins, qui les chassaient en mer. Sur terre, où les phoques venaient pour se reposer, et mettre au monde leur petit, ils étaient parfaitement à l'abri, et ne risquaient rien.

Reproduction[modifier | modifier le wikicode]

La femelle du phoque moine des Caraïbes présentait la particularité d'avoir 4 mamelles, au lieu de 2, comme les autres phoques. Une fois par an, vers le mois de décembre, elle venait à terre pour mettre au monde un unique bébé. Elle y restait pour le nourrir, grâce à son lait très riche et nourrissant. Pendant plusieurs semaines, elle-même ne mangeait pas, et survivait grâce aux réserves de graisse qu'elle avait accumulées.

A la naissance, le petit avait le pelage noir, mais, grâce au lait de sa mère, il grandissait très vite. Pesant environ 8 kg à la naissance, son poids était multiplié par 4 au bout de 6 semaines, et son pelage prenait la couleur grise des adultes. Il était alors suffisamment grand pour quitter sa mère, et se débrouiller seul pour se nourrir en mer.

Menaces et disparition[modifier | modifier le wikicode]

Un grand requin blanc. Les requins étaient les seuls prédateurs naturels du phoque moine des Caraïbes, dans l'eau.
Un pêcheur avec un phoque. La chasse du phoque moine des Caraïbes, pour sa peau, sa viande, et son huile, a été une des principales causes de sa disparition.

En mer, le seul prédateur du phoque moine était le grand requin blanc : ce requin ne se nourrit quasiment que de mammifères marins, principalement des phoques et des otaries. Dans les régions tropicales, où les otaries sont rares, le phoque moine des Caraïbes était sa principale source de nourriture.

Comme tous les phoques, le phoque moine des Caraïbes était un animal très lent, et maladroit, une fois à terre : contrairement à leurs cousines les otaries, les phoques sont mieux adaptés à la vie aquatique : ils nagent mieux, mais se déplacent moins bien à terre.

Heureusement, le phoque moine des Caraïbes n'avait aucun prédateur à terre : il pouvait nager très vite pour échapper aux requins, et se réfugier à terre pour se protéger. C'est là, notamment, que les femelles donnaient naissance à leur bébé.

Cependant, après la découverte de l'Amérique, au XVIème siècle, l'homme a commencé à explorer la mer des Caraïbes, ainsi que les différentes îles. Ces marins qui venaient par bateau de très loin avaient besoin de nombreuses ressources, notamment de la nourriture, et de l'huile pour leur lampes, afin de s'éclairer. Or, pour son malheur, le phoque moine des Caraïbes fournissait beaucoup de viande et d'huile, et, surtout, il était très facile à chasser, puisque, une fois à terre, il ne se déplaçait pas très vite.

Les hommes ont donc entrepris de chasser le phoque moine en grande quantité, et, à mesure que l'exploration des Caraïbes et de l'Amérique progressait, le nombre de phoques a commencé à diminuer. A la fin du XIXème siècle, c'était déjà devenu une espèce rare.

En plus de cela, la disparition de son habitat, à mesure que l'homme colonisait les plages où il avait l'habitude de se réfugier, a sans doute joué un grand rôle dans sa disparition.

Au début du XXème siècle, seuls quelques groupes ou colonies de phoque moine des Caraïbes survivaient, éparpillés un peu partout dans les Caraïbes. La dernière grande colonie vivait près du Yucatán, et a été quasiment exterminée en 1911, quand plus de 2 000 phoques ont été tués par les pêcheurs.

Dès lors, il est devenu très difficile de les observer, les rares survivants formant de tout petits groupes, souvent très éloignés les uns des autres.

Le dernier phoque moine capturé a été tué en 1922, en Floride. Le dernier groupe de phoques moines encore vivants a été vu pour la dernière fois en 1952, près de la Jamaïque. Depuis, plus personne n'a jamais revu un phoque moine des Caraïbes en vie.

Des chercheurs américains ont effectué des recherches, pour tenter de retrouver les survivants des derniers phoques moines encore en vie ; après plusieurs expéditions, en 1973 et 1993, sans avoir pu observer aucun phoque moine, ils en ont conclu que l'espèce avait disparu, et le phoque moine des Caraïbes a été déclaré officiellement éteint en 1996.

Espèces proches[modifier | modifier le wikicode]

Le phoque moine des Caraïbes n'est pas la seule espèce de phoque moine. Il en existe deux autres espèces, qui vivent également dans les régions chaudes : le phoque moine de Méditerranée, et le phoque moine de Hawaï. Ces trois espèces se ressemblent beaucoup. Le phoque moine de Hawaï et le phoque moine de Méditerranée sont tous les deux en danger critique d'extinction.

Le phoque moine de Hawaï (Monachus schauinslandi) vit dans le Pacifique, notamment, comme son nom l'indique, dans l'archipel d'Hawaï. Selon les derniers recensements, il ne reste qu'environ 1 200 phoques individus vivants dans le monde.

Le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) vit en Méditerranée. On pense qu'il n'en existe pas plus 600 à 700 dans le monde, répartis en tous petits groupes très éparpillés.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • (fr) Phoque caraïbe - LAMECA, espèces disparues de Guadeloupe et des Caraïbes. Page consultée le 7 juin 2013
  • (fr) Monachus tropicalis - INPN. Page consultée le 7 juin 2013
Article mis en lumière la semaine du 30 décembre 2013.
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